Chevrolet Impala 2013: En retard mais en avance
Populaire autrefois, l’Impala n’a pas connu de changements majeurs depuis 2006, une éternité, une longue éternité devrions-nous dire, dans le contexte automobile actuel. Oh, depuis lors, on lui a bien apporté de subtiles modifications, on a abandonné la SS qui n’était plus l’ombre d’elle-même et, l’an dernier, on lui a installé un V6 de 3,6 litres, désormais le seul à faire bouger cette grande berline (full size, comme on dit ailleurs).
Aujourd’hui réservée presque exclusivement aux parcs de location ou aux entreprises, l’Impala est plus que due pour un renouvellement. L’information, de nos jours, circule tellement rapidement et la nouveauté est tellement éphémère qu’au début de 2012 GM a dévoilé sa future Impala, millésimée 2014! En fait, elle posera ses pneus chez les concessionnaires au début de 2013
De cette future Impala, nous ne savons que ce que nous en avons vu au Salon de New York. Son style est, de loin, plus dynamique que celui de la voiture actuelle. De toute évidence, Chevrolet cible la Ford Taurus. Les parties avant et arrière me font penser à la Kia Optima, ce qui est un compliment! Dans l’habitacle, les amateurs de Chevy ne seront pas dépaysés puisque sur le dessus du tableau de bord, ils retrouveront les deux arches qui rappellent celles de plusieurs générations de la Corvette. À première vue, la configuration des diverses commandes et jauges ne semble pas poser de problèmes mais j’ai trouvé leur disposition confuse. Le volant ne m’est pas, non plus, apparu très esthétique. Ceci étant dit, ce n’est pas en s’assoyant pendant vingt secondes dans un véhicule exposé dans un salon qu’on peut se faire une idée juste!
Même si General Motors n’a rien indiqué à ce sujet dans son communiqué de presse, il paraîtrait que cette Impala de dixième génération partagerait le châssis de la Cadillac XTS. GM s’est toutefois fait moins avare d’informations au sujet des moteurs. Il y en aura trois, tous à injection directe. On retrouvera deux quatre cylindres Ecotec. Le premier, de 2,4 litres, est de type e-Assist et il existe déjà dans la Buick Lacrosse, entre autres. Il développera la même puissance, soit 182 chevaux. GM parle d’une consommation aussi basse que 5,6 litres. J’imagine qu’on peut inverser les deux chiffres sans trop se tromper… Vient ensuite un tout nouveau 2,5 litres dont l’écurie est évaluée à 195 chevaux. Les moteurs quatre cylindres, c’est connu, sont plus sensibles aux vibrations que ceux dotés de six ou huit cylindres. C’est pourquoi les modèles équipés de ces quatre cylindres seront munis d’une technologie d’annulation de vibrations dans l’habitacle (active noise cancellation). Il y aura aussi un V6 de 3,6 litres, sans doute celui qui officie dans l’Impala actuelle mais dont la puissance sera portée à 303 chevaux. Ces moulins seront associés à des transmissions automatiques à six rapports. Les roues motrices demeurent à l’avant et aucun rouage intégral ne semble prévu. GM perd ainsi une belle occasion de rattraper Ford et sa Taurus.
Côté suspensions, on aura affaire à des jambes de force à l’avant et des bras multiples à l’arrière. La direction sera à assistance électrique. Outre dix coussins gonflables, on remarque plusieurs technologies de sécurité comme le CMB (Collision Mitigation Braking), un système qui avise le conducteur qu’un contact avec un autre véhicule est imminent et qui applique les freins si ledit conducteur tarde trop à réagir. Il y a aussi l’avertisseur de changement de voies, l’avertisseur de véhicules dans l’angle mort, l’avertisseur de véhicules trop près lors des manœuvres de stationnement. Bref, l’Impala 2014 offrira ce qu’on retrouve de plus en plus ailleurs. Nous déplorons tous ces systèmes qui prennent lentement mais sûrement la place du conducteur. Néanmoins, c’est peut-être la meilleure chose qui peut arriver à l’humain qui a, depuis longtemps, prouvé son incapacité à conduire et à se conduire…
L’Impala 2014 continuera d’être construite à Oshawa et à l’usine Detroit-Hamtramck au Michigan. Elle offrira les mêmes versions que présentement, soit LS, LT et LTZ.
Et l’Impala actuelle, elle?
Puisque l’Impala de neuvième génération en est à ses derniers kilomètres, il est normal que Chevrolet n’y ait apporté aucun changement. Son style est, au mieux, banal, autant à l’extérieur que dans l’habitacle. Habitacle vaste, soit dit en passant, même si la carrosserie suggère des lieux encore plus grands. Surtout, il est capable d’accueillir six personnes grâce à sa banquette avant pleine largeur optionnelle, ce qui oblige le levier de transmission à loger sur la colonne de direction, comme dans les années 70! Les sièges sont confortables. Toutefois ils retiennent bien peu en virage. En fait, rien dans l’Impala ne semble bien tenir en virage… Le coffre est immense mais son seuil est passablement élevé.
Le confort est roi et maître et rarement ai-je conduit une voiture aussi isolée de la route. La direction est supra démultipliée et pousse le flou à un niveau quasiment artistique. Les suspensions de trampoline ne font d’ailleurs rien pour aider la cause de l’Impala.
Un ami, propriétaire d’une Audi A4 2010, me racontait les prises de bec qu’il avait avec sa fille de 19 ans qui préférait, de loin, trimballer ses amies au volant de l’allemande plutôt qu’avec sa Honda Civic 2005. Beaucoup plus apte à régler les problèmes des autres que les miens, je lui ai suggéré de changer sa A4 pour une Impala… Je viens de sauver une relation père-fille!