Mercedes-Benz CLA 250 et 45 AMG: Épicée ou très épicée
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L’arrivée d’une nouvelle Mercedes-Benz au Canada constitue toujours un événement mémorable. Tout d’abord parce que les nouveaux modèles Mercedes sont très rares (je ne parle pas des versions de modèles existants, ça, c’est beaucoup moins rare!) et parce qu’en général, ils sont à point.
C’est le cas de la CLA, la plus petite voiture offerte par la marque allemande en Amérique du Nord. Construite sur la plateforme de la aussi-très-nouvelle Classe B (l’empattement est rigoureusement identique), la CLA se veut, selon moi, davantage une petite Classe CLS qu’une Classe B endimanchée. Même si elle est assez petite, cette CLA possède des lignes bien équilibrées, beaucoup plus, en tout cas, que celles de la BMW Série 1.
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Du Mercedes pur et dur
L’habitacle est typique de Mercedes-Benz et le tableau de bord reprend, à peu de choses près, le style de la Classe B, avec ce que cela comporte de bonheur… et de frustrations! La qualité des matériaux et leur assemblage, on s’en doute, font dans le haut de gamme et l’ergonomie est généralement bien étudiée. Votre humble et très talentueux serviteur qui ne mesure que 5 pieds six pouces sentait que l’espace pour la tête, surtout lorsqu’il conduisait, était compté. Imaginez mon copilote d’environ 5 pieds 10 pouces!
La CLA se décline en deux livrées : 250 et 45 AMG. La principale différence se situe sous la carrosserie mais on note également plusieurs disparités ici et là. La partie avant, plus agressive en version AMG, est la plus évidente. Il y a aussi les sièges avant. Ceux de la AMG sont autrement plus confortables et leur soutien est bien meilleur que ceux de la 250. Ces derniers devraient quand même satisfaire la plupart des gens, malgré que certains collègues, particulièrement les plus grands, semblent les avoir un peu moins appréciés. Les places arrière, on s’en doute, sont très restreintes.
Douloureuses options
Peu importe le modèle, il est étrange de pitonner sans succès sur le grand écran central. Alors que le monde entier se numérise, Mercedes-Benz débarque avec un écran non tactile. Bizarre. Bizarre aussi de devoir payer 2 800 $ dollars pour avoir droit à des sièges chauffants (inclus dans le groupe Premium). Mais ça, ce n’est pas nouveau chez les Allemands qui n’ont pas la même notion du mot « équipement » que nous! Peu importe le modèle, encore une fois, la visibilité vers l’arrière est, au mieux, pourrie. La caméra de recul, optionnelle bien entendu (on la retrouve dans le groupe Premium), est une nécessité. Le coffre est passablement grand, tout comme l’ouverture. Cependant, cette ouverture est passablement étriquée, ce qui n’est pas pour faciliter le transport de gros objets.
4,6 ou 6,7
Une Mercedes, c’est bien plus qu’un habitacle et de jolies lignes. C’est, d’abord et avant tout, un moteur. La CLA 250, qui demande un débours de 33 900 $ (avant les options…) est mue par un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres. Ses 208 chevaux et ses 258 livres-pied de couple entre 1 200 et 4 000 tours n’en font pas une bombe, mais ce n’est pas l’indigence non plus, merci au couple abondant à bas régime. Certes, quand on fait l’essai de la CLA 45 AMG à 49 800 $, la 250 perd des plumes… Car la version AMG, avec 355 chevaux et 332 livres-pied de couple sous le capot, en met plein la vue! Il s’agit, ici aussi, d’un 2,0 litres turbocompressé, capable d’atteindre le 0-100 km/h en 4,6 secondes selon Mercedes-Benz. La CLA 250, elle, ferait le même exercice en 6,7. Nous n’avons pas pu faire nos propres tests, il y a cependant tout lieu de croire que Mercedes ne raconte pas de blagues.
Dans les deux cas, la transmission est une automatique à sept rapports mais son comportement diffère selon le moteur avec lequel elle est associée. Hypervive, brusque même dans la AMG, elle se veut moins rapide dans la version 250. Là où l’on note une différence importante, c’est au niveau du rouage d’entrainement. Alors que la moins puissante des CLA est une traction (un rouage intégral est offert en option), la AMG débarque seulement en version intégrale. De toute évidence, 355 chevaux expédiés uniquement aux roues avant auraient rendu la voiture difficilement contrôlable en accélération.
Déjà, avec une basique 250, la tenue de route est solide, la direction électrique précise et les suspensions assez sèches. Dans l’AMG, la tenue de route est très relevée, au point qu’il est frustrant de la conduire sur les routes publiques, elle qui ne demande qu’à être poussée à fond sur une piste. La direction est encore plus directe et les suspensions, très sèches. Je ne dirais pas désagréables cependant il faut être prêt à se faire brasser la carcasse, d’autant plus que nos routes… Il est possible d’opter pour le Driver’s Package qui, en plus d’amener la vitesse maximale à 270 km/h (quelle belle inutilité au Québec!), durcit les suspensions de 20 %.
ECO et Edition 1
La nouvelle CLA est dotée, comme la plupart des autres Mercedes-Benz, de la fonction ECO qui fait s’arrêter le moteur quand la voiture est immobilisée, à un feu rouge par exemple, ce qui permet une substantielle économie d’essence. Lorsque le frein est relâché, le moteur repart mais toujours avec un soubresaut, plus marqué dans la AMG. Heureusement, il est possible de désactiver cette fonction, principalement dans le trafic urbain.
Enfin, comment passer sous silence la CLA 45 AMG 4MATIC Edition 1, une série limitée de 65 voitures pour le Canada dotées d’ajouts aérodynamiques en carbone, de sièges « performance » AMG et de roues spéciales, entre autres.
Parlons $$$
À 33 900 $, La Mercedes-Benz CLA 250 n’est pas donnée, surtout si l’on tient compte de l’équation prix/dimensions. Mais dès qu’on prend son volant, on découvre une voiture étonnamment équilibrée, bien plantée sur la route et d’une solidité toute Mercedes, même en version traction. Alors, imaginez avec le rouage intégral!
Par contre, j’ai plus de réserves à propos de la CLA 45 AMG. Ici, l’équation prix/dimensions est carrément « dans le champ »! Par contre, l’équation prix/performance vient sauver la mise. Reste à celui qui signe le chèque de choisir si le rationnel l’emportera sur les émotions… ou vice-versa!