Chevrolet HHR, copie non conforme
Constatant, sans doute à son grand désarroi, que la fibre historique ne se tarissait pas (vu les succès des Chrysler PT Cruiser, VW New Beetle et autres véhicules néo-classiques), General Motors a puisé dans ses riches racines et a ressorti une version vaguement inspirée de son Chevrolet Suburban 1949. Et, pour faire moderne, on l’a baptisé de trois lettres, HHR, qui signifient Heritage High Roof (traduction libre : l’héritage du toit haut !). Si la carrosserie et le nom sont un peu « flyés », qu’en est-il du véhicule ?
On ne peut prétendre créer un rival au PT Cruiser sans choquer un peu. On aime ou on n’aime pas les lignes du HHR. Cette familiale qui se prend pour un VUS possède des lignes un peu plus grossières que celles du PT Cruiser. Les ailes avant et arrière en saillie sont bien en évidence tandis que la grille avant, massive et pratiquement verticale, se trouve entre de gros blocs optiques. La partie arrière se veut plus subtile même si le pare-chocs est plutôt proéminent. Plusieurs personnes reprochent au HHR de ressembler à un corbillard, surtout dans sa livrée noire. Les vitres, latérales, peu hautes, accentuent cet effet et obstruent la visibilité arrière.
Sage en dedans
Si la carrosserie détonne, l’habitacle se montre beaucoup plus raisonnable. Ce n’est pas laid mais ce n’est pas sublime non plus ! Les cadrans, cerclés de chrome, sont faciles à consulter et la plupart des boutons tombent sous la main. C’est plutôt au chapitre de la finition et du design que le HHR pèche. La qualité des matériaux est des plus ordinaires (plus ça change, plus c’est pareil chez GM…), il y a autant d’espaces de rangement que de seringues d’héroïne chez Sœur Angèle (j’exagère à peine !) et les porte-verres ne portent pas tous les formats de verres… C’est comme si les responsables de l’habitacle avaient manqué de temps ou de ressources. Probablement les deux. Par contre, il faut préciser que l’habitacle fait preuve d’une belle polyvalence. Les dossiers des sièges arrière se baissent de façon 60/40 et forment un fond plat. De plus, le dossier du siège du passager avant se rabat complètement et il est possible de transporter des objets très longs. Le seuil de chargement bas encourage les amis à vous trouver quelque chose à transporter… Quelque chose de discret vu qu’il n’y a pas de cache-bagages. Par contre, le plancher se transforme aisément en tablette. Puisque vous insistez, je vous dirai que les sièges arrière sont durs et leurs dossiers sont trop inclinés à mon goût.
Sage sur la route
Le Chevrolet HHR est proposé en deux versions. Le LS, dit « de base », reçoit un moteur quatre cylindres Ecotec de 2,2 litres de 143 chevaux , accouplé à une transmission manuelle Getrag à cinq rapports ou à une automatique à quatre rapports. Il y a aussi la version LT avec un Ecotec de 2,4 litres qui développe 172 chevaux et qui est associé aux mêmes transmissions. Pour ralentir le HHR, Chevrolet fait appel à des freins à disque à l’avant et à tambour à l’arrière. Malheureusement, l’ABS est optionnel même sur la LT. L’ABS apporte avec lui l’ETS (Enhanced Traction System), qui contrôle le patinage des roues avant.
Contrairement à l’an dernier, cette année nous avons fait l’essai d’un HHR de base nanti du moteur 2,2 litres. Cette version, très honnête, n’est pas à dédaigner, ne serait-ce que pour son prix puisqu’un HHR de base, plutôt bien équipé, se détaille environ 19 000 $. Les notes jouées par le 2,2 litres ne sont pas particulièrement harmonieuses et il ne faut pas se fier à la sonorité du système audio pour compenser… Les 143 chevaux suffisent à la tâche la plupart du temps mais avec quatre adultes et leurs bagages à bord, ils sont un peu justes.
La transmission manuelle est un charme à utiliser et bouffe moins « du cheval-vapeur » que l’automatique. La tenue de route est surprenante, étant donné que la suspension arrière est semi-indépendante, question de sauver de l’espace à l’intérieur de l’habitacle. Sans prétendre à la sportivité en virages, le HHR demeure neutre, à moins de pousser trop fort. À ce moment, il ne faudra pas se fier aux freins pour vous sortir du pétrin puisqu’ils manquent de mordant. Quant à la direction, elle est assez précise mais elle manque de feedback.
Des deux moteurs offerts, le 2,4 se veut le plus intéressant même s’il consomme un peu plus que le 2,2. Ses performances, à défaut d’être sportives, sont tout à fait acceptables, surtout pour un véhicule qui se veut utilitaire et qui aura sans doute à transporter souvent des charges plus lourdes. Notez cependant que le HHR ne peut remorquer plus de 454 kilos (1 000 livres). Judicieusement équipé (pneus 17 pouces, suspensions sport et freins ABS), le HHR LT, sans se prendre pour une Corvette, offre une conduite inspirée. Pour conduire un HHR, il faut tout d’abord aimer être assis carré et haut. L’emplacement du levier de vitesse de la transmission manuelle peut déconcerter au début (je le trouvais un peu trop éloigné) mais on s’y fait rapidement. Essayé en plein hiver (je sais, on n’en a pas eu un gros, mais tout de même !), le HHR a révélé une de ses pires lacunes : sans doute à cause de la conception des rétroviseurs extérieurs, les vitres latérales avant se salissent énormément. Changer de voie sur une autoroute devient alors problématique.
Le HHR de Chevrolet est loin d’être l’image du jouet qu’il semble vouloir projeter. Après une semaine au volant de cette familiale incongrue, je m’étais habitué à ses lignes un peu farfelues. L’habitacle manque cruellement de raffinement mais le comportement routier sauve la face… même si les freins ABS ne sont offerts qu’en option.
feu vert
Allure spéciale
Moteur 2,4 litres
Habitacle polyvalent
Comportement routier sain
feu rouge
Allure spéciale
Finition intérieur quelquefois lâche
Places arrière inconfortables
ABS optionnel
Couleur noire peu seyante