Infiniti M37xS 2013: Trop, c'est comme pas assez
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Une voiture n’est qu’un amalgame de métal, de plastique, de cuir et de divers autres matériaux. Comme pour un repas, c’est la recette qui fait que l’ensemble des ingrédients va donner un produit exquis, raté ou, plus souvent, quelque part entre ces deux extrêmes Rassurez-vous… L’Infiniti M37xS n’est pas ratée, loin de là. Elle n’est pas exquise non plus!
Ses lignes extérieures ne font pas l’unanimité mais elles ont l’avantage d’être différentes et de donner à la voiture une présence certaine. Lors de notre semaine d’essai, la plupart des personnes rencontrées ne savaient pas de quelle marque il s’agissait mais elles savaient que c’était du haut de gamme. L’habitacle attire inévitablement les « oh » et les « ah ». Le tableau de bord tout en courbes comme la carrosserie, les sièges joliment sculptés et le luxe contribuent largement à ces exclamations.
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Parfait et imparfait
Puisqu’on en parle, le tableau de bord n’est pas que chic. Les matériaux qui le recouvrent et leur assemblage minutieux méritent qu’on s’y attarde. La plupart des commandes sont faciles à comprendre et à manipuler. Si seulement on trouvait plus d’espaces de rangement, ce serait le bonheur parfait. Le système audio Bose, de son côté, vous caressera l’enclume comme elle aura rarement été caressée. Les sièges avant ne souffrent d’aucune critique. Même après plusieurs heures de route, je n’avais juste pas envie de m’en extirper. À l’arrière, c’est une autre histoire. Que l’espace y soit davantage compté et que le confort soit moins relevé, soit. Mais que les ceintures, du moins sur notre dernier exemplaire essayé, soient toujours bloquées (au point où, lors d’une courte randonnée, un passager souffrant de claustrophobie a dû se détacher avant d’arriver à destination), c’est impardonnable. Tout comme le dossier qui ne s’abaisse pas pour agrandir le coffre. On y retrouve seulement une trappe à skis. Acura, une autre marque de prestige japonaise, s’entête aussi à offrir des banquettes non rabattables. Ça ne doit pourtant pas couter une fortune à produire, des dossiers séparés! Le coffre pourrait être plus vaste si les tours de la suspension n’étaient pas aussi protubérantes.
Comprendre la dénomination… avant qu’elle change
Jusqu’à ce que les modèles 2014 débarquent dans les salles de montre avec une nouvelle dénomination, ce qui devrait arriver très bientôt, Infiniti différencie ses modèles par une lettre, « M » dans le cas qui nous intéresse, et deux chiffres qui représentent la cylindrée du moteur. Ici, on parle d’une M37xS. Il s’agit d’un V6 de 3,7 litres développant 330 chevaux et 270 livres-pied de couple. On retrouve aussi une version baptisée M56 dotée d’un V8 de 5,6 litres de 420 chevaux et 417 livres-pied de couple et une autre hybride. Quant au « x », il prouve qu’il s’agit d’une voiture munie d’un rouage intégral et le « S » veut dire « sport », ce qui dote la voiture d’une suspension plus ferme, de freins plus puissants, de palettes de changement de vitesse au volant tandis que ledit volant est d’allure plus sportive. Le « S » apporte aussi son lot d’équipement standard, autrement offert en option sur la M37x.
Au fil des années, j’ai eu l’occasion de faire l’essai de quelques Infiniti M dont au moins une était mue par le V8. Une bombe! Mais une des bombes les plus désagréables qu’il m’ait été donné de conduire, ce qui prouve que trop, c’est comme pas assez. Heureusement, la version M37, avec son V6, est beaucoup plus équilibrée et, surtout, suffisamment performante (le 0-100 km/h est l’affaire de 6,6 secondes et une reprise entre 80 et 120 km/h ne prend que 5,3 secondes). La transmission automatique à sept rapports effectue son boulot consciencieusement. Après une semaine où j’ai parcouru près de 700 km sur une belle variété de routes, la moyenne de consommation était de 10,9 l/100km, ce qui n’est pas mal du tout, surtout pour une voiture à rouage intégral qui pèse plus de 1800 kilos. Malheureusement, une Infiniti, ça roule au super.
Trop c’est comme pas assez
Sur la console, on retrouve un bouton permettant de choisir différents réglages : Neige, Eco, Normal et Sport. Étant donné qu’il n’a pas neigé, je n’ai pas pu essayer le mode Neige qui devance les changements de rapports pour assure une meilleure traction. Le mode Eco, pour sa part, est trop « éco ». Il agit sur la programmation du moteur, de la transmission et de l’accélérateur. En fait, on sent tellement de résistance sous le pied droit en accélération qu’on a chaque fois le réflexe de relâcher l’accélérateur et de regarder pour voir s’il n’y a pas quelque chose qui vient bloquer sa course. C’est à la limite du danger. Le mode Normal est… normal tandis que le mode Sport est trop sport, pour moi en tout cas. Il entraîne tellement de compression du moteur que c’en est dérangeant. Pour une rare fois, j’ai sélectionné le mode normal et j’en ai été bien heureux la semaine durant.
Sur la route, cette Infiniti montre de superbes manières. La tenue de route est solide mais les pneus à taille basse (des Bridgestone Potenza 245/40R20) suivent fidèlement la moindre fissure dans le pavé. Ce n’est pas la faute d’une pression fautive, j’ai vérifié. La direction est assez vive et le retour d’information qu’elle procure est dans la très bonne moyenne. Les freins sont très puissants mais la pédale, lors d’un arrêt d’urgence, est trop molle à mon goût et sa course est trop longue.
Même si Nissan/Infiniti dit avoir reprogrammé certains de ses nombreux systèmes de détection (de piétons, de changement de voie, de l’angle mort, etc), ils demeurent encore trop intrusifs pour moi. On apprend vite où se trouvent les boutons servant à les désactiver!
L’Infiniti M37xS est toute une bagnole! Rapide, feutrée, confortable et fiable, cette voiture n’est cependant pas sans reproches. Il faudrait juste doser un peu mieux les différents ingrédients qui la composent pour obtenir une voiture quasiment parfaite. Nous attendons la prochaine génération avec impatience!