Dodge Durango 2013: Trop souvent négligé
Il n'y a pas si longtemps encore, la plupart des constructeurs qui désiraient commercialiser un VUS intermédiaire se contentaient de faire appel au châssis d’une de leurs camionnettes, d’y boulonner une carrosserie aux lignes relativement élégantes et le tour était joué. En plus, un moteur V8 assurait des capacités de remorquage suffisantes pour répondre aux besoins des acheteurs. C'est cette recette qui a été utilisée lors de la première génération du Durango. Et le résultat était assez prévisible alors que la tenue de route était sommaire, la présentation intérieure tout juste correcte tandis que l'habitabilité était fort généreuse. Mais les temps ont changé.
De nos jours, les gens veulent un raffinement beaucoup plus poussé, une tenue de route qui ne fait pas blanchir leurs jointures dans les virages et une consommation de carburant qui ne ressemble pas à celle d’un semi-remorque. Après avoir abandonné la catégorie pendant une couple d'années, la division Dodge est revenue à la charge l'an dernier avec un Durango entièrement transformé. Et force est d'admettre que ce délai a permis aux ingénieurs de concocter quelque chose de très bien.
La filière Daimler
L’association entre Chrysler et Daimler (Mercedes-Benz), même si elle s’est terminée par un divorce, a eu ses bons côtés. Au chapitre des automobiles, il y a eu la magnifique Chrysler 300 avec sa plateforme de berline de Classe E. Et si autrefois le Durango faisait appel à un châssis de camionnette, sa nouvelle mouture emprunte sa base au Grand Cherokee, lui-même élaboré à partir d'un produit Daimler, le ML. Ce qui signifie une plateforme très rigide et très sophistiquée, une suspension arrière indépendante, des freins à disque aux quatre roues et j'en passe. Bref, la mécanique quasiment rétro de la première génération a été remplacée par des éléments modernes.
C'est la même chose au chapitre de la motorisation. Le moteur de base est le très réputé V6 Pentastar dont les 290 chevaux sont en mesure de répondre aux besoins de la majorité. Au risque de me répéter, il s'agit de l'un des meilleurs V6 sur le marché, toutes marques confondues. On peut lui reprocher toutefois son association avec une transmission automatique à cinq rapports seulement. Celle-ci est tout de même efficace, robuste et assure des passages de vitesse en douceur. Il ne faudrait pas se surprendre si, dans un avenir rapproché, cette unité est remplacée par une transmission à huit rapports, comme c'est le cas sur plusieurs autres modèles Chrysler présentement.
Ce moteur permet de remorquer une charge maximale de 6 200 livres, 2 812 kg. Par contre, si vous faites partie des inconditionnels des moteurs V8, vous n'êtes pas perdants. En effet, l'incontournable V8 Hemi de 5,7 litres peut remorquer environ 1 000 livres de plus qu’avec le V6. De plus, il est associé à une boite automatique à six rapports. Cependant, il faut déplorer une consommation de carburant relativement importante, ce qui est quand même normal quand on a affaire à un véhicule de plus de 2300 kilos. Soulignons que tous les modèles sont proposés avec une transmission intégrale, répondant ainsi aux besoins du marché et des conditions géographiques des Canadiens. Les Américains peuvent choisir une version propulsion qui, de toute façon, ne serait pas populaire ici.
Une réussite
Si vous vous questionnez sur l'avenir de ce constructeur, prenez place à bord d'un Durango, que ce soit comme conducteur ou passager, et effectuez une randonnée de quelques kilomètres. Vous serez convaincu que l'avenir de Chrysler est plus prometteur que certains le prétendent. En effet, non seulement l'habitacle est d'une finition sérieuse, mais les matériaux sont de meilleure qualité qu'auparavant tandis que l'aménagement est également en mesure d'inquiéter la concurrence. De plus, il est possible de commander des sièges individuels à la seconde rangée au lieu d’une banquette. Quant à la troisième rangée, son confort est acceptable et elle est beaucoup plus facile d'accès que dans plusieurs modèles concurrents. Plusieurs personnes se demandent pourquoi elles choisiraient le Durango plutôt que le Jeep Grand Cherokee. La réponse? Cette troisième banquette, justement! Le Jeep ne l’offre pas.
Nous sommes loin de la première mouture du Durango dont la principale qualité était la robustesse avant tout. Pour le raffinement et le confort, c'était peine perdue! Cette nouvelle génération impressionne à plus d'un point de vue. Pour un VUS, la suspension est confortable et sa conduite a été une agréable surprise. De vague, la direction est devenue passablement précise tandis que la tenue de cap n'est plus aléatoire.
Malgré toutes ces qualités, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d’un véhicule dont les dimensions sont relativement imposantes, ce qui ne le rend pas tellement à l'aise dans un environnement urbain. De plus, avec une remorque accrochée à l’arrière, la consommation est élevée. Par contre, ceux qui en ont besoin seront en mesure d'apprécier son équilibre général.