La Volkswagen Eos - les plaisirs de la découverte

Points forts
  • Moteur turbo souple, vif et agréable
  • Contrôles simples et efficaces
  • Habitacle confortable et invitant
  • Double personnalité convaincante
  • Jolie silhouette
Points faibles
  • À quand le nouveau moteur diesel?
  • Affichage bleu des cadrans trop sombre
  • Volume du coffre rogné par le toit replié
  • Places arrière limitées
  • Freinage moyen
Évaluation complète

Depuis que Mercedes-Benz a remis le toit rigide rétractable au goût du jour en lançant son roadster SLK il y a une douzaine d’années, les décapotables à toit rigide se sont multipliées. Le marché a vite reconnu les vertus de cette solution. Le toit rigide rétractable permet idéalement de profiter d’une décapotable lorsqu’il fait beau et d’un coupé le reste du temps. On jouit également d’une plus grande sécurité en cas d’accident et d’une meilleure protection contre le vol en éliminant le risque de lacération d’une capote souple. De plus, une capote souple se détériore inévitablement et presque immanquablement plus vite qu’un toit rigide peint, sans parler des lunettes arrière souples en mica qui deviennent raides et opaques comme si elles étaient atteintes de cataractes au fil des années.

Depuis quelques années, d’autres constructeurs ont adapté cette technique à des modèles décapotables à quatre places souvent dérivés de coupés. Pourquoi se priver des avantages d’un toit rigide rétractable sur une voiture conçue d’abord pour le simple plaisir de rouler confortablement à toit ouvert?

Réussite solide

Volkswagen ne fut pas la première à se lancer dans ce créneau relativement étroit et spécialisé mais son Eos, lancée comme modèle 2007, s’est révélée réussie dès son apparition. Le grand défi, avec ce type de voiture, est d’obtenir une structure solide malgré l’absence d’un toit fixe ou de montants au centre et à l’arrière. Plusieurs des rivales se sont d’ailleurs retrouvées avec des suspensions plus souples pour compenser la rigidité moindre de leur structure et tenter de limiter les excès de flexion qui nuisent autant au comportement routier qu’au confort.

Or l’Eos ne semble pas souffrir de ce mal. Sans avoir foncé sur les routes les plus défoncées que j’aie pu trouver, elle est toujours restée d’un bloc tout en offrant un dosage soigné entre confort de roulement et maîtrise des mouvements de caisse, quel que soit le rythme ou le tracé de la route. Là encore, on ne parle pas de pilotage extrême mais de conduite modérément sportive, ce qu’encouragent une direction d’une belle finesse, un moteur animé et une boîte manuelle précise.

L’air du temps

Le toit rétractable de l’Eos est un des plus complexes avec ses cinq panneaux. On a même installé un toit ouvrant vitré dans le panneau avant pour qu’elle se prenne vraiment pour un coupé. Le toit se replie en un peu moins de trente secondes en exécutant un ballet toujours impressionnant qui fait espérer que tous ces morceaux continuent de fonctionner en harmonie au fil des années. L’Eos revendique de bonnes cotes de fiabilité dans les sondages sérieux et on n’y signale aucun ennui avec le toit. Ses cotes de sécurité sont également très bonnes et elle est dotée d’arceaux qui se déploient en un éclair derrière les places arrière en cas de capotage.

En roulant toit baissé on ne sent presque aucun remous ou turbulence. C’est encore mieux si on s’offre le saute-vent, un accessoire optionnel offert à $350. L’Eos couleur «Bleu mer de glace métallisé» essayée était plutôt jolie et son habitacle, où se mêlent le beige pâle et le noir, invitant et bien fini. Les contrôles et commandes affichent la même efficacité ergonomique assez impeccable des Jetta, dont elle partage l’architecture. Tout est clair, de bonne taille, bien placé, efficace et précis. Bravo à Volkswagen pour sa résistance héroïque au mouvement actuel de miniaturisation et de multiplication des boutons et commutateurs en tous genres.

Du cœur et des jambes

Le seul moteur disponible est l’excellent quatre cylindres en lignes turbocompressé à injection directe de 2,0 litres et 20 chevaux que l’on retrouve sur de nombreux modèles Volkswagen et Audi. Ce moteur est vif et souple à souhait mais avec l’apparente absence quasi-totale d’inertie de son volant-moteur (le disque qui tourne au même rythme que le vilebrequin d’un moteur à explosion pour en assurer la douceur de fonctionnement) il faut une certaine habitude pour démarrer en douceur et sans caler avec la boîte manuelle.

La boîte de vitesses de série est une manuelle à 6 rapports. La superbe boîte séquentielle à double embrayage automatisé (DSG) à 6 rapports de Volkswagen est en option contre un supplément toute de même assez substantiel de 2 000 $ sur le prix de base. La DSG possède un mode automatique si doux et raffiné qu’on peut facilement la confondre avec une automatique conventionnelle à convertisseur de couple. L’importateur ne fait rien pour éviter la confusion en lui accolant le nom Tiptronic, pourtant associé aux boîtes automatiques à mode manuel depuis que Porsche s’en est faite la pionnière sur sa 911 au début des années 90. Vous pourrez récupérer graduellement l’écart de prix entre DSG et boîte manuelle puisque l’Eos est plus frugale avec la première. Les cotes de consommation officielles des deux versions sont effectivement de 10,1 L/100 km sur la route et 6,8 L/100 km en ville avec la manuelle et de 9,7 et 6,6 L/100 km pour la version équipée de la boîte séquentielle.

L’Eos ne se traîne certainement pas les pieds avec la boîte manuelle. Elle boucle le sprint 0-100 km/h en 7,74 secondes et franchit le quart-de-mille en 15,59 secondes avec une pointe de 150,3 km/h. En freinage d’urgence simulé de 100 km/h elle s’est immobilisée sur une distance de 43,08 mètres en moyenne après les six freinages habituels. L’efficacité des quatre disques évidemment dotés de l’antiblocage est correcte mais le freinage pas aussi incisif que sur les meilleures Volkswagen. Le museau de l’Eos plonge moyennement en freinage maximum, la pédale est un peu souple et sa course s’est allongée au 4e essai. J’ai noté aussi un peu d’affadissement au dernier freinage.

Le jeu des options

L’équipement de série de l’Eos Trendline comprend des roues d’alliage de 17 pouces, l’antidérapage (ESP) des sièges avant chauffants et une chaîne audio à 8 haut-parleurs dotée d’un lecteur de CD intégré au tableau de bord. Volkswagen ajoute en apparence un nouveau modèle à la série Eos pour 2009 mais à vrai dire, l’importateur ne fait que l’offrir avec le groupe Comfortline qui était déjà offert en option. Ce groupe comprenait une suspension sport, des sièges de cuir, un siège du conducteur avec réglages électriques et réglage lombaire, un volant multifonction gainé de cuir, un affichage de données plus complet, un rétroviseur intérieur photosensible, des essuie-glaces automatiques, un climatiseur thermostatique, une chaîne audio plus performante avec radio satellitaires Sirius (et 3 mois de service) et une antenne «bifonctionnelle».

Quel que soit le modèle choisi. L’Eos est une décapotable fort agréable à vivre et à conduire. Elle se démarque par l’équilibre, la solidité, la finition, la sécurité et les performances qu’elle offre à des prix raisonnables pour la spécialité. Elle n’est ni la plus puissante, ni la plus luxueuse, ni la plus chère mais c’est celle que je conseille et que j’achèterais demain dans cette catégorie.

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