Kia Rondo 2014: L'évolution prend de curieux détours...
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Le Kia Rondo est apparu au Canada en 2008. Cette année-là, le Guide de l’auto l’avait comparé à quelques autres ténors de la catégorie naissante que nous avions appelée « Les boites de rangement ». Même s’il était nouveau (presque nouveau, il était distribué sur d’autres marchés depuis 2006), le Rondo n’avait pu faire mieux qu’une quatrième place sur cinq participants (devant le Chevrolet HHR mais derrière les Mazda5, Mercedes-Benz B200 et Honda Element). Dans ce contexte, inutile de préciser que six ans plus tard, la relève était plus que bienvenue!
Il serait cependant faux de croire que le Rondo n’était pas populaire. En 2012, par exemple, il s’est vendu 6 154 exemplaires de ce multisegment qui se prend pour une fourgonnette. Durant la même période, il s’est écoulé 5 267 Mazda5, 7 199 Chevrolet Orlando et… 28 888 Dodge Journey.
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Quoi qu’il en soit, le Rondo 2014 est complètement changé. Et complètement changé, dans le domaine de l’automobile, ça veut dire style plus contemporain, confort accru, moteurs plus puissants et consommation moindre. Dans le cas qui nous concerne, c’est en partie vrai.
Déprimés s’abstenir
Côté style, le nouveau Rondo adopte l’allure des récents produits Kia, ce qui est tout à son honneur. L’habitacle est du même moule. Nous saluons le design général mais déplorons le tableau de bord aux couleurs pour le moins sombres. Heureusement, notre véhicule d’essai, un modèle EX Luxe équipé au point de rendre une Rolls-Royce jalouse, était doté d’un toit ouvrant tout simplement immense. Le tableau de bord est bien dessiné, ses commandes sont intuitives et ses jauges bien lisibles. L’écran central, en plus de permettre de gérer une foule de paramètres du véhicule, diffuse aussi les informations du GPS. Toutefois, l’infographie est sommaire et, à moins que je n’aie pas trouvé le bon piton, il ne montrait pas certains éléments géographiques quand même importants comme les rivières. Les plastiques sont passablement relevés et bien assemblés. L’indécrottable traineux que je suis a apprécié les nombreux espaces de rangement situés en périphérie du siège du conducteur. Et quel bonheur quand on découvre les petits bacs dans le plancher, juste sous les pieds des gens prenant place à la deuxième rangée!
Les sièges avant m’ont laissé indifférent. Pas supraconfortables, pas désespérément inconfortables non plus, ils retiennent bien peu les corps en virage toutefois, comme on le verra plus loin, ça n’a pas tellement d’importance. La deuxième rangée de sièges, plus ou moins facile d’accès, est peu invitante car trop dure. La banquette de troisième rangée, de série sur le modèle EX Luxe (en option sur les LX et EX), ne doit être utilisée qu’en cas de nécessité. On a déjà vu pire comme troisième rangée, toutefois, on a déjà vu mieux, notamment dans les églises… Le coffre est beaucoup plus vaste que celui de l’éternelle ennemie, la Mazda5 et de la Mercedes-Benz B250. Cependant, quand le dossier de la troisième rangée est relevé, il faut savoir voyager léger.
Très moyen
Sous le capot, la Rondo a perdu quelques plumes, en admettant que les chevaux volent. Les 164 chevaux et les 156 livres-pied de couple du quatre cylindres de 2,0 litres sont un peu en manque de plumes lorsque vient le temps de mouvoir le véhicule avec le moindrement de célérité. La nouvelle Rondo a beau être moins lourde d’environ 200 kilos que le modèle quatre cylindres de la génération précédente, n’empêche que les accélérations n’ont rien pour évoquer Icare. Même en vissant la pédale au plancher, je n’ai pu faire mieux que 10,7 secondes entre un arrêt complet et 100 km/h. Et entre 100 km/h et un arrêt complet, il faut 42,5 mètres, ce qui est dans les normes. Une reprise entre 80 et 120 km/h demande en moyenne 8,5 secondes, ce qui est, encore une fois, dans les normes. En passant, quand je relâchais l’accélérateur en plein pendant une accélération virile, il y avait un délai d’environ une seconde avant que je sente un début de décélération. Pas dangereux mais sensation bizarre!
Lors de ma semaine d’essai, j’ai obtenu une moyenne de 10,0 litres/100 km, ce qui est beaucoup (10,2 selon l’ordi de bord). J’ai fait 413 km et consommé 41,39 litres. Faites le calcul… Il faut dire qu’un moteur peu puissant doit travailler beaucoup pour fournir des performances décentes. Imaginez si j’avais eu à trimballer cinq ou six adultes…
Pas encore un Porsche Cayenne…
Le Rondo n’a jamais été reconnu comme étant une voiture sport et ce n’est assurément pas cette nouvelle génération qui fera changement! Un slalom improvisé fait ressortir une direction empotée (même si le « Flex Steering » est en mode Sport) et un bon roulis. Peut-être que des pneus de meilleure qualité que les Hankook Optimo H426 aideraient le Rondo. La transmission automatique à six rapports (on retrouve aussi une manuelle à six rapports) fonctionne sans à-coups et passe ses rapports correctement mais sans passion. Les suspensions assurent un bon confort tant que la route est belle, en revanche, elles peuvent taper assez dur quand le chemin se détériore. En cela, le Rondo n’est pas tellement différent des autres produits Kia/Hyundai.
En accélération, même si le moulin de 2,0 litres est assez bruyant, ce n’est pas dramatique. La visibilité vers l’arrière et les trois quarts arrière est très pauvre, heureusement la caméra de recul projette une image très claire, du moins par beau temps.
Le nouveau Kia Rondo ne décevra assurément pas ses propriétaires qui recherchent davantage un véhicule familial (et dont le style s’éloigne le plus possible des fourgonnettes traditionnelles) qu’une voiture sport. Malgré ses lignes vraiment modernes, le Rondo n’a rien d’extraordinaire. Sans doute qu’une trentaine ou une quarantaine de chevaux supplémentaires, une direction plus précise et des suspensions mieux calibrées pourraient me faire réviser mon jugement!