Ford Focus 2013: Full aura!
Elle a de l'aura, cette Focus. Une aura de technologies, d'allure — dehors comme dedans — et de conduite solide qui rejaillit sur l'ensemble de la gamme Ford. Des défauts? Oui, quand même : moins d'espace de chargement que d'autres, une finition pas toujours égale et... une consommation plus gourmande que souhaité.
Généralement, un constructeur qui accouche de deux déclinaisons d'une même voiture a la main plus heureuse pour la berline que pour le hatchback - ou vice-versa. Pas ici : tant la Focus quatre portes que la cinq portes ont une belle gueule, la première rappelant un bébé Taurus et la seconde, une grosse Fiesta. Bref, que de belles comparaisons.
Mais... on ne l'a pas mise à la diète, la Focus. Avec ses plus ou moins 1 300 kilos, la compacte est l'une des plus lourdes de la catégorie. Surtout en livrée Titanium, nantie de gizmos tels le stationnement automatisé, la navigation, la caméra de recul, la clé intelligente, Sync... Vrai qu'une Focus qui coûte deux fois le prix de base, c'est fou. Mais ça fait partie de l'aura.
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Quelques chevaux de plus...
Conséquence d'un notable surplus de poids : le moteur quatre cylindres de 2,0 litres est peut-être d'une belle modernité avec son injection directe, mais les 160 chevaux (146 lb-pi de couple) suffisent à peine à la tâche. Les reprises sont « vaches » et il ne faut pas lésiner sur l'accélérateur.
C'est correct lorsqu'on négocie avec la boite manuelle, au court levier qui s'empoigne bien et dont les cinq vitesses se passent souplement, avec conviction. Mais c'est moins heureux avec la boite automatique à six rapports. Celle-ci a beau être à double embrayage, ses réactions sont moins instantanées que chez Volks, par exemple. Bref, allez-y pour la manuelle, si vous le voulez – et le pouvez. Mais vous remarquerez une consommation légèrement plus élevée que pour l'automatique. D'ailleurs, la Focus n'est pas la plus frugale du segment. Notre essai hebdomadaire a enregistré une moyenne dépassant les 8,5 L/100 km — c'est aussi goinfre qu'une voiture intermédiaire... À ce sujet, la Focus Electrique débarquera chez les concessionnaires cet été.
Sinon, en route, la compacte se conduit avec un grand sourire aux lèvres. Même si la direction est électrique, elle n'en a pas la légèreté et se montre d'une belle connexion, rehaussée par un gros volant agréable en paume. On devrait faire plus souvent appel aux plateformes européennes, parce que le résultat est solide et cohérent, qui communique fermement avec le pavé.
Certes, on n'a pas droit au « vroum-vroum » de la Mazda3 (quoique cette dernière a un peu perdu au change avec le SKYACTIV), ni le piment de la (encore vénérable malgré son âge) Mitsubishi Lancer. Reste que l'attitude est posée, le comportement est précis et la tenue, bonne en virage. Ford ajoutera que le mérite revient au vecteur de couple — un système qui freine la roue avant intérieure pour que plus de couple soit transmis à la roue extérieure.
La réussite visuelle de la Focus se poursuit à l'intérieur, même dans les versions de base pour lesquelles le tableau de bord reprend le style européen tout en angle de la soeurette Fiesta. Par contre, si la voiture a une bonne insonorisation et des matériaux de qualité, elle perd des plumes à l'assemblage : les interstices de carrosserie sont trop larges pour être rassurants, certaines pièces rapportées (au hayon notamment) font craindre l'amas de cochonneries et d'humidité — donc, de rouille prématurée. Oh, on a aussi entendu des craquements étranges dans la planche de bord, du moins sur notre véhicule d’essai...
Côté confort, les sièges avant sont enveloppants, on aime leur élément chauffant en cinq modes et l’on trouve rapidement la bonne position de conduite. Sur la banquette, si deux adultes de taille moyenne profitent d'un dégagement à la tête suffisant malgré la ligne plongeante du toit, c'est toutefois moins heureux aux jambes. N'attendez pas de miracle concernant l’espace de chargement : la berline se situe dans la moyenne de la catégorie — les autos coréennes sont nettement plus généreuses. L'ouverture est par ailleurs peu large et dans les variantes de base (toujours pour la berline), la banquette ne se rabat que d'un bloc, sacrifiant toutes les places assises. La cinq portes a beau se targuer de ses « 674 litres derrière la banquette », le seuil élevé et le hayon très incliné font toutefois paraître l'espace pas mal moins charitable.
Une Focus sportive!
La Ford Focus ST arrive cette année, elle qui pousse d’un cran la sportivité de la compacte. Non elle n’est pas griffé SVT afin notamment de ne pas limiter sa diffusion aux concessionnaires sélectionnés, mais elle offre tous le savoir-faire de Ford en matière de voiture sport.
Outres ses éléments esthétiques et sportifs additionnels comme des sièges Recaro et roues de 19 pouces, la ST propose un 2,0 litres EcoBoost qui développe 252 chevaux et 270 lb-pi de couple. Voilà qui procure à la voiture des performances de loin supérieures alors que le 0-100 km/h n’est l’affaire que de 6,5 secondes. Cette Focus vitaminée offre un ratio prix-performance pratiquement aussi intéressant que celui d’une Mustang… ce qui n’est pas peu dire!