BMW Série 3 2013: Objectif luxe et confort
Avec la sixième génération de la Série 3, BMW s’est livrée à une transformation majeure visant à corriger les lacunes de sa devancière en bonifiant le confort et en ajoutant plus d’équipements de haute technologie. De plus, les modèles de base ne sont plus équipés du remarquable moteur à six cylindres en ligne, puisque les 320i et 328i reçoivent le moteur quatre cylindres turbocompressé emprunté au sport utilitaire X1 et au roadster Z4. C’est donc un nouveau départ pour la Série 3…
Depuis son arrivée sur le marché en 1975, la Série 3 de BMW s’est vendue à plus de 12,5 millions d’exemplaires et ce modèle représente aujourd’hui 32,6 % du volume de ventes du constructeur bavarois. Cette voiture est d’une importance capitale pour BMW qui a choisi de développer la sixième génération en conservant les caractéristiques typiques de la Série 3 : un style dynamique, un châssis superbement équilibré et des motorisations performantes.
Des équipements de pointe
À cela, le nouveau millésime ajoute toute une série d’équipements et d’accessoires que l’on retrouve déjà sur les Série 6 ou 7. Comme un système avertissant le conducteur de la présence d’un véhicule dans l’angle mort ou encore l’alerte de dérive qui provoque des vibrations dans le volant pour prévenir le conducteur qui est en train de quitter la voie. La nouvelle Série 3 propose également en option un système de stationnement automatique : le véhicule se stationne en parallèle par lui-même, le volant étant contrôlé directement par le dispositif, ainsi, le conducteur n’a qu’à moduler la pression sur les freins pour contrôler la vitesse de la voiture et l’immobiliser par la suite. Pour les puristes, une BMW qui se stationne toute seule, c’est de l’hérésie, rien de moins… Passe encore pour une Lexus dont l’objectif est d’isoler au maximum le conducteur de la route en faisant tout le travail pour lui! Mais pour la Série 3, qui est la voiture ayant inauguré la catégorie des berlines sport et qui a toujours mis l’accent sur le plaisir de conduire et sur l’interaction entre le conducteur et la voiture, ça détonne sérieusement…
Une dynamique toujours affûtée
À la lecture de ce qui précède, vous êtes en droit de vous demander si BMW n’a pas complètement dénaturé la Série 3 pour ce qui est de la dynamique. En fait, le nouveau modèle conserve les attributs de la génération précédente en conduite sportive tout en bonifiant le confort en conduite normale. , Le châssis de cette sixième génération est plus rigide en torsion que celui du modèle antérieur, ce qui autorise une recalibration de l’amortissement et l’optimisation de la tenue de route. À l’occasion du lancement mondial de la Série 3 à Barcelone, j’ai eu l’occasion de boucler une série de tours sur le Circuit de Catalunya, celui-là même où est disputé le Grand Prix d’Espagne, soit l’endroit rêvé pour pousser la voiture à la limite. L’environnement contrôlé d’un circuit permet une analyse détaillée du comportement routier et de la tenue de route alors que la torture ainsi infligée à la voiture met ses faiblesses en lumière.
Le premier constat c’est que la nouvelle Série 3 « bouge » un peu plus sur ses suspensions qu’avant, même lorsque le mode Sport Plus est sélectionné. Son châssis est plus rigide que celui du modèle précédent, surtout en torsion, ce qui a permis aux ingénieurs de recalibrer la fermeté de l’amortissement avec le résultat que les transferts de poids en décélération, en virage et en accélération sont plus ressentis qu’avant. La répartition des masses demeure idéale, soit de 50 % sur le train avant et de 50 % sur le train arrière, et la direction − qui demande moins d’effort de la part du conducteur que celle de l’ancien modèle − est à la fois rapide et précise, et permet de bien inscrire la voiture sur la trajectoire en virage alors que le feedback de la direction laisse bien sentir ce qui se passe au niveau des pneus. Le superbe équilibre du châssis fait également en sorte qu’il est facile d’ajuster les angles de dérive des pneus avant ou arrière simplement en modulant l’accélérateur. Le roulis demeure modéré et l’adhérence est étonnante, même quand la voiture est pilotée à la limite, et la nouvelle Série 3 conserve un aplomb remarquable. Évidemment, la voiture est pourvue de tous les équipements de sécurité active mais, même lorsque ceux-ci sont désactivés, sa conduite est stable et prévisible avec une légère tendance au sous-virage.
