BMW M5 2012- Un monstre qui aime le luxe
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De nos jours, il n'y a pas une marque de luxe sur le marché qui ne possède pas sa gamme de modèles plus puissants et plus sportifs. Chez Mercedes-Benz, c’est la division AMG qui s’en charge tandis que chez Audi, ce sont les modèles RS qui sont survitaminés. Sans oublier Jaguar dont les voitures identifiées par la lettre R livrent des performances très élevées elles aussi. Chez le constructeur bavarois BMW, c’est la division Motorsport qui a la tâche de concocter des voitures aussi exclusives qu’enivrantes. Il faut souligner que l'appellation M date du milieu des années 80, alors que Motorsport produisait des modèles d'homologation pour les séries de course de berlines sport sur le continent européen. Le premier exemplaire a été la mythique M3 (1986-1992) qui ne faisait aucune concession au chapitre du confort et privilégiait essentiellement les performances.
Les règlements de compétition ont changé, mais cela n'a pas empêché BMW de continuer à proposer des modèles de la série M. En général, la M3 est la plus populaire. Par contre, la berline de la Série 5 a eu elle aussi droit à cette appellation. Nous avons eu la chance tout récemment de prendre le volant d’une M5. Inutile de préciser que nous avons suscité l’envie de bien des gens. Non pas que cette voiture soit spectaculaire, mais elle possède une foule de petits éléments extérieurs qui la démarquent des autres modèles de la Série 5. Parmi les petites touches de luxe, il y a les portières qui se ferment automatiquement en fin de course, grâce à de petits moteurs électriques.
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Tout un moteur!
Lorsqu'on parle de voiture à vocation sportive, il est certain que c'est surtout la puissance du moteur ainsi que le comportement routier qui sont les deux éléments principaux aux yeux des amateurs. Au chapitre des chevaux-vapeur, aucune déception en vue puisque la nouvelle M5 est propulsée par un V8 suralimenté de 4,4 litres qui produit 560 chevaux à 5 750 tr/min et 500 lb-pi de couple à seulement 1 500 tr/min. Il s’agit du plus puissant moteur jamais installé dans une berline BMW. Cette écurie est obtenue grâce à l’utilisation de deux turbocompresseurs à double chambre qui sont logés entre les deux rangées de cylindres. Toute cette cavalerie est dirigée aux roues arrière par l'intermédiaire d'une transmission à double embrayage à sept rapports. Des pneus de taille P265/35 ZR20 à l’avant et P295/30 ZR20 à l’arrière se chargent d'optimiser la tenue en virage.
Comme dans toute voiture de luxe moderne, l'assistance électronique au pilotage est omniprésente. Il est en effet possible de régler l'assistance de la direction, la fermeté de la suspension ainsi que le rendement de la transmission. En jouant avec les différents boutons placés à gauche du levier de vitesses, il est possible de procéder à de nombreux réglages et de les mettre en mémoire par l'intermédiaire des boutons M1 et M2.
Nous sommes loin de la première M3 qui était un modèle d'homologation dénuée de presque toute assistance électronique. Grâce à tous ces accessoires pratiquement miraculeux, la nouvelle M5 peut être réglée comme une Formule 1 ou presque. Bien entendu, le mode de lancement « Départ fusée » ou, en anglais « Launch control » est proposé. Par contre, cette commande n'est pas tellement conviviale, et il nous a fallu pitonner un bon coup avant de trouver ce réglage.
Soulignons au passage que la boite séquentielle à double embrayage ne possède pas de position « P » comme telle. Il faut placer la boite en position « D » lorsqu'on coupe le moteur pour que la transmission se place en mode « P ». En fait, il y a tellement de réglages dans cette voiture qu'il est essentiel de potasser le manuel du propriétaire afin d’en tirer toutes les performances.
Limousine ou fusée
L’un des avantages de tout cet appareillage électronique est que cette M5 peut être réglée en fonction du confort ou des performances optimales. Lorsque tous les réglages sont mis en mode confort, cette BMW de grand luxe se comporte pratiquement comme une limousine. La suspension demeure toujours un peu ferme, mais pour le reste, c'est une voiture confortable, bien insonorisée et qui se conduit au doigt et à l'œil.
Lorsqu'on décide de conduire de façon plus sportive, il suffit de choisir les différents réglages en mode Sport ou Sport plus pour se retrouver au volant d'une bête de la route qui boucle le 0-100 km/h en 4,4 secondes s'il faut se fier à mon système de mesure Racelogic. Je n'ai pas osé effectuer un essai de la vitesse de pointe, mais BMW affirme que celle-ci est de 305 km/h!
Les limites de la voiture sont de loin supérieures à mes limites comme conducteur. D'autant plus que je n'ai pas été en mesure de faire un petit tour de piste comme c'est souvent l'occasion. Mais sur les routes sinueuses de la Montérégie, disons que cette M5 s’est moquée de toutes les courbes qui se sont présentées. Vous n'avez qu'à tourner le volant, la voiture s'occupe du reste!
Trop bourgeoise!
Cette belle allemande est impressionnante tant au chapitre de la mécanique, du comportement routier que du confort. S'il fallait lui adresser un reproche, c'est justement d’avoir trop d'éléments électroniques afin d'optimiser la tenue de route! En effet, avec la multitude de réglages, il est possible de régler la suspension, la direction et les passages des rapports selon les besoins du moment. Mais en fin de compte, cela nous déconnecte quelque peu de la mécanique. Les performances sont là et elles sont stupéfiantes. Par contre, le feed-back est beaucoup plus atténué.
Cela n'empêche pas cette BMW d’être une berline extraordinaire.