Nissan Armada 2013: On en fait plus des comme ça
Il fut un temps où l’Infiniti QX56 n’était qu’un Nissan Armada de luxe. Lorsque Infiniti a présenté la plus récente génération de son QX en 2011, surprise! L’Armada demeurait l’Armada tel qu’on l’avait toujours connu et le QX prenait une direction différente. Il était alors logique de penser que l’année suivante ou, au pire en 2013, l’Armada allait lui aussi connaître des changements drastiques. Ben non. Aux dernières nouvelles, c’est le statu quo pour l’immense Armada.
Immense. L’adjectif est presque euphémique. L’Armada reçoit le châssis de la camionnette Titan, une des plus imposantes actuellement offerte sur le marché. D’ailleurs, le créneau des VUS reposant sur un châssis autonome est de plus en plus ténu depuis que les Ford Explorer et autres véhicules de même acabit n’en font plus partie. Certes, les GMC Yukon, Chevrolet Suburban, Ford Expedition et autres Toyota Sequoia tiennent encore compagnie à l’Armada mais pour combien de temps?
Besoin d’un cellulaire
Quoi qu’il en soit, ce Nissan hors norme poursuit sa route cette année. Le colossal véhicule impose le respect et, pour certaines personnes, c’est amplement suffisant pour en faire l’achat! Souhaitons-leur de garer leur Armada dans un garage en hiver ou alors d’être très grandes. Car déglacer le pare-brise avec un grattoir est toute une aventure… Bien entendu, un tel gabarit extérieur garantit un habitacle proportionnel. Je suis même surpris que les dimensions données sur le site de Nissan soient en millimètres. Quand on est assis à la troisième rangée de sièges, curieusement pas très logeable, on a l’impression d’être à quelques kilomètres des gens assis à l’avant. À l’arrière, une fois la troisième rangée relevée, l’espace dans le coffre n’est pas très impressionnant. Cependant, lorsque ces dossiers sont repliés, on demeure bouche bée devant autant de vide. Un vide qui ne demande qu’à être rempli.
Si l’espace ne fait pas défaut, la qualité des matériaux a, de toute évidence, été mise de côté. Les plastiques font bas de gamme et leur alignement n’était pas parfait, du moins dans le dernier exemplaire vu. Le tableau de bord, même s’il ne remportera jamais de prix de design, se consulte aisément mais, contrairement à Toyota qui dote le sien de gros boutons facilement manipulables avec des gants, celui du Nissan fait dans le plus subtil, ce qui n’est pas nécessairement un reproche, sauf l’hiver avec de gros gants. Les sièges sont confortables mais y accéder demande un certain effort puisque la garde au sol de l’Armada est plutôt élevée. Les sièges de la deuxième rangée aussi s’avèrent très douillets et, selon la version choisie, on en retrouve deux (sièges capitaines pour sept places) ou trois (banquette qui se replie de façon 40/20/40 pour huit places). Et à moins d’être un joueur de basketball, personne ne devrait avoir de problème avec le dégagement pour la tête.
Amenez le pétrolier
Un véhicule dont le nom réfère à une flotte de navires se doit de posséder un moteur adéquat. Dans le cas présent, on parle d’un V8 de 5,6 litres de 317 chevaux et 385 livres-pied de couple. Ce moulin ne fait pas dans la dentelle et le son, fort plaisant, qu’il émet en accélération en dit long sur ses ambitions. Il forme un duo crédible avec une transmission automatique à cinq rapports. Nissan parle de 11,4 L/100 km sur la route et de 17,3 en ville. Selon nous, une moyenne d’environ 17 L/100 km serait plus réaliste. C’est le prix à payer pour posséder un véhicule de 2 652 kilos (ou, si vous préférez 3,2 smart) qui peut remorquer jusqu’à 9 000 livres (4 082 kilos). Peut-être que si Nissan utilisait une boite de vitesse à six rapports, la quantité de carburant ingurgitée serait un tantinet moindre. Au moins, on ne peut reprocher à la transmission à cinq rapports de ne pas être à la hauteur. Par exemple, ses changements de rapports sont rapides et surviennent au bon moment. Cependant, de nos jours, certains V6 (comme celui du Ford F-150 pour ne pas le nommer) jouissent de plus de puissance et de couple tout en consommant moins et en pouvant remorquer autant…
On ne sera pas surpris d’apprendre que l’Armada est tout sauf sportif. Il est sensible aux vents latéraux et il penche exagérément en courbe, gracieuseté d’un centre de gravité très élevé, d’un poids hors norme et de pneus à flancs hauts. La direction, on s’en doute, n’est pas très dégourdie et pas très communicatrice. Cependant, à basse vitesse, elle répond suffisamment bien pour ne pas se reprendre par trois fois avant de tourner un coin de rue dans un centre-ville. Le rouage 4x4 est très efficace et saura très bien se débrouiller dans des conditions difficiles, pas juste dans quelques centimètres de neige.
Il faut vraiment avoir des besoins très particuliers pour se procurer un tel véhicule. Certains entrepreneurs en construction qui vont sur des chantiers souvent boueux seront portés à choisir un Armada. Ou les gens désirant se rendre en Floride avec armes et bagages et une roulotte. Il y a d’autres personnes aussi… mais elles sont de plus en plus rares.