Projet Mustang 1967: Immobile... pour le moment
En mars dernier, nous vous faisions part de notre projet de restaurer une Mustang décapotable 1967. Lorsqu’elle sera en mesure de rouler, nous nous en servirons pour faire la promotion du Guide de l’auto 2016, le cinquantième de la série. Ensuite, notre Mustang sera vendue et les profits iront à une fondation prévenant le décrochage scolaire.
Mais nous allons un peu vite « dans les croches » et, comme beaucoup de restaurateurs amateurs, nous voyons la voiture bien reluisante, prête à prendre la route. Dire qu’on n’a même pas encore touché à un de ses boulons!
- À lire aussi: Ford Mustang 1967: Restaurer le passé pour un meilleur futur
- À lire aussi: Projet Mustang 1967: Bonne nouvelle!
S’il n’en tenait qu’à nous, notre Mustang serait déjà sur le « barbecue », comme on dit dans le jargon de la restauration automobile. Mais il ne faut pas non plus bruler les étapes…
Lors du premier reportage, nous vous avions mis au parfum d’un cours en restauration automobile mis sur pied par le CPA (Comité paritaire de l’automobile) de Montréal. En fait, notre Mustang a été la bougie d’allumage qui aura amené aux premières discussions pour la création du syllabus d’un tel cours. Dans le premier reportage, on vous disait comment cette étincelle s’était produite entre les gens de LC Média, propriétaires du Guide de l’auto et de la Mustang et les gens du CPA.
Alors que certains établissements américains offrent une telle formation, on n’en retrouve aucun au Québec. Chaque restaurateur travaille seul ou en très petite équipe dans son coin. Malheureusement, l’âge moyen de ces restaurateurs est de plus en plus élevé, ce qui mène à deux conclusions : 1) La relève est à peu près inexistante et 2) la somme de connaissances de ces restaurateurs sera perdue d’ici quelques décennies si rien n’est fait pour la préserver. C’est là que l’on comprend la raison d’être d’un cours bien structuré sur la restauration automobile.
Le 14 mars dernier, plusieurs intervenants du domaine de la voiture ancienne s’étaient donné rendez-vous dans les bureaux du CPA, rue Bélanger à Montréal, pour créer une ébauche de syllabus de cours. Autour de la table, il y avait…
- Luc Langlois, restaurateur
- Jacques Gaudet, propriétaire d’une Mustang 1967
- Jean Lemieux, président de LC Média Inc
- Luc Champagne, Représentant publicitaire pour Rousseau Automotive Communications
- Michel Ouellette, restaurateur
- Roger Goudreau, directeur général du CPA de Montréal
- Gilbert Bureau, président fondateur du club des Voitures anciennes du Québec
- Richard Grenon, restaurateur
- Jean Lesage, juge pour Mustang et NCRS (National Corvette Restorers Society)
- Michel Poulin, restaurateur
- Alain Morin, journaliste automobile, LC Média Inc
- René Keachie, enseignant département carrosserie, EMEMM
- Daniel Charron, enseignant département carrosserie, EMEMM
- Dominique Bousquet, directeur adjoint EMEMM et responsable département carrosserie
- Rhéal Dudemaine, directeur développement formation CPA Montréal
- Johanne Santarossa, conseillère à la formation continue, Conseil provincial des comités paritaires
- Serge Gauthier, directeur EMEMM
Chacune de ces personnes possède un champ d’expertise qui lui est propre. Ces champs se rejoignent souvent, se complètent et, quelquefois, se confrontent!
Même si pour chacun la marche à suivre pour restaurer une voiture est claire comme de l’eau de roche, quand vient le temps de mettre sur papier toutes les étapes, ça devient soudainement moins clair… Malgré tout, à la fin de la journée, une ébauche de syllabus était prête. Merci à Gilbert Bureau qui a dirigé le groupe avec fermeté et gentillesse. Et merci à Johanne Santarossa qui avait la lourde tâche de suivre la conversation (ou plutôt, les conversations!) pour pouvoir mettre les étapes sur papier.
Une chose est sûre, la restauration automobile n’est pas l’affaire des jeunes. Autour de notre grande table de conférence, la moyenne d’âge était d’environ 55-60 ans. Dans 20 ans, 70 % de ces personnes auront plus de 70 ans… Où en sera rendue l’industrie de la restauration s’il n’y a pas plus de relève que présentement? Un cours comme celui que nous désirons mettre sur pied a donc toute sa raison d’être.
STOP!
Nous avons une voiture qui n’attend qu’une restauration en règle et qui servira d’étalon de mesure, si l’on veut, pour valider toutes les étapes déterminées dans le cours. Nous avons plusieurs personnes qui possèdent, ensemble, une extraordinaire expertise. Nous avons des gens qui occupent des positions clés permettant la création d’un tel cours. Reste juste un détail à régler… l’argent. En effet, où trouver les fonds nécessaires? Car pour un cours de restauration, il faut des locaux, de l’équipement, des professeurs, des sommes allouées qui permettront aux jeunes étudiants de suivre le cours. Au moment d’écrire ces lignes, notre projet est stoppé. Nous attendons une réponse pour savoir si nous vendons notre Mustang dans sa condition actuelle (non fonctionnelle) ou si elle sera restaurée.
À suivre…