BMW X3 2013: Impossible de médire
Sur à peu près tous les véhicules en deçà des 50 000 $, on peut médire. On peut dénigrer tel aspect du comportement, tel équipement – ou absence d’équipement. On peut être mi-figue mi-raisin, on peut carrément détester. Le BMW X3? Pas moyen de médire. Vraiment pas moyen.
C'est que l’expérience de conduite dépasse ces petits détails qui pourraient entacher l’utilitaire. Comme ce plastique dur au bas intérieur des portières qui s’égratigne et se salit facilement. Mais qu’est-ce que ce reproche versus l’une des meilleures tenues sportives chez les utilitaires compacts?
On pourrait aussi médire sur ces options qui coûtent cher – pensez ajustement manuel des amortisseurs ou du contrôle des performances (un complément à la traction intégrale, celle-là de série). Sauf que même sans ces options réservées, notez bien, à la variante xDrive35i (six cylindres en ligne à injection directe et biturbo de 300 chevaux), le X3 se comporte comme un champion.
- À lire aussi: BMW X3 et Worldloppet - Une combinaison gagnante
- À lire aussi: BMW X3 à moteur diésel
Champion, d’abord, au niveau de la suspension. Si vous n’aimez pas la fermeté, passez votre chemin : ici, ça transmet tous les défauts du pavé, mais c’est un prix qu’on est allègrement prêt à défrayer pour que ça colle avec assurance en virage. Et ce, malgré une garde au sol relativement élevée qui pourrait laisser présager, à tort, du roulis en virage. Pour ce bel équilibre, remercions une distribution de poids presque parfaite, de même qu’une traction intégrale qui, en conditions normales, laisse 60 % de l’action à l’arrière.
Champion aussi en termes de direction : c'est la crème de la précision, avec la juste et bonne résistance, qui donne l’impression de conduire plus substantiel. Champion enfin au niveau du freinage – la génération arrivée l’an dernier fait beaucoup mieux que la première, avec une pédale plus facile à doser.
À moins d'être sado-maso...
Parlant de première génération : celle qui aura été avec nous pendant sept ans (!) devait composer avec une version de base, le xDrive 28i, qui manquait de reprise. Heureusement, ce quatre cylindres en ligne de 2,0 litres a pris du galon, passant de 215 à 240 chevaux. Et ça ne fait pas de mal, loin de là. Le 0-100 km/h s’effectue désormais en 6,8 secondes, disent les tests menés par l'AJAC. Cette augmentation de la vigueur fait paraître les accélérations plus souples et linéaires, jamais essoufflées. Certes, les Mercedes-Benz GLK et Audi Q5 libèrent davantage de chevaux, mais ceux du X3 xDrive 28i se délient dans un dynamisme s’accompagnant d’une belle (et discrète) sonorité à l’échappement.
On pourrait médire sur le fait que la boîte manuelle n’est plus offerte. Sauf que l’automatique huit rapports transmet la puissance d’une façon si transparente et dans de si courtes réactions qu’il faut être sado-maso (ou sempiternellement insatisfait) pour critiquer. C’est évidemment mieux (mais non nécessaire) avec les palettes au volant, optionnelles sur le modèle haut de gamme.
Côté consommation, surprise : notre xDrive 28i a enregistré du 7,1 L/100 km sur l’autoroute – c’est moins qu’annoncé! Bon, c'était sur l'autoroute des Laurentides vers Montréal, donc ça descendait, mais quand même.
À la première génération de X3, on critiquait l’ajustement manuel des sièges avant sur la variante de base? Le positionnement électrique est maintenant de série, une bien bonne affaire. Le support lombaire (électrique) pour le conducteur n’est offert qu’en haut de gamme, mais même sans cette gâterie, les sièges soutiennent fermement leurs occupants. En plus, ils sont installés haut dans la cabine, pour une position en commande – encore une fois, on se sent dans plus imposant.
On aurait aimé, mais bon
Encore quelques mots? La finition est impeccable, l’insonorisation aussi. L’espace intérieur est très respectable, avec jusqu’à 1 600 litres la banquette (aisément) rabattue. C’est 15 % moins que pour le plus large Volvo XC60, mais le bas seuil de chargement facilite le chargement. Personnellement, j’opterais pour l’ouverture électrique, question d’éviter le tour du poignet en manipulant le lourd hayon.
On aurait aimé des sièges ventilés et un régulateur de vitesse intelligent. On aurait aimé que le tableau de bord abandonne ce style sobre, à la limite du rébarbatif. Reste que les commandes s’apprivoisent aisément (à l’exception de l’étrange levier de vitesses) et que le i-Drive n’est plus cette indéchiffrable interface qui entraînait une dangereuse distraction au volant.
Bref, rien à médire sur le X3. Au contraire, l’utilitaire se comporte comme une seconde peau, il n’est ni trop grand, ni trop petit. Il est frugal, sans compromettre la performance. Et il est devenu plus raffiné en esthétisme extérieur, avec cette ligne aux flancs qui lui accorde plus de caractère et cette convexité au hayon plus moderne.
Ne manque plus qu'une variante diesel et l'affaire sera ketchup! Mais attendez : est-ce qu'on vient de médire, là?
veautés : aucun changement majeur, modèle renouvelé l’an dernier