Porsche Boxster/Boxster S 2013: Tout est dans la perfection
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Il y a des ces voitures qu’il est difficile de critiquer tellement elles touchent beaucoup plus le cœur que la raison. On est même prêt à leur pardonner leur prix qui, bien souvent, nous semble exagéré. La Porsche Boxster fait certainement partie de ces voitures, elle qui représente pour plusieurs le rêve le plus accessible chez Porsche. Certes, elle a bien quelques petits défauts, notamment son aspect pratique à peu près inexistant, mais il suffit de prendre le volant, d’abaisser le toit et d’écouter le son du moteur pour perdre le peu de rationalité qu’un amateur de voiture sport peut avoir.
La Boxster a été introduite initialement en 1996, alors que la seconde génération du modèle est arrivée pratiquement 10 ans plus tard, soit en 2005. Porsche est passé maitre dans l’art du conservatisme. La marque allemande préfère les évolutions, mais à sa défense, rares ont été les échecs ou les retours en arrière. On préfère jouer de sagesse… quoiqu’on n’a pas hésité à froisser les puristes lors du lancement du Cayenne, un VUS, mais ce risque était une nécessité pour la rentabilité de l’entreprise.
- À lire aussi: Porsche Boxster S 2013: À conduire avant de mourir
- À lire aussi: La Boxster de Porsche est nommée la meilleure « voiture sport » pour 2013
La 981 pour les intimes
Quoi qu’il en soit, huit ans plus tard, le constructeur de Stuttgart nous offre la troisième génération de la Boxster (la 981 pour les intimes), un modèle qui une fois de plus correspond à une belle évolution. Afin de maintenir l’intérêt plus longtemps, on pourra tabler dans le futur sur quelques variantes, comme le constructeur sait si bien le faire.
Au chapitre du style, la Boxster conserve son héritage et ses proportions quasi parfaites qui en font une voiture compacte, légère et surtout, performante. Il faut porter très attention pour remarquer toutes les subtilités de cette nouvelle mouture. Son allure est plus agressive et musclée, notamment en raison de ses ailes élargies à l’avant et à l’arrière. Cet aspect est aussi renforcé par le parebrise plus court et plus avancé. Le résultat, une voiture au design un peu plus exotique. À l’avant, les phares sont inspirés de ceux de la Porsche 918, la prochaine supervoiture de Porsche que vous pouvez admirer en page couverture du Guide de l’auto 2013.À l’arrière, les feux ont aussi été retouchés. On retrouve à nouveau l’aileron rétractable (manuel ou automatique) ainsi que l’échappement double situé au centre. Bien entendu, le choix de jantes est sans doute l’élément le plus intéressant sur lequel s’attarder.
La nouvelle Boxster est un peu plus imposante à tous les niveaux, longueur, largeur, empattements, mais elle est un peu plus basse, ce qui accentue son style dynamique et abaisse son centre de gravité. Avec les Allemands, tout est dans les détails, mais c’est ce qui fait la différence. Puisqu’on a exploité un peu plus l’utilisation de l’aluminium et de matériaux légers, le poids a été réduit de 55 lb (25 kg) dans le cas de la Boxster et de 77 lb (35 kg) pour sa variante plus performante, la Boxster S.
Intérieur inspiré de la Panamera
Une fois glissé à bord, d’une manière bien souvent peu élégante en raison de l’assise très basse, on a l’impression d’être au volant d’un véritable bolide. Le volant tombe bien en main alors qu’on aperçoit du coin de l’œil les ailes de la voiture qui remontent, un élément de style propre à Porsche.
Alors que chaque Porsche avait ses particularités dans le passé, on commence à adopter des caractéristiques communes à plusieurs modèles. Cette nouvelle démarche est perceptible à bord de la Boxster, elle qui reprend divers éléments de design inspirés de la Panamera, notamment l’intégration du levier de vitesses et la présentation des différentes commandes sur la console centrale étroite. Le tout rend l’habitacle plus sophistiqué. La qualité des matériaux est la force de Porsche, ainsi que le souci du détail. Les sièges, empruntés à la 911, offrent un excellent support et sont très confortables, pourvu que vous ne souffriez pas d’embonpoint.
Pas très familiale
L’aspect pratique de la Boxster n’est pas sa force, elle qui ne peut accommoder que deux passagers. Les deux coffres, un à l’avant et un à l’arrière, se sont tout de même avérés pratiques, celui à l’avant étant très profond. On a même réussi à y loger un équipement de hockey. C’est toutefois à bord que l’espace de rangement manque cruellement puisqu’on retrouve peu d’endroits pour caser téléphone, lunettes et autres petits articles. On doit bien souvent les déposer sur le siège du passager. La concurrence fait mieux.
Bien entendu, plusieurs éléments et gadgets sont laissés au catalogue des options et sont vendus à gros prix. Il est étrange de constater qu’une Kia de 20 000 $ arrive équipée des derniers gadgets, ce qui n’est pas le cas d’une Porsche à 70 000 $...
Si l’aspect familial n’est pas la grande force de la Boxster, son plaisir de conduite est véritablement son meilleur atout. Le cœur de cette réussite réside en son moteur central, une répartition de poids quasi parfaite, son format compact et léger. Au chapitre des moteurs, les changements ne sont pas drastiques. La version de base compte toujours sur un six cylindres à plat, mais on a abaissé la cylindrée de 2,9 à 2,7 litres. En réduisant la restriction de l’échappement, on obtient un regain de puissance, 10 chevaux, portant le total à 265. L’économie de carburant est supérieure, 12 %, alors que le chrono du 0-100 km/h est plus rapide. Que demander de mieux? Sur la route, la version de base n’est pas à dédaigner : jumelée à la boite manuelle à six rapports, nous avons apprécié son extrême docilité et son pilotage précis, du bout des doigts.
Quant à la plus sportive, la Boxster S, elle cache cette année sous son capot un six cylindres de 3,4 litres développant 315 chevaux pour un couple de 266 lb-pi. D’accord, on est loin des 400-500 chevaux des autres bolides, mais si l’on tient compte du format compact de la voiture et de son poids, le ratio poids/puissance la transforme en véritable bombe. Notre modèle d’essai disposait de la transmission à double embrayage PDK, une pure merveille d’ingénierie qui offre le meilleur de tous les mondes. Ultraperformante, elle enchaine les changements de vitesse avec une extrême rapidité, mieux qu’un pilote ne puisse le faire.
Certes, la Boxster S effectue des accélérations plus musclées, mais on est surtout ébahi par la sonorité du moteur qui ressemble au hurlement d’une formule 1 une fois l’accélérateur enfoncé. Au châssis hyper rigide sont accrochées des suspensions qui minimisent efficacement les transferts de poids et assurent une excellente stabilité. De plus, la configuration centrale du moteur contribue à baisser le centre de gravité, ce qui ajoute grandement à l’équilibre général. Voilà le secret de cette voiture : son équilibre.
Fidèle à ses origines, la Boxster est une authentique voiture de sport et cette nouvelle génération lui apporte une multitude de détails la rendant encore plus désirable.