Kia Forte 2014: Les moyens de ses ambitions
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La Kia Forte, dévoilée en 2009 en tant que modèle 2010 pour remplacer la terne Spectra n’a jamais connu le succès espéré. En 2012, par exemple, elle s’est fait damer le pion par sa cousine ennemie, la Hyundai Elantra. En effet, cette dernière a été vendue à 50 950 unités au Canada alors que la Forte était plutôt faible avec 14 856 voitures. À la décharge de Kia toutefois, soulignons que l’Elantra 2012 était une toute nouvelle voiture et que la Forte de cette année-là appartenait à l’ancienne génération. Soulignons aussi, aux fins de comparaisons, que la compacte qui s’est le mieux vendue, la Honda Civic, s’est écoulée à 64 962 durant la même période…
La Forte d’avant avait fière allure et, franchement, je trouvais qu’elle était encore dans le coup, du moins visuellement. Pourtant, après avoir assisté au lancement de la toute dernière génération, je dois admettre qu’elle fait un peu vieillotte tant la nouvelle est dynamique. Les phares et la ligne de toit à l’arrière constituent les deux changements majeurs. Il y en a aussi une foule d'autres, moins importants.
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Noir comme le poêle
Au niveau du tableau de bord aussi, les designers se sont fait aller le crayon (plutôt la souris…). Les jauges sont rétroéclairées et se consultent facilement, du moins le jour. Je n’ai pas fait l’essai de la voiture la nuit. Au centre, on retrouve l’incontournable écran par lequel il est possible de gérer plus de paramètres que dans une fusée Apollo. Le passager fait face à un tableau de bord doté de trois bandes courbées qui, selon mon humble mais toujours juste (?) avis, est plus beau en vrai qu’en photo. Quelques plastiques qui seraient ordinairement noir piano ou couleur grain de bois sont recouverts d’une imitation de fibre de carbone. C’est joli et ça ne fait pas trop MacTac. Cependant, bon sang que l’habitacle est noir! Je ne serais pas surpris qu’un jour Kia offre une option aluminium brossé. Car l’intérieur a beau être grand pour la catégorie, le noir intégral est étouffant. Oh, et lorsque le soleil se pointera, il y a de fortes chances qu’au lieu d’éclairer l’habitacle, il vienne frapper l’écran central qui deviendra illisible.
Tout comme c’était le cas pour la génération précédente, la Forte partage son châssis avec la Hyundai Elantra. Cependant, la filiation entre les deux cousines n’est pas évidente pour l’œil non avisé, surtout parce que la ligne de caisse (jonction entre les portières et les vitres latérales) est différente.
Trois niveaux d’équipement sont proposés. À la base, on retrouve la LX, ensuite la EX et, enfin, la SX. Les plus perspicaces auront deviné qu’il s’agit des mêmes dénominations que pour la génération précédente. Lors du lancement de la Forte en Arizona la semaine dernière, je n’ai pu conduire que la SX, soit la version la plus généreuse (lire la plus dispendieuse). Et, comme on peut s’y attendre de la part d’un constructeur coréen, la liste de l’équipement d’une SX est digne de l’inventaire d’un Toys R Us : coffre à gants réfrigéré, siège du conducteur chauffant et climatisé, siège arrière chauffant, système de navigation, climatiseur double zone et j’en passe.
Kia Forte édition AJ
Les versions moins dispendieuses sont aussi très bien équipées mais, curieusement, la livrée la plus de base se veut très, très de base. Une LX à boite manuelle, par exemple, n’offre pas de climatiseur. Pour cela, il faut opter pour l’automatique. Lors de l’interminable conférence qui a précédé notre essai, cette nouvelle a fait dire à A.J., un confrère d’un autre site internet (évidemment bien moins bon que celui que vous consultez maintenant!) que ce modèle n’avait aucune chance de se vendre. Eh bien, croyez-le ou non, durant le souper, un des responsables de Kia est venu voir A.J. (non, ce n’est pas le coureur A.J. Foyt) pour lui dire que la compagnie offrira, d'ici la fin de l'année, le climatiseur dans ses modèles de base à boite manuelle. Parlez-moi d’une entreprise qui sait écouter et qui agit!
Lors du lancement, Kia n’avait pas « apporté » de voiture manuelle. D’ailleurs, je serais surpris que même avec le climatiseur, il s’en vende au-delà de 5 %. Nous avons donc fait l’essai d’une EX équipée au bouchon, ce qui n’avait rien de déplaisant. Première impression : c’est du solide. Aucun craquement, aucune vibration suspecte, des suspensions bien ancrées et une bonne sensation de contrôle. Les sièges sont confortables, ce qui m’a un peu surpris, les sièges coréens et mon corps faisant rarement bon ménage...
La direction, ajustable en hauteur et en profondeur, est aussi ajustable en fermeté grâce à un système baptisé Flex Steering et auparavant vu chez Hyundai. Et, comme chez Hyundai, ce système n’est pas très convaincant. Même en mode sport, la direction est correcte sans plus. En mode confort, il faut constamment jouer du volant pour garder une ligne droite, ce qui m’a rappelé le vieux Massey-Ferguson que je conduisais l’été de mes douze ans… Et comme le cuir du volant est très glissant, inutile de dire que l’expérience n’a rien d’enivrant.
Malgré des pneus des plus ordinaires (des Nexen CP 671), l’habitacle est silencieux et la tenue de route est très relevée. Les suspensions, à jambes de force à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, font un excellent travail, autant pour contenir les mouvements verticaux que latéraux. Il faut toutefois avouer que si les petites routes de l’Arizona toutes en courbes mettent la tenue de route à l’épreuve, leur revêtement de billard rendrait même une Lotus Exige confortable.
Parlons moteur
La version de base (LX) reçoit un quatre cylindres de 1,8 litre de 148 chevaux et 131 livres-pied de couple. C’est le même moteur que l’on retrouve dans la Hyundai Elantra et ses prestations sont correctes, sans plus. Là où la Forte prend ses distances face à l’infâme cousine, c’est au niveau de la motorisation des versions EX et SX. On parle d’un 2,0 litres de 173 chevaux et 154 livres-pied de couple. Ce moteur remplace le 2,4.
Le 2,0 litres est puissant, néanmoins, même en pleine accélération, je n’ai pas senti les 173 chevaux. Ça accélère vite, certes, mais pas de façon époustouflante. Heureusement, en accélération, je n’ai pas senti, non plus, le hurlement du moteur comme c’était le cas avec l’ancienne génération. Soulignons que l’effet de couple dans les roues avant est très bien maitrisé. La transmission automatique fonctionne très bien mais elle n’est pas transcendante. Son mode manuel, qui n’offre pas de palettes derrière le volant, est correct même si l’on s’en lasse rapidement.
La nouvelle Forte est beaucoup plus mature qu’avant et nul doute que ses ventes vont augmenter. En plus, le modèle coupé et hatchback viendront bientôt s'ajouter à la gamme. Cependant, il faudra en faire l’essai dans la Belle Province avant d’émettre un jugement final. Une chose est sûre : la Kia Forte 2014 constitue une amélioration comparativement à la version antérieure.