Chevrolet Trailblazer, triplés non identiques
On peut blâmer General Motors pour bien des raisons que nous n’élaborerons pas ici. Mais lorsque vient le temps de cloner ses véhicules, le plus important fabricant d’automobiles au monde (au moment d’écrire ces lignes du moins…) sait y faire. Au lieu d’offrir un seul véhicule, au demeurant quelquefois fort bien réussi quand il s’agit d’un VUS, General Motors en concocte trois, pour trois de ses divisions. Le trio Buick Rainier, Chevrolet Trailblazer et GMC Envoy en est la plus belle preuve.
En fait, les trois véhicules dont il est question proposent tous les mêmes moteurs, transmissions, châssis et, jusqu’à un certain point, le même habitacle. C’est au niveau des détails esthétiques, mais surtout du calibrage des suspensions, des rouages et des sensations de conduite que la différence se situe.
Parlons mécanique
Deux moteurs peuvent être installés sous le capot de chacun de ces véhicules. D’entrée de jeu, il y a un six en ligne de 4,2 litres qui développe, peu importe le modèle, 291 chevaux et 277 livres-pied de couple. On ne se contera pas d’histoire, ce moteur n’impressionnera jamais les amateurs de longues traces noires laissées sur le bitume. Ses performances sont ordinaires mais sa douceur et sa souplesse limitent les dégâts. Ensuite, on retrouve un V8 de 5,3 litres de 300 chevaux et 330 livres-pied de couple. Il s’agit du moteur le mieux indiqué pour le tempérament utilitaire de ces véhicules, malgré son appétit notoire. Les performances s’avèrent très intéressantes, tandis que la technologie AFM (Active Fuel Management) permet d’épargner un peu de carburant en désactivant quatre cylindres lorsqu’ils ne sont pas requis. Ce type de système fonctionne généralement bien, mais uniquement sur une route plane, à vitesse constante. Il existe aussi un V8 de 6,0 litres mais il est plutôt marginal. Nous y reviendrons. Les trois véhicules ci-haut mentionnés reposent sur un châssis de type échelle, comme celui des camionnettes. Solidité assurée. Aussi, chacun peut être mû par les roues arrière seulement ou par un rouage intégral (Buick Rainier) ou à quatre roues motrices. Chacun peut remorquer près de 3 000 kilos, en fonction de l’équipement. Voyons-y de plus près…
Chacun son tour
Des trois véhicules, le plus placide demeure le Buick Rainier. Puisque le propriétaire d’un Buick est, généralement, moins enclin à acheter un chalet au bout de la route du Tremble Apeuré, vingt-deux kilomètres au nord du restaurant chez Laurette Hot Dog Steamé depuis 1948, le Rainier n’est offert qu’en version intégrale. Concrètement, il s’agit d’une propulsion (roues arrière motrices) jusqu’à ce que le système détecte un manque de traction. Le couple est alors envoyé aux roues avant. Il s’agit d’un mécanisme transparent pour le conducteur. Cette année, GM propose un nouveau membre, faisant du trio un quatuor, le Saab 9-7x. Il est question, en fait, d’un Rainer apprêté à la sauce Saab. Ce nouveau véhicule fait l’objet d’un texte séparé.
La version Chevrolet du Rainier, le Trailblazer demeure le plus polyvalent de la gamme même si, cette année, la livrée XLT n’est plus sur le marché, signant l’arrêt de mort de la troisième banquette. Ce modèle était, en réalité, un Trailblazer allongé. Le comportement routier n’affiche certes pas la même douceur qu’un bon gros Buick mais, pour un camion (car c’est ce que sont les membres de ce trio, des trucks avec un châssis de truck ) pour un camion, donc, c’est réussi. De plus, le Trailblazer, avec son rouage 4x4 incluant une gamme basse (4Lo) n’est pas gêné par la route du Tremble Apeuré !
De tous les véhicules dont nous traitons dans ce texte, le Trailblazer SS est, sans contredit, le plus surprenant. Ce Trailblazer Super Sport est facilement reconnaissable grâce à sa calandre particulière, ses roues de 20" (informez-vous du coût de remplacement, AVANT de signer le contrat d’achat…) et un habitacle distinct. Mais c’est surtout son moteur de Corvette qui le distingue : un V8 de 6,0 litres qui développe 395 chevaux et 400 livres-pied de couple. La transmission qui s’y rattache, même si elle est toute récente, ne possède que quatre rapports. Sa robustesse, par contre, ne fait pas de doutes. Avec un tel véhicule, on a peut-être pas le goût d’aller se promener dans le coin de chez Laurette mais amenez-en des coins de rue à noircir ! Selon GM, la mise au point de ce camion de course aurait été peaufinée au circuit du Nürburgring, en Allemagne.
Il reste le GMC Envoy. Tout comme le Trailblazer, sa version allongée (XL) n’est pas de retour cette année. L’an dernier, il abandonnait sa version XUV qui lui permettait, grâce à une partie arrière rétractable, de loger des objets très encombrants. Pour l’instant, l’Envoy compte toujours sur sa livrée luxueuse Denali, facilement reconnaissable par sa grille avant distinctive. De toute manière, le GMC Envoy se distingue déjà des deux autres par sa carrosserie quelque peu différente et, très subjectivement, plus jolie. Éminemment pratiques avec leur importante capacité de chargement et leurs capacités de remorquage, confortables et compétents autant en hors route (sauf, dans une certaine mesure, le Rainier) que sur la route, ce trio n’en a probablement plus que pour quelques années à vivre. Des indices ? Le Traiblazer et l’Envoy proposent de moins en moins de modèles et le marché des VUS se rétrécit à cause des prix du pétrole… En attendant, malgré une fiabilité quelquefois déconcertante, les membres de ce trio ont beaucoup à offrir.
feu vert
Bon choix de moteurs
Châssis rigide
Comportement honnête
Version SS (Trailblazer)
Rouage 4RM performant
feu rouge
Consommation honteuse (5,3 litres)
Fiabilité quelquefois décevante
Finition de type "à la va-vite"
Versions allongées absentes