Mitsubishi Outlander 2014: Silhouette conservatrice, mécanique sophistiquée
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Pas besoin d’être un observateur averti du marché automobile pour savoir que Mitsubishi ne domine pas l’Amérique. Le nombre de modèles offerts a grandement diminué au cours des dernières années, et même si les ventes progressent lentement, il y a de la place, beaucoup de place même, pour de l’amélioration. Mais l’avenir semble quand même prometteur. Le marché automobile américain est en progrès tandis que les ventes d’automobiles neuves au Canada sont à la hausse.
C’est dans ce contexte que Mitsubishi s’apprête à commercialiser deux nouveaux modèles, un VUS compact et une berline sous-compacte. L’entreprise nippone vient tout juste de dévoiler son nouvel Outlander qui arrivera en juin prochain et qui est appelé à jouer un rôle déterminant dans la relance du constructeur au Canada. Non seulement le Outlander connait toujours des chiffres de ventes intéressants, mais cette catégorie progresse spectaculairement. La concurrence s’est cependant renouvelée au cours des derniers mois et il était devenu impératif pour Mitsubishi de répliquer avec un Outlander amélioré sur le plan technique et esthétique. Néanmoins, les avis sont plus que partagés quant à l’élégance de cette carrosserie aux lignes passablement conventionnelles.
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Retour en arrière
Je dois avouer que j’ai été stupéfait lorsque ce nouveau modèle a été dévoilé dans le cadre du Salon de l’auto de Genève en mars 2012 : je m’attendais à une silhouette encore plus futuriste, mais ô surprise, les stylistes sont revenus ni plus ni moins au modèle 2007. Il y a des changements bien entendu, mais la section avant est plutôt similaire. La calandre est ornée de bandes chromées et l’écusson Mitsubishi est en plein centre. En outre, la bouche d’air est plus élevée et plus grande qu’auparavant. La section arrière est sobre elle aussi, et le seul élément qui se démarque est cette bande chromée située directement sous la lunette arrière. Il faut souligner en plus que les passages de roue en relief sont pratiquement disparus. Je dois avouer que si cette allure m’a déçu au premier regard, force est d’admettre que le véhicule gagne en élégance lorsqu’on l’observe sur la route.
L’amélioration la plus remarquable est la refonte complète de la planche de bord. Non seulement on a abandonné les multiples panneaux en plastique dont elle était constituée, mais la qualité des matériaux est de loin supérieure. On a aussi modifié le mécanisme de la troisième rangée de sièges. Celle-ci est plus facile à déployer et un peu plus confortable que précédemment. Par contre, l’espace pour les jambes reste assez restreint. Le hayon motorisé, disponible sur certaines versions, a forcé les ingénieurs à abandonner le hayon en deux sections utilisé sur le modèle antérieur. Cela a aussi permis d’alléger le poids puisque le nouvel Outlander pèse 100 kg de moins.
Plateforme reconduite, moteurs améliorés
À propos de la mécanique, les ingénieurs de Mitsubishi ont conservé en grande partie les éléments mécaniques du modèle précédent. Et il serait difficile de leur reprocher cette décision puisque l’Outlander se défendait fort honorablement à ce chapitre. On a par contre amélioré la rigidité de l’ensemble grâce à l’utilisation d’un acier de meilleure qualité qui est à la fois plus rigide et plus léger. Les suspensions ont été retouchées afin d’optimiser la tenue de route. On a conservé les mêmes moteurs, mais non sans les avoir modifiés. C’est ainsi que le quatre cylindres de 2,4 litres est dorénavant doté d’une culasse à simple arbre à cames en tête. Le système MITEC de soupapes continuellement variables est plus efficace que le mécanisme à double arbres à cames en tête utilisé précédemment. Il permet d’alléger et de simplifier le moteur et d’obtenir une meilleure économie de carburant. La seule boite de vitesses offerte avec ce moulin est une nouvelle transmission à rapports continuellement variables qui permet de meilleures accélérations. Cette boite CVT INVECS-III est censée être également moins bruyante, mais s’il y a une différence, elle est à peine perceptible. Selon Mitsubishi la consommation moyenne de ce moteur est de 7,3 l/100 km.
Le retour du V6 3,0 litres sera fort apprécié des gens qui désirent tracter une petite remorque ou une embarcation. Plusieurs modifications internes, un système d’échappement révisé et un pot catalytique plus efficace permettent de réduire la facture en carburant. Toujours selon Mitsubishi, la consommation moyenne devrait être de 8,8 l/100 km. Ce V6 est associé à une boite automatique à six rapports. Des palettes de changement de rapport sont montées sur le volant sur tous les modèles à moteur V6.
Sophistication mécanique et technique
La version actuelle de l’Outlander est reconnue pour l’excellence de son rouage intégral et on a conservé les mêmes éléments de base tout en les améliorant. La version de base du rouage intégral est appelée AWC et propose en plus des modes Auto et Lock un nouveau réglage 4WD Eco qui permet de profiter de la traction intégrale tout en économisant plus d’essence. La plupart du temps, le véhicule transfère toute la puissance aux roues avant, et ce n’est que lorsque l’adhérence devient moindre que les quatre roues deviennent motrices. Quant au système S-AWC, il gère la traction aux quatre roues, mais fait appel aux freins et au couple moteur pour prévenir les dérapages. Ce mécanisme est de série sur le modèle GT S-AWC.
En outre, l’Outlander se démarque de la plupart des autres VUS de cette catégorie en proposant une foule d’aides à la conduite dont l’avertisseur d’imminence de collision à l’avant ou FCM (Forward Collision Mitigation) qui est en mesure d’immobiliser complètement le véhicule face à un obstacle si l’on roule à moins de 30 km/h.
Un modèle fort compétitif
S’il est vrai que la silhouette de l’Outlander 2014 ne fait pas l’unanimité et que certaines personnes se seraient attendues à des modifications mécaniques plus importantes, c’est sur la route qu’un véhicule est évalué. Et à ce propos, je dois admettre que Mitsubishi a sorti un modèle fort bien équilibré dont la tenue de route est excellente. Le roulis dans les virages est à peine perceptible tandis que la direction est précise et pas trop assistée. Il est vrai que le moteur quatre cylindres de 166 chevaux en mode Eco n’est pas un foudre de guerre, mais lorsqu’on abandonne ce mode, les accélérations sont dans la moyenne de la catégorie. Par contre, si vous n’êtes pas un inconditionnel des transmissions à rapports continuellement variables, vous serez déçu car c’est la seule boite offerte avec ce moteur. Le V6 est plus vigoureux avec 227 chevaux, tandis que la capacité de remorquage de l’Outlander – d’environ 3 500 lb (1 587 kg) – est un atout indéniable.
Comme souvent, les apparences sont trompeuses. À voir la silhouette légèrement rétro, j’étais convaincu que Mitsubishi avait fait un pas en arrière. Mais après avoir conduit toutes les versions du nouvel Outlander, je peux conclure qu’il est en mesure de tenir la dragée haute à la plupart de ses concurrents. Il se débrouille également fort bien en conduite hors route.
À l’été 2014, la gamme Outlander sera complétée par l’arrivée sur notre marché du modèle Plug In Hybrid qui est déjà commercialisé au Japon.