Toyota Matrix 2013: Bien vieillir
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La Toyota Matrix est avec nous depuis plus d'une décennie et elle s'est avérée pratique et fiable pour des milliers de personnes. Même après tout ce temps, sa silhouette demeure toujours dans le coup. Malgré l'arrivée de plusieurs modèles venus jouer dans ses plates-bandes, elle se tire encore d'affaire. Mais histoire de savoir jusqu'à quel point elle peut se mesurer à la concurrence, nous en avons repris le volant pendant quelques jours.
Comme le souligne si fièrement le constructeur, ce modèle est assemblé au Canada et si ce facteur ne semble pas influencer beaucoup d'acheteurs québécois, c'est toujours un argument de vente qui a son poids dans les autres provinces. Cela signifie surtout que la qualité de fabrication et d'assemblage est excellente. Soulignons au passage que la Matrix partage une bonne partie de sa plateforme et de sa mécanique avec la Corolla. On pourrait simplifier les choses en l’identifiant comme étant une Corolla familiale.
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Dimensions songées
Lorsqu'on la regarde, les dimensions de la Matrix ne sont certainement pas intimidantes. En effet, avec une longueur hors tout de 4 385 mm, elle concède 210 mm à la Mazda3 par exemple ou encore 30 mm à la Subaru Impreza. Mais elle fait presque jeu égal avec ces dernières en fait d’espace de chargement dans le coffre, que les dossiers arrière soient relevés ou abaissés. Il faut cependant déplorer la présence de plastiques très durs partout dans l'habitacle... Compte tenu du prix demandé et surtout du fait que plusieurs modèles concurrents sont mieux nantis à cet effet, Toyota aurait pu se forcer. Mais comme il s'agit d'une version pratiquement en fin de carrière, il faut comprendre.
Les places avant sont assez spacieuses pour une voiture de cette taille et les deux occupants s'y trouvent à l'aise. Quant aux places arrière, elles sont dans la bonne moyenne tandis que la banquette pourrait être un peu plus rembourrée. La planche de bord demeure moderne bien que sa conception remonte maintenant à quelques années. L'ergonomie est pratiquement sans faille avec la console centrale qui se prolonge entre les deux sièges. Le levier des vitesses tombe instinctivement sous la main alors que les commandes de climatisation et de chauffage sont également faciles d'accès. Une bonne note aussi pour les cadrans indicateurs dont les chiffres sur fond noir se lisent aisément.
Un choix logique
Si vous appréciez le caractère polyvalent de la Matrix mais ne voulez pas trop débourser, vous allez devoir vous tourner vers le modèle de base et son moteur quatre cylindres de 1,8 litre qui peut être associé de série à une boite manuelle à cinq rapports ou à l'automatique à quatre vitesses en option. Ce moteur est d'une robustesse éprouvée. Mais avec ses modestes 132 chevaux, il doit travailler très fort pour vaincre l’inertie et permettre au véhicule d'atteindre une vitesse de croisière raisonnable. Avec pour résultat qu'il est relativement très bruyant...
Le meilleur choix est d'opter pour le modèle XRS propulsé par un moteur quatre cylindres de 2,4 litres produisant 158 chevaux, doté d'un système de distribution à calage variable intelligent (VVT-i) et de l’injection électronique multipoint séquentielle. La boite manuelle à cinq vitesses est de série tandis que l’automatique à cinq rapports avec surmultipliée et mode séquentiel de passage des vitesses est optionnelle. Et si le modèle de base est doté d’une suspension arrière à poutre de torsion, la XRS est munie d’une suspension indépendante à double bras triangulaire à l’arrière. De plus, les amortisseurs sont plus fermes alors qu’une barre antirapprochement joint les tourelles d’amortisseurs à l’avant. Compte tenu de la bande de puissance passablement étroite de ce moteur, il est conseillé d’opter pour la boite automatique afin d’éviter d’être toujours en train de jouer du levier de vitesses avec la transmission manuelle.
Mais il y a un hic avec la XRS, c'est son prix. En effet, le modèle de base se vend 16 795$ tandis que la XRS est vendue 24 015$. Pour justifier un tel prix, ce modèle est livré avec un équipement de série nettement plus substantiel comprenant entre autres un climatiseur, des roues en alliage et plusieurs accessoires du genre. Et même si notre modèle d'essai n'était pas équipé de la transmission intégrale, celle-ci est disponible mais il faudra encore payer plus cher. Dans ce cas, sachez qu’il y a beaucoup d'autres véhicules plus modernes vendus presque au même prix...
Un peu rétro
Même si la fabrication de la Matrix est soignée, que sa fiabilité rassure et que sa polyvalence est appréciée, au chapitre de la conduite, on s’aperçoit qu'il s'agit d'un véhicule dont les origines commencent à dater... Même si elle a été révisée et améliorée au fil des années, la plateforme ne possède pas cette rigidité que l'on retrouve chez plusieurs modèles concurrents. En outre, son agrément de conduite est mitigé. Et ce, malgré le fait que notre véhicule d'essai était propulsé par le « gros » moteur 2,4 litres. Heureusement, grâce à la suspension arrière indépendante, l'arrière de la voiture ne sautille pas plus que de raison sur les mauvais revêtements.
Bref, il faut dépenser pas mal d'argent pour trouver une version en mesure de tenir son bout dans une catégorie qui comprend plusieurs modèles intéressants. Même si elle n'est pas tellement populaire, la Lancer Sportback lui est supérieure à tous les niveaux. Et que dire de la Subaru Impreza familiale qui propose en plus un rouage intégral?
La Matrix demeure un bon choix pourvu que vous ne privilégiiez pas l'agrément de conduite, car il y a de meilleurs choix à ce chapitre sur le marché. De plus, compte tenu de son prix assez élevé, il faut espérer que vous attendrez les rabais du constructeur pour l’acheter.