Dossier: Les technologies vertes du futur
Avec le contexte actuel et les prix de l'essence sans cesse à la hausse, on surveille de près tout ce qui se passe du côté des technologies émergentes. Plusieurs se demandent quelle est la meilleure alternative au moteur à essence conventionnel et comment les véhicules pourront être plus efficaces et moins polluants dans le futur. Malheureusement, il n'y a pas de solution miracle. On ne peut malheureusement pas faire fonctionner un moteur à l'eau ! Cependant, plusieurs technologies intéressantes sont à déjà nos portes, nous permettant de réduire notre dépendance à l'or noir. Voici notre dossier sur les technologies à venir et les principaux joueurs.
Depuis quelques années déjà, Toyota et Honda ont débuté la commercialisation de véhicules hybrides, le tout afin d'offrir des véhicules dotés d'une consommation de carburant réduite par rapport aux véhicules conventionnels. Divers autres constructeurs ont ensuite emboîté le pas et nous proposent des technologies similaires relativement aussi intéressantes les unes que les autres. Cependant, la motorisation hybride représente une solution certes efficace, mais elle ne règle pas tous les problèmes. Cette technologie réduit quelque peu la consommation, mais il faudra trouver mieux afin de révolutionner le véhicule moderne. Elle améliore notre sort, mais ne règle pas tout.
- À lire aussi: Rouler à l'année sans une goutte d'essence, voilà la Honda FCX Clarity et l'Equinox Fuel Cell
- À lire aussi: Un fabricant norvégien vendra bientôt une voiture électrique aux Etats Unis
Diverses technologies
Par le passé, les choix technologiques en matière de motorisation étaient simples. Essence, ou diesel. Voilà ce qui composait pratiquement 100% des motorisations. Cette fois, ce sont trois nouvelles technologies qui risquent fortement de composer le futur de nos véhicules. Primo, les véhicules hybrides sont là pour rester et l'amélioration de la technologie les rend plus performants. Il faut aussi offrir une diversité dans les choix afin de convenir aux différents besoins, et surtout, au budget car il y a un coût associé à tout ça. On assistera donc dans le futur à l'ajout de plusieurs composantes hybrides, allant du simple système de démarrage/arrêt, à un système hybride plus évolué permettant de circuler uniquement grâce au moteur électrique. Baptisé bi-mode, ce dernier est déjà proposé par Toyota et General Motors tandis que d'autres constructeurs l'offriront d'ici quelques mois.
Viennent ensuite les véhicules à pile à combustible utilisant l'hydrogène et finalement, les véhicules fonctionnant 100% à l'électricité. Toutes ces technologies représentent toujours des défis et aucune ne s'avère la solution miracle, atteignable rapidement sans effort tout en étant facilement adaptable à notre infrastructure. Difficile alors pour un constructeur de se concentrer sur uniquement l'une d'entre elles et de faire le bon pari. Voilà pourquoi plusieurs constructeurs dont GM et Mercedes-Benz travaillent simultanément sur diverses solutions. On lance un peu des spaghettis au mur pour voir ceux qui vont coller ! Ce sont aussi nos besoins et l'utilisation que nous ferons du véhicule qui dicteront nos prochains choix technologiques.
De concepts à la réalité
Alors que les véhicules hybrides, dotés d'un moteur à essence et électrique, sont parmi nous depuis quelque temps, on assiste à une course afin de savoir qui sera le premier à offrir un véhicule 100% électrique ou à l'hydrogène. Honda a déjà démarré un programme en Californie permettant à quelques propriétaires de tester la FCX Clarity, un véhicule utilisant la pile à combustible. GM effectue de son côté les mêmes essais sur la côte est avec son Equinox Fuel Cell et prévoit lancer la Volt en 2010, un véhicule 100% électrique puisqu’un petit moteur à essence sert à recharger les piles. Kia aussi a des vues a ce chapitre avec son Sportage FCX. BMW possède déjà de son côté une Série 7 fonctionnant à l'hydrogène, mais on demeure loin d'un modèle s'adressant à la masse. C'est la même constatation pour la Tesla, un véhicule sport électrique à faible diffusion et à prix très élevé qui favorise les performances. Ford mise aussi sur l'hydrogène grâce à sa Focus Fuel Cell et son Edge HySeries Drive, tout comme Toyota avec son Highlander Fuel Cell.
