Andrew Ranger : Un immense talent presque gaspillé

Depuis le jour où j’ai rencontré le jeune Andrew Ranger, il y a de ca plusieurs années, c’était en 2003 ou 2004 si je me souviens bien, j’ai reconnu rapidement son immense talent de pilote de courses.

Il était alors dans la série North America Fran-Am 2000, j’ai immédiatement su qu’il représentait un des plus beaux talents bruts québécois avec les Gilles Villeneuve, l’oncle Jacques, Jacques le fils de Gilles avec également les Patrick Carpentier, Bertrand Godin et plus récemment Bruno Spengler.

Dès l’âge de 18 ans, Ranger faisait des débuts remarquables en série Atlantique en remportant le titre de recrue de l’année en 2004 avant de se retrouver en 2005  à l’âge de19 ans au volant d’une très véloce Champ Car avec l’équipe My-Jack Conquest Racing où il est devenu le plus jeune pilote à monter sur le podium avec sa deuxième place à Monterrey au Mexique.

En 2006 il est de retour avec My-Jack et termine le championnat à la 10ième place.

Comme il ne pouvait réunir le budget nécessaire pour poursuivre en Champ Car et qu’aucun commanditaire sérieux ne se pointait à son horizon malgré un talent et des résultats indéniables, Andrew s’est retrouvé en série NASCAR Canadian Tire où il fait sa marque dès son entrée avec des victoires surprenantes pour terminer sa première saison en stock car en tête du championnat au seuil de la vingtaine.

En 2008, il remporte la victoire à Montréal et Trois-Rivières dans sa cour arrière avant de remporter le championnat de la série NASCAR Canadian Tire une deuxième fois en trois ans dans cette série très compétitive avec 167 points d’avance sur son plus proche adversaire.

Encore une fois à court de budget pour participer à la saison 2010 de la série, il participe à quelques courses autant en série NASCAR K&N sur la Chevrolet numéro 35 aux couleurs de Waste Management avec des victoires à Infineon Raceway et Lime Rock Park.

Au mois de juillet 2010, il remportait la course au Toronto Indy et devenait ainsi le premier pilote à remporter les trois courses régionales la même année avec des victoires au Grand Prix de Trois-Rivières et au circuit Gilles-Villeneuve.

Il récidive en 2011 devant ses partisans avec des victoires encore à Trois-Rivières et Montréal, malgré le peu d’action toujours et encore faute de budget adéquat. Il remporte également une course en ARCA au New-Jersey.

Il a aussi participé à une course Nationwide à Road America avec une 6ième place.

Autre année difficile financièrement en 2012 où il doit se contenter d’une participation partielle en série NASACAR Canadian Tire avec de nouvelles victoires chez-lui, comme il se plaît à le dire à Montréal et à ICAR.

À son palmarès 2013, il ajoute des victoires à ICAR au début de juillet avec l’équipe de La Cité de Mirabel lors de la quatrième épreuve de la saison. Il a mené de bout en bout le Jiffy Lube 100 à bord de la Dodge 27 préparée par l’excellente équipe de Dave Jacombs Racing.

Toujours en juillet, il a été magistral sur le circuit routier du New Jersey Motorsports à bord de la Dodge 53 de NDS Motorsports en faisant une course intelligente pour croiser le damier avec une avance de près de 10 seconde sur Tom Hessert.

Ranger devient le premier triple champion de cette épreuve au New Jersey dans la série ARCA, un autre exploit à sa fiche déjà très reluisante.

C’est lors du weekend du Grand-Prix de Trois-Rivières qu’il réussit tout un exploit en présence des plus grandes pointures avec les Jacques Villeneuve, Alex Tagliani, les frères Dumoulin et toutes les têtes d’affiches régulières de la série comme Scott Steckly, JR Fitzpatrick, DJ Kennington, Kerry Micks, Jason Hathaway et un des favoris locaux Marc-Antoine Camirand qui faisait ses débuts de la série NASCAR Canadian Tire devant ses partisans.

C’est suite à une remontée spectaculaire sur la Dodge 27 de La Cité de Mirabel que Ranger qui devait doubler 28 pilotes devant lui  pour espérer accéder à la victoire a presque réussi l’impossible en terminant deuxième derrière DJ Kennington mais devant Villeneuve qui a été très sportif au moment où Ranger le pressait en fin de course.

Il a encore fait la démonstration de son immense talent le weekend dernier en remportant une brillante victoire en K&N Pro West sur le Miller Motorsports Park. Parti dernier du peloton la séance de qualifications ayant été annulée à cause de la pluie. De dernier à premier encore, faut le faire.

La ride du siècle!

C’est le 3 juillet dernier lors de la journée de la Fondation Trioomph au circuit ICAR de Mirabel que j’ai eu la confirmation de ce que je savais déjà depuis longtemps sur le talent indéniable de Ranger.

J’assistais comme représentant médias à cette superbe journée qui récompense les efforts et la persévérance d’environ 300 jeunes de quelque 30 établissements d’enseignement secondaires en présence de pilotes québécois comme les Patrice Brisebois, Marc-André Bergeron, Ray Jr. Courtemanche, Jacques Deshaies, Bertrand Godin, le confrère Marc Lachapelle de Guide Auto, Didier Schraenen, Isabelle Tremblay et Andrew Ranger qui avaient tous accepté l’invitation de Francois-Charles Sirois, président et fondateur de la Fondation Trioomph pour offrir aux jeunes étudiants méritants des expériences en piste à bord de voitures de courses et de tourisme dont plusieurs Porsche.

En fin de journée après le départ des jeunes, nous étions un groupe d’amis à respirer un peu quand j’ai proposé à mon ami Andrew de m’offrir quelques tours du circuit à bord d’une magnifique Porsche prêtée gracieusement par Porsche Prestige pour la journée.

Lors des trois premiers tours du circuit Andrew et moi avions le temps de nous parler, ca roulait vite mais pas encore limite comme disent les pilotes.

"Comment as-tu trouvé ca Michel ?"

"Je pensais que ca aller plus vite ?"

Grave Erreur!

Andrew n’a plus dit un mot se concentrant à me payer la *ride* d’une vie pendant trois tours limites où j’ai possiblement écrasé le tapis de la Porsche d’un quart de pouce, les deux pieds plantés au plancher. En glisse sur la totalité du circuit ICAR, j’ai été le témoin privilégié de l’immense talent de mon jeune ami Ranger.

"Comment as-tu trouvé ces trois derniers tours Flag?"

L’homme blanc en moi n’a prononcé qu’un seul mot.

"WOUFFFF"

En fait ce n’est qu’après m’être extirpé de la Porsche que j’ai retrouvé l’usage de la parole.

"Où sont les toilettes SVP"

Mon ami et précieux photographe collaborateur Michel Dansereau était assez près et surtout fin prêt à tirer un souvenir de l’homme blanc.

Les amis pilotes ont eu beaucoup de plaisir à me voir dans cet état..de Grâce!

Merci Andrew pour la ride du siècle, je ne l’oublierai jamais le jeune :)

Il ne me reste qu’une seule question intelligente en conclusion :

Où sont donc les commanditaires qui permettraient à Andrew de se retrouver en NASCAR Sprint Cup où il ferait sans doute la barbe à plusieurs qui y sont pourtant?

Dans une prochaine chronique, je vous parlerai d’un plan.

Michel Flageole, Flagworld , collaboration spéciale Guide Auto

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