Dodge Charger 2013: Oubliez vos préjugés !
Dans les années 60 et 70, à l'époque des grosses voitures américaines propulsées par de tonitruants moteurs V8, le Dodge Charger passait pour être une voiture intermédiaire, selon les critères du moment. Imaginez la réaction de plusieurs lorsque Chrysler a décidé de remettre ce modèle au goût du jour en 2005. Pour les défenseurs inconditionnels des voitures hybrides ou à faible consommation, c'était un sacrilège. Par ailleurs, pour les amateurs de grosses américaines, une Charger quatre portes était un blasphème!
Pourtant, le nouveau modèle avait plusieurs qualités plaidant en sa faveur. Tout d'abord, cette auto au nom agressif empruntait sa plateforme à celle de la Mercedes-Benz Classe E de la génération précédente. Elle offrait un comportement routier passablement équilibré tandis que son habitabilité était quand même impressionnante. Toutefois, les problèmes économiques de Chrysler ont obligé ce dernier à effectuer quelques coupures lors du développement de ce modèle, notamment dans l'habitacle alors que la présentation était bâclée et les matériaux de qualité assez douteuse. De plus, le moteur de base n'était pas à la hauteur de la concurrence. Mais, c'était hier. Depuis le printemps 2011, les choses ont changé.
Habitacle réussi, mécanique moderne
Pas besoin de s'asseoir très longtemps dans une Charger de nouvelle génération pour se rendre compte que des progrès stupéfiants ont été accomplis dans l'habitacle. Alors qu'auparavant tout était relativement sobre et assez mal foutu, la nouvelle mouture arbore un tableau de bord réalisé à partir de matériaux de bien meilleure qualité tandis que la finition est quasiment exemplaire. Par ailleurs, certains soulignent que la présentation générale de la planche de bord pourrait être un peu plus relevée, mais à chacun ses goûts. Quoi qu’il en soit, c’est équilibré et l'ergonomie respecte les normes en vigueur. Il faut également ajouter que sur les modèles qui sont munis d’un écran d'information et de navigation, on retrouve le système UConnect qui gère la plupart des fonctions de la voiture en plus du système audio et de la téléphonie embarquée. Pour simplifier, il s'agit d'une version Mopar des systèmes Sync et MyFord Touch de Ford, mais à mon humble avis, le système développé par Chrysler est nettement plus facile d'opération et il est aussi plus intuitif.
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En plus d'avoir hérité d’un habitacle modernisé et reçu certaines retouches à la carrosserie pour améliorer l’équilibre visuel, ce modèle bénéficie depuis quelques mois d’un nouveau moteur de base qui fait l'unanimité tant par son rendement que par sa souplesse. De l'avis de plusieurs, il s'agit de l'un des meilleurs moulins présentement sur le marché. Ce V6 Pentastar de 3,6 litres produit 292 chevaux et, pour relever la donne, il est dorénavant associé en option à une transmission automatique à huit rapports. Cette propulsion peut également être commandée avec le rouage intégral.
Sur la route, la Charger a un comportement routier qui s'apparente à celui de la Chrysler 300, et ce n'est pas une surprise puisque ces deux modèles partagent la même plateforme et sensiblement la même mécanique. Par ailleurs, si le comportement routier est dans la bonne moyenne, il faut déplorer le fait que la visibilité arrière soit exécrable. Mais comme c'est le cas de plusieurs autres voitures de toutes marques et de toutes origines, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
La section du muscle
Jusqu'à présent, je vous ai parlé du modèle qui est propulsé par un moteur V6 dont la consommation peut être qualifiée d'adéquate. Par contre, l’histoire de la Charger en est une de performances. Cela aurait été un sacrilège de la part de Dodge d’ignorer cet héritage. Bien au contraire, on le met en évidence sur les modèles R/T et SRT8 qui sont mus par des V8 générant une quantité impressionnante de chevaux. La version R/T est équipée du V8 Hemi de 5,7 litres produisant 370 chevaux et un couple de 395 lb-pi. Toute cette cavalerie rugissant sous le capot permet de boucler l'exercice du 0-100 km/h en 6,8 secondes, ce qui est quand même étonnant pour une voiture de ce gabarit et de ce poids. J'ai eu l’occasion de conduire une version de la Charger R/T en hiver, et force est d'admettre que ça prend un peu de doigté pour la piloter lorsque la chaussée est enneigée ou glacée. Il est impératif de ne pas rétrograder en heurtant involontairement l'une des palettes de passage des rapports proposées sur certaines versions. Heureusement, cela permet de constater que les systèmes électroniques de contrôle de la voiture sont assez efficaces.
Si ces 370 chevaux ne vous suffisent pas, la division SRT a concocté la SRT8. Cette fois, c'est une version survitaminée du moteur Hemi qui a pour mission de propulser le bolide. Sa cylindrée est de 6,4 litres et sa puissance de 470 chevaux. Le 0-100 km/h est l'affaire de 4,7 secondes et le quart de mille se boucle en 12,6 secondes. Et j'allais oublier, le 100-0 km/h s'effectue sur une distance de 37,6 mètres, selon les données de l’Association des journalistes automobiles du Canada. Il s’agit là d’une excellente nouvelle.
Il n'y a rien d'autre à dire.