Scion tC 2013: Plus une question d'âge que d'image
Lorsque Scion est débarquée aux États-Unis puis, quelques années plus tard au Canada, elle s’était positionnée comme la marque jeunesse de Toyota, à l’inverse de Lexus qui s’adressait à une clientèle nettement plus âgée et certainement plus riche. Aujourd’hui, force est d’admettre que Scion ne connait pas le succès escompté, les modèles xB et xD s’avérant désespérément mal foutus. Pour l’instant, la marque jeunesse de Toyota peut compter sur la nouveauté avec la iQ et sur la sportivité avec la toute récente FR-S. Et elle peut aussi compter sur une certaine continuité avec le coupé tC.
Le tC (« C » pour coupé et le « t » pour… euh… sans doute pour « ti », ce qui donne « ti-Coupé »), le tC donc, est le plus réussi des trois véhicules initialement offerts par Scion au Canada. D’ailleurs, lors du lancement de la marque à Vancouver en septembre 2010, il n’aura fallu que quelques kilomètres au volant du tC pour deviner qu’il reléguerait ses deux comparses (xB et xD) au rang de figurantes.
Plutôt bien tournée et habillée de couleurs quelquefois assez flyées comme le gris béton, bleu nautique ou rouge cramoisi, cette Scion possède des dimensions extérieures qui se situent à peu près entre celles des Toyota Yaris et Corolla. Son hayon dégage une ouverture de grande dimension, mais l’espace disponible n’est pas très grand puisque ledit hayon est très incliné, ce qui bouffe plusieurs litres. Heureusement, il est possible d’abaisser les dossiers de la banquette arrière, afin d’améliorer un peu les choses. Au moins, on retrouve de pratiques bacs de rangement sous le plancher.
La température du moteur? À quoi bon?
Le conducteur fait face à une instrumentation pas toujours évidente à consulter et d’un désolant minimalisme. L’Humain peut détecter un rayon gamma à 200 années-lumière, mais fournir des outils pour savoir ce qui se passe dans le moteur à un mètre de soi, ça… Les boutons de l’appareil audio, à la sonorité convaincante j’en conviens, sont difficiles à comprendre, du moins pour un p’tit vieux de 50 ans. Le volant est carré dans sa partie inférieure, démontrant bien le côté sportif de la voiture. Souhaitons pour Scion que cette astuce esthétique puisse faire oublier certains plastiques très pauvres.
Les sièges avant retiennent bien en courbe et sont confortables… mais pas trop longtemps. Encore une fois, je tiens à spécifier que le tC s’adresse à une clientèle jeune qui a du confort une conception différente de la mienne! L’accès aux places arrière est étonnamment facile et le confort, sans être celui d’une Buick, n’est pas mal du tout. On y retrouve trois ceintures et trois appuie-têtes, il faut par contre être très optimiste pour croire que trois adultes accepteront d’y voyager en même temps... Des adultes de moins de 5 pieds 7 pouces, de préférence.
Sous le capot niche un quatre cylindres de 2,5 litres très moderne qui anime aussi les Camry et Rav4. Ici, il développe 180 chevaux et 173 livres-pied de couple, ce qui est suffisant pour amener le joli tC jusqu’à 100 km/h en moins de 9 secondes sans effet de couple dans le volant, et dans une sonorité, ma foi, très intéressante. Pour un quatre cylindres Toyota, s’entend. Malgré cela, il ne s’agit pas d’un moteur très sportif car il n’est pas le plus souple qu’on puisse trouver. Il s’agit plutôt d’un moulin d’utilisation générale qui fait très bien son boulot.
Deux transmissions à six rapports chacune s’occupent d’expédier la cavalerie aux roues avant, une automatique et une manuelle. Cette dernière se montre très agréable à manipuler. Quant à l’automatique, elle fait un excellent boulot. Elle permet même au moteur de ne tourner qu’à 1 800 tr/min à 100 km/h, ce qui est un exploit étant donné qu’habituellement, un moteur de cylindrée comparable tourne à environ 2 200. Cependant, en activant le mode manuel, la boite rétrograde de deux rapports et le moteur se retrouve alors à 3 100 tr/min. C’est comme un coup de nitro! À ne pas utiliser sur une chaussée glissante.
Jolies manières
Belle surprise, la direction électrique fait preuve de précision, de rapidité et d’un bon feedback. Les suspensions, attachées à un châssis très rigide, ne tapent pas trop dur, même avec les pneus à taille basse de notre voiture d’essai, des Toyo Proxes 225/45R18. Elles assurent au tC une tenue de route relevée et très prévisible et n’autorisent pratiquement aucun roulis.
Fidèle à l’approche Scion, une seule version de la tC est proposée. Toutefois, on peut lui ajouter une pléthore d’accessoires, allant des sièges en cuir chauffants (près de 2 000 $) au système antivol (jusqu’à plus de 500 $) en passant par une foule de produits TRD visant à améliorer la sportivité. Certaines de ces options TRD sont parfaitement justifiables (filtre à air, freins surdimensionnés, barres stabilisatrices, entre autres), mais d’autres, essayées dans une xD, ne semblent avoir qu’un but, rendre le véhicule moins confortable (système d’échappement assourdissant, ressorts plus courts, roues de 19 pouces, etc.). Encore une fois, répété-je, c’est un vieux croulant de 50 ans à la veille de recevoir sa carte de la FADOQ qui écrit ces lignes.