Tesla Model S 2013, la voiture électrique sans compromis
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Alors que certains ne jurent aveuglément que par la voiture électrique, j’ai toujours eu des réserves face à cette dernière, surtout après mon essai de la Nissan Leaf l’an passé. Il est indéniable qu’on aime pouvoir se moquer des pétrolières et réduire notre budget d’essence à zéro, mais les voitures 100 % électriques actuellement offertes demandent de nombreux compromis que tous ne sont pas prêts à faire, l’autonomie en étant le principal.
Ce constat était vrai jusqu’à mon récent essai de la Tesla Model S, une voiture qui fait pratiquement tomber d’un seul coup tous les arguments en défaveur des voitures électriques. Elle représente un véritable pas dans le futur et prouve que l’électricité pourra bientôt nous permettre de nous déplacer efficacement. En fait, nous sommes littéralement tombés sous son charme.
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Tesla qui?
Le nom Tesla est encore très peu connu. Ce petit constructeur a été fondé en 2003 et est basé à Palo Alto en Californie. Il se concentre sur la conception de véhicules utilisant un groupe propulseur exclusivement électrique. Certains se souviennent de la Tesla Roadster, un petit coupé sport électrique produit de 2008 à 2012.
La plus récente mouture de Tesla est la Model S, une berline de grand luxe qui peut se frotter aisément à des modèles de renom. Contrairement à la Roadster qui utilisait une plateforme de chez Lotus, la Model S est développée à 100 % par Tesla. On a donc pu fabriquer une voiture pensée à 100 % en fonction de son système de propulsion non conventionnel. Son seul véritable défaut? Son prix. Elle est vendue à un prix de base de 77 800 $ et ça peut grimper à plus de 100 000 $ pour certaines livrées... Le constructeur doit rentabiliser sa technologie et il est beaucoup plus facile de le faire avec une voiture de grand luxe.
Un écran de 17 pouces pour tout contrôler
Tesla ne s’est pas contenté de produire une voiture de luxe électrique imitant les voitures de série. On le constate rapidement lorsque l’on monte à l’intérieur et qu’on voit l’écran tactile de 17 pouces situé au centre du tableau de bord, qui contrôle pratiquement tout. En fait, les deux seuls boutons visibles sont celui des feux d’urgence et celui du coffre à gants. Le reste passe par cet écran tactile qui peut être divisé en deux afin d’afficher plus d’information. Climatiseur, système audio, réglage de la suspension, ouverture du toit ouvrant, tout y passe! Il est même possible de naviguer sur Internet via une application Web. C’est bien présenté, simple et intuitif grâce une interaction similaire à celle d’un iPad.
À voir cet écran et celui du groupe d’instrumentation entièrement numérique, on comprend que la voiture est un véritable ordinateur et que les logiciels occupent une part importante dans son développement. On peut se demander si la Model S ne sera pas bourrée de bogues, plutôt que de pépins mécaniques. Réponse de Shanna Hendricks, la responsable des communications chez Tesla « Pas de danger, l’entreprise emploie plus de 30 programmeurs à temps plein alors que les mises à jour peuvent être téléchargées directement dans votre voiture via Internet ». On met à jour sa Tesla comme on met à jour son iPhone! Les temps changent...
Du reste, on apprécie l’attention aux détails, notamment les poignées de porte qui s’apparentent à un éclair. La finition est impeccable et le choix des matériaux dégage une impression de luxe et de richesse. Les fins connaisseurs remarqueront que le levier de vitesses et le bras des clignotants rappellent ceux de chez Mercedes-Benz. C’est le cas, Tesla jouit d’une alliance avec ce constructeur, tout comme avec Toyota. Tesla leur fournira sa technologie électrique et reçoit ainsi en échange quelques avantages.
Comme mentionné, la Model S fait tomber un à un les préjugés de la voiture électrique. Voici comment :
Le style
Alors que les voitures électriques actuelles sont de format plus compact et dotées d’un design peu emballant, la Tesla montre des lignes profilées et le devant n’est pas sans nous rappeler celui de quelques grands modèles de renom, notamment Maserati. L’arrière avec ses ailes saillantes laisse croire que la voiture a envie de bondir tandis que son dynamisme est souligné par ses jantes uniques de 19 pouces, 21 en option. Malgré ses quatre portes, on a su lui donner l’apparence d’un coupé, un autre élément qui lui vaut bien des regards.
L’aspect pratique
Avec leur format plus compact et leur vocation de citadine, les voitures électriques sont rarement pratiques. Dans le cas de la Model S, c’est tout le contraire. On note deux coffres, un à l’avant sous le capot et l’autre à l’arrière, ce qui permet de transporter aisément l’attirail familial. Qui plus est, comme c’était le cas des familiales des années 70 et 80, elle peut être équipée à l’arrière de deux sièges supplémentaires, faisant dos à la banquette et face au hayon, permettant d’accueillir deux enfants supplémentaires et portant donc à sept passagers la capacité du véhicule. D’ailleurs, ces sièges s’avèrent un véritable succès auprès des enfants!
L’autonomie
Alors que l’autonomie des véhicules électriques actuels dépasse à peine 150 km (et moins en conditions réelles), on se retrouve avec un stress constant au volant. Une fois les batteries déchargées, il n’est plus possible d’utiliser la voiture et l’on doit attendre plusieurs heures le temps que les piles se rechargent. Dans le cas de la Model S, l’autonomie n’est plus un problème. En version de base, elle peut parcourir 380 km avant la recharge et 480 dans les livrées plus performantes. Voilà amplement d’autonomie pour une journée entière. En fait, les bornes de recharge publiques deviennent littéralement inutiles. On se contente de charger la voiture durant la nuit et hop, on est prêt pour la journée!
Les performances
Au volant, on découvre une voiture qui n’a rien à envier aux grandes berlines sport. Notre modèle d’essai était doté de l’ensemble Performance qui, grâce à 85 kWh, peut franchir le 0-100 km/h en 4,4 secondes. C’est aussi rapide qu’une Audi R8 ou qu’une Mercedes-Benz SL 63 AMG. Le plus intéressant, c’est que la puissance est disponible à toutes les vitesses. Si vous circulez à 100 km/h et que vous enfoncez l’accélérateur, vous serez cloué au siège, phénomène typique aux moteurs électriques qui conservent leur couple maximal en tout temps. Bien entendu, il faut tempérer ses ardeurs car une conduite trop sportive réduira grandement l’autonomie.
Bref, la Tesla Model S nous a littéralement séduits et c’est aussi le constat de tous ceux qui ont pu découvrir la voiture lors de notre essai. Cependant, son prix assez corsé refroidit rapidement les ardeurs. Une seule question : à quand une berline compacte Tesla entre 40 000 $ et 50 000 $? Ce serait un succès garanti! Patientez, c’est pour bientôt.
Découvrez l'usine d'assemblage de Tesla (en anglais)