La Tata Nano semble rendre nono
À la sursise générale de l’Occident le constructeur indien Tata dévoilait au début du mois de janvier la Nano, une micro voiture du peuple se vendant pour moins de 3 000$. Bien entendu, ce véhicule est destiné à des marchés où les acheteurs n’ont pas les moyens de débourser plus pour se motoriser. Mais si le nom de ce constructeur fait sourire les francophones, il semble que l’appellation de Nano pour la voiture en ait rendu plusieurs nonos. En effet, s’il faut croire le traitement que les médias ont réservé à la Nano, il s’agissait de la trouvaille du siècle. Pourtant, il faut analyser cette nouvelle venue avec un peu plus de retenue.
En tout premier lieu, loin de moi l’idée d’être contre un tel véhicule, nettement plus songé qu’une berline de luxe consommant beaucoup et coûtant une fortune. Si tous les constructeurs concentraient leurs efforts à développer des véhicules plus écologiques que performants on s’en porterait mieux. Mais il n’y a qu’à observer les nouveautés dévoilées lors des récents salons de l’auto de Detroit et de Montréal pour constater que nous sommes loin de cette politique.
Mais revenons à nos moutons, plutôt à Tata et sa Nano. Plusieurs semblent trouver le concept génial et s’extasient devant l’ingéniosité de ce géant indien de l’industrie. Et en passant, Tata n'est pas une épithète péjorative, mais bien un nom de famille, l’une des grandes fortunes de la planète et de l’Inde bien entendu.
Quoi qu’il en soit, il faut être un peu nono pour se pâmer devant la Nano. Pourquoi ? Tout simplement parce que plusieurs manufacturiers ont déjà produits des micros voitures pour répondre aux besoins de certains marchés avant de développer des véhicules plus gros, plus puissants et plus confortables. Le plus bel exemple est l’Isetta, une micro voiture développée par la compagnie italienne Iso au début des années 50 et produite sous licence par plusieurs constructeurs, notamment BMW. La Nano est plus évoluée et plus grosse, mais il existe plusieurs similitudes et Iso a même produit une version camionnette, l’Isetta Autocarro. Il faut également mentionner que les Messerschmitt et les Gogomobil ainsi que la Citroën 2CV et la Fiat Topolino font partie de ce club de mini voitures de l’après guerre.
En fait, les ingénieurs de chez Tata ont créé avec beaucoup de succès une version ultra économique inspirée de ces anciennes reines de l’économie des années cinquante. Par contre, on parle de moins de 3 000$ pour le modèle de base, mais il sera également possible d’opter pour LA VERSION « Luxe » qui vous offrira la climatisation, les glaces à commande électrique et une foule d’accessoires que certains jugent sans doute indispensables; et ce même sur une voiture propulsée par un moteur deux cylindres de 623 cc produisant 33 chevaux, permettant une vitesse de pointe de 74 km/h!
Il faut de plus préciser que les normes indiennes en matière de sécurité sont un peu moins exigeantes que celles d’Europe ou d’Amérique du Nord. Et par moins exigeantes, on peu dire qu’elles sont quasiment inexistantes. Somme toute, il faut féliciter Tata d’avoir produit une voiture qui risque d’inciter les autres constructeurs à suivre son exemple dans les marchés en développement. Mais il faut quand même savoir qu’on a adopté une recette utilisée en Europe dans les années cinquante. Avant que le public réclame plus de puissance, de luxe et même de sécurité. Et en passant, la version occidentale et plus bourgeoise de cette Tata est la Volkswagen UP! Tandis que le pendant nippon est la Toyota iq.