Sur le circuit, le moteur 4 cylindres turbocompressé de la 328i a fait preuve d’une puissance et d’un couple impressionnants, tout en ne rechignant pas lors des montées vers un régime moteur élevé. La pression de suralimentation est chiffrée à 18,9 psi et le couple maximal demeure constant de 1 250 à 4 800 tours-minute, cela donne une grande souplesse au moteur, lequel est également pourvu de deux arbres d’équilibrage de vilebrequin afin de réduire les vibrations inhérentes à un moteur quatre cylindres. La force d’accélération est toujours soutenue et la nouvelle 328i est aussi rapide que l’ancien modèle équipé d’un moteur six cylindres en ligne. De plus, la 328i est dotée d’un système d’échappement muni d’un clapet qui s’ouvre en accélération franche afin d’offrir moins de restriction et d’émettre une sonorité plus évocatrice. La limite de révolutions est chiffrée à 7 000 tours/minute et la puissance maximale est obtenue entre 5 000 et 6 500 tours-minute, ce qui fait que la nouvelle 328i conserve son caractère sportif malgré que sa motorisation soit passée de six à quatre cylindres.
Deux boites sont au programme, une manuelle à six vitesses et une automatique à huit rapports − développée par l’équipementier ZF − qui est dotée de deux paliers au volant, celui de droite pour monter les rapports et celui de gauche pour le rétrogradage. En conduite sportive et en mode manuel, la boite ne passera pas automatiquement au rapport supérieur, même lorsque le moteur est au rupteur, ce qui fait que le conducteur est toujours en contrôle et que son attention doit être totalement dédiée à la conduite, exactement comme il se doit dans ces circonstances.
Consommation bonifiée
Si le moteur est passé de six à quatre cylindres et que la boite automatique compte maintenant huit rapports, c’est en raison de l’adoption de nouvelles normes toujours plus strictes en matière de consommation et d’émissions polluantes. Afin d’améliorer le bilan de la nouvelle Série 3 à cet égard, les ingénieurs l’ont pourvue d’un système Start/Stop qui coupe automatiquement le moteur à l’arrêt pour le relancer dès que le conducteur relâche les freins. De plus, un mode de conduite appelé ECO PRO a été ajouté pour réduire la réponse à l’accélérateur et commander des passages plus rapides aux rapports supérieurs tout en diminuant la demande électrique du système de climatisation et des sièges chauffants. Le conducteur voit alors apparaître au tableau de bord une indication des kilomètres qui viennent d’être additionnés à l’autonomie de la voiture. Avec la sélection du mode ECO PRO, la conduite de la 328i s’apparente plus à celle d’une voiture à motorisation hybride qu’à celle d’une berline sport, cela a pour effet de sérieusement dénaturer le comportement du véhicule au nom de l’efficacité énergétique.
La nouvelle Série 3 est également disponible avec une version moins performante du moteur de la 328i, qui équipe la 320i. Ce modèle devient donc le modèle d’entrée de gamme chez le constructeur bavarois. De son côté, le moteur six cylindres en ligne continue d’animer la 335i. Toujours aussi souple, il donne allègrement dans les régimes élevés et sera sans doute encore le choix numéro un pour les puristes de la marque, laquelle est passée maitre dans le développement de ses fabuleux moteurs à six cylindres en ligne. Quant à la M3, des rumeurs persistantes prétendent que BMW délaisserait le V8 atmosphérique du modèle actuel pour un moteur six cylindres à double turbo, un choix qui serait tout à fait logique, la M5 étant passée d’un V10 à un V8 biturbo lors de sa récente refonte. Il faut également s’attendre à ce que la prochaine M3 soit disponible avec une boite manuelle à six vitesses ou la boite à double embrayage à sept rapports.