La pile à combustible
Les véhicules fonctionnant à l'hydrogène et utilisant les piles à combustible représentent selon moi un choix très intéressant. Ce type de technologie s'apparente au véhicule fonctionnant à 100% à l'électricité, sauf que l'énergie alimentant le moteur électrique est produite via une réaction chimique entre l'hydrogène et l'oxygène, plutôt que d'être emmagasiné dans une série de batteries. On utilise alors de l'hydrogène comme carburant, ce dernier étant emmagasiné dans un ou plusieurs réservoirs de forme cylindrique. L'hydrogène est alors envoyé vers une pile à combustible là où un courant électrique crée une réaction chimique séparant les atomes. Cette réaction dégage ainsi l'énergie nécessaire afin d'alimenter le moteur électrique qui propulse le véhicule.
Une série de batteries est aussi présente afin de procurer un surcroît d'énergie, utilisé lorsque l'on a besoin de puissance instantanée. On obtient alors un véhicule doté d'une autonomie intéressante (400 km dans certains cas) et dont les principales émissions sont composées de vapeur d'eau. Le principal défi de cette technologie constitue l'infrastructure, élément nécessaire afin d'assurer la production et la distribution d'hydrogène. Un des éléments intéressants, c'est que vous pourrez vous tourner vers l'alimentation domestique plutôt que de recourir aux stations services classiques. Honda travaille déjà sur une station résidentielle, produisant de l'hydrogène à partir de l'énergie domestique. Pas mal l'idée de faire le plein à la maison avant de quitter le matin !
Sinon, l'hydrogène peut être produit à partir de plusieurs procédés propres, notamment par l'énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique. Voilà un carburant propre et renouvelable. Quant aux possibilités d'explosion lors d'accident, divers tests ont démontré que ces réservoirs sont plus résistant aux impacts que les réservoirs à carburant traditionnels.
Les véhicules électriques
Les véhicules fonctionnant entièrement à l'électricité demeurent une solution tout aussi intéressante. Le principe est simple, une série de batteries alimentent un moteur électrique et la recharge se fait par le biais d'une prise domestique. L'infrastructure actuelle permet déjà en partie l'intégration de cette technologie puisque l'on possède tous des prises électriques domestiques permettant de recharger le véhicule. Cependant, le défi réside actuellement en la capacité de produire des batteries compactes, capables d'offrir une autonomie intéressante, et ce, dans divers climats. On ne voudrait pas d'une voiture électrique pouvant parcourir uniquement quelques kilomètres avant de devoir être rechargée et dont l'espace cargo serait quasi inexistant. Voilà les limitations des batteries actuellement utilisées dans nos véhicules et de plus, elles ne disposent pas d'une durée de vie assez intéressante. Utilisée en grande quantité, leur processus d'élimination entraînerait aussi un autre problème environnemental.
GM a fait plusieurs avancées en la matière et compte offrir en 2010 la Volt, un véhicule fonctionnant à 100% à l'électricité et disposant d'une autonomie de plus de 50 km, soit la distance moyenne des gens pour se rendre au travail. Cette autonomie peut être améliorée grâce à l'ajout d'un petit moteur à essence qui pourra recharger les batteries en cas de besoin et ainsi prolonger la distance pouvant être parcourue. Voilà qui décrit la nouvelle plate-forme Flextreme de GM, celle que la Volt utilisera et qui pourra être adaptée pour divers autres modèles.
Voilà donc les trois principales technologies qui rivaliseront d'ici peu chez la majeure partie des constructeurs. Répondant à divers besoins et offertes à des prix variées, je crois que le futur sera composé d'un mixte des trois, à moins que d'ici là, un miracle ne tombe du ciel. Avouez que malgré tout, on est loin des véhicules volants qu'on croyait arriver dès l'an 2000 !