Land Rover LR4 2013: L'habit fait le moine
Land Rover a toujours été reconnue comme une marque qui produisait des véhicules très bien adaptés à la conduite hors route. C’est encore le cas aujourd’hui, surtout pour le modèle LR4 (appelé Discovery 4 sur d’autres marchés que le nôtre) que l’on peut qualifier de baroudeur de luxe, même si la très grande majorité de ces véhicules ne rouleront que sur des routes asphaltées, leurs propriétaires n’ayant aucune intention d’en exploiter tout le potentiel.
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Et pourtant, le LR4 est doté d’aptitudes étonnantes pour la conduite tout-terrain, et peut donc évoluer sur à peu près toutes les surfaces et sur les terrains les plus accidentés. À cet effet, il faut souligner la contribution de sa suspension pneumatique qui permet de relever la garde au sol ainsi que celle du système Terrain Response qui ajuste la motricité et la livraison du couple en fonction des conditions d’adhérence. Ajoutez le fait que les différentiels central et arrière se verrouillent automatiquement et tout cela fait en sorte que le LR4 est tout à fait capable de se tirer d’affaire en conduite hors route.
Lorsque ce modèle s’appelait LR3, il était animé par un V8 de 4,4 litres et 300 chevaux dont la puissance était très juste compte tenu du poids très élevé du véhicule. Le nom a changé pour LR4 quand ce Land Rover a reçu un V8 de 5,0 litres à injection directe de carburant capable de livrer 375 chevaux, ce qui en fait un moteur nettement mieux adapté. Cependant, comme le poids du véhicule n’a pas changé et qu’il est toujours de plus de 2 500 kilos, le choix d’un LR4 signifie qu’il faudra composer avec une importante consommation...
Un bateau au large?
Tangage et roulis sont deux termes nautiques qui pouvaient s’appliquer à la conduite d’un LR3 sur la route. Lors de la transition vers le LR4, en plus d’y greffer un nouveau moteur, les ingénieurs ont également raffermi les barres antiroulis et revu la géométrie de la suspension avant, rendant ainsi le LR4 plus stable, bien que le roulis en virage soit toujours présent mais à un degré moindre. Encore une fois, le poids du véhicule est en cause, tout comme son centre de gravité élevé, ce qui explique la dynamique du LR4 sur la route.
À bord, le charme opère. L’habitacle est luxueux, surtout dans les versions haut de gamme, avec les appliques en bois naturel et la sellerie en cuir qui contribuent à créer cette chaleureuse ambiance qui émule celle que l’on retrouve dans le plus cher des véhicules de la marque soit le Range Rover. L’espace disponible conviendra pour quatre adultes et les places de la deuxième rangée sont légèrement surélevées par rapport aux sièges avant afin que les passagers qui y prennent place voient vers l’avant, aient un bon dégagement pour la tête − en raison de la ligne de toit surélevée − et apprécient la fenestration presque panoramique du LR4. Précisons toutefois que les sièges de la troisième rangée s’avèrent peu utiles à cause du dégagement limité pour les jambes et de l’accès lui-même qui est plutôt ardu. Lorsque ces sièges sont relevés, l’espace disponible pour le coffre devient à peu près inexistant. Comme si ce n’était pas suffisant, leur manipulation saura venir à bout des plus patients…
L’autre aspect qui permet au LR4 de se démarquer du lot dans le créneau des utilitaires de luxe, c’est son allure plus macho d’authentique baroudeur… Dans ce cas-ci, on peut vraiment dire que l’habit fait le moine!
Le talon d’Achille
S’il existe un problème majeur avec les véhicules Land Rover, c’est encore et toujours la fiabilité à long terme... En effet, la firme spécialisée J.D. Power and Associates, qui mesure le taux de satisfaction de la clientèle des diverses marques d’automobiles à plusieurs égards, dont la fiabilité après trois années d’usage, met en lumière ce problème pour Land Rover. En 2011, Land Rover se classait au 33e rang sur 35 marques pour la fiabilité à long terme et seules Jeep (34e rang) et MINI (35e rang) avaient une moins bonne performance.
En 2012, la marque n’est tout simplement pas classée dans ce même sondage puisqu’il a été impossible d’obtenir un échantillonnage concluant et l’autre marque qui a « disparu » de ce même classement et pour la même raison est Saab… Bref, on espère vivement que l’achat de Land Rover par le groupe indien Tata et le second souffle qui vient d’être donné à la célèbre marque anglaise avec le succès commercial de son nouveau Evoque porte ses fruits, et que la fiabilité à long terme soit de nouveau quantifiable par J.D. Power and Associates l’année prochaine. L’autre facteur ne jouant pas en faveur du LR4, c’est sa valeur de revente qui n’est pas très bonne malgré sa diffusion limitée. Cela va presque de soi quand on est conscient de cette lacune en ce qui a trait à la fiabilité.
Tout cela signifie que le choix d’un LR4 est plus l’affaire d’un coup de cœur que d’un coup de tête et qu’il faut être prêt à composer avec ses défauts avant de pouvoir apprécier ses qualités.