Tokyo 2013: Un salon en progrès mais...
Le Salon de Tokyo, qui a lieu tous les deux ans, revient de loin. La crise économique qui a frappé la planète a fait de l’édition 2009 une véritable catastrophe. Les visiteurs ont été peu nombreux, l’atmosphère était lugubre et cette organisation a même perdu son statut d’événement international. Puis en 2011, le salon a déménagé au complexe Big Sky plus moderne et mieux adapté à son envergure. Mais si l’économie internationale et locale avait pris du mieux, le violent tsunami survenu en mars de la même année a refroidi les ardeurs. Le succès a quand même été au rendez-vous alors que les constructeurs automobiles ont affiché de nombreux véhicules forts innovateurs
Cette année, les séquelles de la catastrophe de 2011 ne sont plus qu’un mauvais rêve et l’industrie automobile japonaise a fortement bénéficié de la reprise économique américaine pour connaitre du succès. Cela laissait présager un salon automobile encore plus haut en couleur que précédemment. Ce ne fut pas le cas, sans doute parce que le Salon international de l’auto de Los Angeles a eu lieu en même temps. Malgré tout, le Salon de Tokyo en été fidèle à sa réputation en exposant des véhicules intéressants qui ne seront pas nécessairement vendus sur notre continent. Néanmoins, certaines de ces innovations technologiques pourraient se retrouver un jour dans d’autres véhicules destinés à notre marché.
C’est probablement le cas chez Mazda par exemple. En théorie, ce constructeur n’avait pas grand-chose à proposer pour les Nord-Américains car il dévoilait en première japonaise son modèle Axela, lequel est vendu sur notre marché en tant que Mazda3. Toutefois, la motorisation est différente : moteur diésel en plus du traditionnel moulin à essence tandis que l’alimentation en gaz naturel compressé fait partie des options offertes pour le marché japonais. Un modèle à propulsion hybride est également sur le marché nippon. Cette voiture utilise sous licence la technologie Toyota. Chez Mazda, on nous a solennellement déclaré que ce modèle ne viendrait jamais en Amérique.
Performances et ésotérisme
Chez Nissan, on a dévoilé une version vitaminée du coupé ultra sportif GT-R que l’on affirme être la voiture de sport de production la plus rapide au monde. Toujours sous l’enseigne de la performance, on a montré le coupé iDX dont la silhouette n’est pas sans rappeler certains coupés des années passées. La voiture la plus spectaculaire du lot est sans doute le BladeGlider. Ce bolide aux formes phalliques a un avant très étroit, un arrière élargi, une configuration intérieure 1+2 et une propulsion électrique. Il s’agit bien entendu d’une voiture-concept.
Dans le camp Toyota, plusieurs voitures-concepts intéressantes ont été dévoilées, notamment le FCV à pile à combustible, le FV2 un tricycle privilégiant l’agrément de conduite sans oublier le cabriolet concept FT-86. Mais il se dégageait une atmosphère étrange dans ce kiosque avec la présence entre autres du Taxi Concept, une voiture taxi aux formes rétro, d’une maison modèle Toyota sur les lieux et une Corolla familiale tapissée de denim avec les rivets factices en prime.
Chez Lexus, on a dévoilé le nouveau coupé RC empruntant la plateforme de la berline GS mais d’un empattement plus court que la berline IS.
Agréables surprises
Chez Honda, il y a avait l’incontournable NSX toujours en version concept, mais il y avait en plus un autre concept, le roadster S660, un cabriolet de la taille d’une Mazda MX-5 et qui pourrait venir ébranler la suprématie de cette dernière si jamais il était produit en série. Quant au Vezel, un VUS de la même catégorie que le Buick Encore, il a toutes les qualités voulues pour réussir sur notre marché, notamment un aspect très moderne.
Par le passé, Subaru nous avait habitués à des présentations ternes et sans intérêt. Cette fois, c’est tout le contraire. Le Levorg se veut une version plus sophistiquée et plus sportive du Outback et il devrait être commercialisé dès 2014. Deux autres concepts étaient en vedette, le Viziv – un coupé aux portes en élytre – et le Cross Sport Design,un VUS à la silhouette sportive. Dans le même kiosque, on notait la présence de la BRZ GT3000 qui a couru avec succès dans la série japonaise Super GT.
Même si Suzuki ne sera plus distribué au Canada, il poursuit ses opérations sur la majorité des marchés de la planète. La nouveauté la plus intéressante est le Hustler, un VUS hybride de type plug-in.
Mitsubishi s’est également démarqué avec un trio de nouveaux concepts aux formes audacieuses. De ce trio, le GC-PHEV Concept est un gros VUS à traction intégrale dont la silhouette est particulière et pas tellement élégante.
Finalement, Daihatsu, une filiale de Toyota, continue de se distinguer par son extravagance. Il y avait notamment le Koppen dont on peut remplacer les éléments de la carrosserie pour en altérer la silhouette, le Deco Deck est un véhicule à propulsion électrique empruntant les formes d’une semi-remorque tandis que le Tanto est un multisegment de petite taille.
Si les constructeurs nord-américains ont brillé par leur absence, les industriels allemands, français et britanniques étaient bien présents. Jaguar s’est illustré avec la version coupé du F-Type, Porsche a dévoilé son VUS Macan, Volkswagen y est allé du e-Up! quatre portes, tandis qu’Audi a profité de l’occasion pour exhiber une énième version de l’A3. Sans oublier Mini et sa nouvelle Cooper S qui ressemble à s’y méprendre à l’ancienne. Enfin, BMW était également de la partie.
La mobilité de demain? Ouais…
Le thème de ce 43e Salon de l’auto de Tokyo était celui de la mobilité urbaine intelligente. Pour accentuer ce thème, on avait aménagé sur le toit du complexe Big Sky une piste d’essai mettant en vedette différent produits provenant de Honda et Toyota entre autres. Il y avait même un fauteuil roulant à propulsion électrique. Cette vision du futur a été fort décevante. Les personnes qui les essayaient avaient de la difficulté à rouler sur ces engins, tandis que les quelques véhicules électriques individuels ne payaient pas de mine. Espérons que l’avenir nous réserve mieux.
Le mot de la fin
Le mot de la fin revient à Yamaha – les motos sont admises à ce salon – qui souligne l’importance accrue des motos rétro avec le Bob Café, une moto inspirée des café racer des années 60.
Espérons en terminant que l’édition de 2015 ne sera pas tenue en même temps que celle de Los Angeles... Dernier détail : les Japonais sont férus d’électronique et de gadgets innovateurs. Par contre, dans le cadre de ce Salon, on distribue toujours l’information papier sans plus! Curieux tout de même.