Volkswagen Jetta 2013: La logique est respectée
L’achat d’une automobile est un geste beaucoup plus émotif que rationnel. Et ça, les constructeurs automobiles l’ont compris depuis longtemps. Pourtant, si le cœur choisit la Lamborghini Aventador, la tête, elle, recommande la Toyota Corolla. L’Humain, pris entre les deux, choisit souvent la solution « la moins pire ». Ça tombe bien, Volkswagen, entre autres, offre une berline éminemment pratique et logique, la Jetta.
Il y a deux ans, la marque allemande renouvelait la Jetta de fond en comble. En fait, je dirais qu’il s’agit sans doute d’une des refontes les plus drastiques depuis le début du millénaire. En effet, Volks ne faisait pas qu’actualiser lignes et plateforme sur berline compacte. Il la repositionnait sur le marché américain sous la Golf qui était, auparavant, la voiture d’entrée de gamme. Avouez que comme changement, c’est dur à battre. La stratégie nous avait alors laissés pantois et l’on se demandait bien comment les gens allaient réagir. Après tout, Volks compte parmi son public les amateurs les plus intenses. À voir les chiffres de vente de la Jetta, force est d’admettre que Volkswagen savait ce qu’elle faisait! À tel point qu’elle a récemment appliqué la même recette à la Passat.
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La Jetta, pour rejoindre le plus d’acheteurs possible, mise sur un prix alléchant, certes, mais aussi sur une belle diversité, tant au chapitre des niveaux d’équipement que de la motorisation. La plupart des gens se satisfont du moteur de base, le 2,0 litres. Ce dernier a beau être arrivé sur le marché en même temps que Samuel de Champlain, et livrer des performances assez modestes, en contrepartie, l’économie d’essence est au rendez-vous. La tête est bien contente! D’autant plus que ce moteur n’est monté que dans les versions Trendline et Comfortline, les moins équipées donc les moins chères. Par contre, si c’est uniquement l’économie d’essence que vous recherchez, les Honda Civic, Toyota Corolla et Hyundai Elantra font beaucoup mieux.
Logique, non?
Pour certains, le compromis se trouve du côté du quatre cylindres de 2,5 litres. On ne parle pas de performances dignes d’un missile balistique mais c’est amplement suffisant pour la plupart des gens. Ce moteur ne fait pas qu’amener des accélérations et reprises plus rapides. Il rend la voiture beaucoup plus agréable à conduire. Comme pour la variante 2,0 litres, le 2,5 peut être associé avec une transmission manuelle à cinq rapports ou une automatique à six rapports. La première s’avère très plaisante à utiliser mais la seconde l’est encore davantage.
Pour d’autres, le compromis idéal s’appelle TDI. La Jetta offre ce qu’aucune autre berline compacte sur le marché n’offre : un moteur diésel. Sa puissance est augmentée grâce à l’ajout d’un turbo. Ce diésel de 2,0 litres n’a absolument rien à voir avec les anciens. Il ne pue pas, ne cliquète pas – enfin pratiquement pas —, n’émet pas de fumée désagréable et n’a pas besoin d’être branché dès que le mercure descend sous zéro. En plus, il ne consomme, selon nos propres tests, que 6,5 l/100 km. Pour ce moulin, que des transmissions à six rapports. Soulignons que l’automatique à double embrayage se marie parfaitement à ce moteur. Mais les vrais de vrais choisiront la manuelle et ils ne seront pas déçus.
La GLI, doux bonheur
La Jetta la plus désirable, c’est la GLI. Elle est dotée du quatre cylindres de 2,0 litres turbo de la Golf GTI, lequel transforme la paisible berline en redoutable sportive. Oh, on n’ira pas se colleter avec des Lancer Evolution, mais les performances sont suffisamment satisfaisantes pour procurer beaucoup de plaisir. Et avec une belle sonorité de l’échappement, en plus! Il faut dire que les ingénieurs n’ont pas lésiné sur les moyens. La suspension arrière, par exemple, est indépendante alors qu’elle est à poutre de torsion sur les autres modèles. Cela assure une tenue de route solide et un roulis minime en courbe. La direction, comme toujours chez VW, est d’une intéressante précision et sait retourner exactement ce qu’il faut d’informations. Seule déception, les freins, pourtant à disque aux quatre coins, m’ont semblé assez ordinaires par rapport aux autres composantes mécaniques, autant au niveau de leur puissance que de leur résistance à l’échauffement.
Les lignes de la Jetta n’ont plus ce petit je-ne-sais-quoi d’antan mais il faut avouer que leur sobriété a la particularité de bien vieillir. L’habitacle est l’un des plus vastes de la catégorie et les passagers arrière en sont vraiment heureux. Les nombreux bagages dans le coffre aussi parce qu’il est vaste. Le tableau de bord est d’une insipide sobriété mais, au moins, les jauges se consultent facilement. La qualité de la finition et des matériaux n’est pas mauvaise mais elle n’est pas ce qu’elle a déjà été. Afin de vendre la voiture moins cher qu’avant, il fallait bien couper quelque part! Notons toutefois que les matériaux utilisés pour la GLI sont beaucoup plus chics.
La Jetta offre une gamme de versions qui rejoint beaucoup de personnes, des plus pragmatiques à celles qui désirent s’amuser un peu. Cependant, même dans ce dernier cas, la logique tout allemande a le dessus.