Honda Pilot, à contre-courant?

Il y a à peine quelques jours, Honda dévoilait son nouveau Pilot, un VUS intermédiaire méconnu.  Si la génération précédente était loin de figurer au palmarès des véhicules utilitaires sport les plus vendus, ce n’était pas à cause d’un manque de qualité ou de fiabilité, loin de là!  En fait, pour bien des gens, sa ligne des plus anonymes et son comportement routier pépère le faisaient démériter.  Pourtant, il s’agissait d’un sapré bon véhicule.

Lorsqu’est venu le temps de créer un nouveau Pilot, les gens de Honda ont écouté les récriminations, peu nombreuses, des acheteurs de la première heure.  Ces derniers auraient aimé que leur Pilot possède un habitacle plus grand, une troisième rangée de siège plus confortable et qu’il ressemble davantage à un VUS pur et dur (c’était avant la flambée des prix de l’essence).  Les gens de Honda ont bien pris note de ces demandes et le nouveau Pilot est plus gros et son allure carrée le rapproche davantage d’un Tonka.  Tant qu’à faire, on l’a rendu plus puissant et, surtout, un peu plus économique.  Mais en juin 2008, est-ce que les gens veulent toujours d'un VUS aux allures de camion?

Trois, quatre ou six cylindres?

Mécaniquement, même si le Pilot nouveau reprend plusieurs éléments du Acura MDX, surtout pour la partie avant, tout le reste lui est propre.  Un seul moteur est proposé, soit un V6 de 3,5 litres développant 250 chevaux et 253 livres-pied de couple.  Ce moteur simple arbre à came et doté du système VTec intelligent (i-VTEC),  reçoit, comme la fourgonnette Odyssey,  le système VCM (Variable cylinder management).  Ce système sophistiqué permet de désactiver deux ou trois cylindres lorsque la demande en puissance n’est pas optimale.  Les transitions se font dans la plus parfaite des transparences.   Ce V6 est lié à une transmission automatique  à cinq rapports, ce qui paraît un peu chiche de la part de Honda alors que plusieurs concurrents offrent six rapports.  Selon les ingénieurs de Honda, le système VCM offre une économie d’essence suffisante pour compenser pour un sixième rapport.  N’ayant jamais étudié l’ingénierie et étant assez poche en calcul, je me trompe sûrement en pensant que le VCM combiné à un sixième rapport réduirait encore davantage la consommation d’essence…

La version de base (LX) est une traction (roues avant motrices).  Honda prévoit que seulement 5% des gens opteront pour ce modèle.  Tous les autres Pilot sont à rouage intégral.  Nous avons eu l’occasion de conduire des Pilot sur un circuit hors-route chez Mécaglisse de Notre-Dame-de-la-Merci.  Lorsque le différentiel central est bloqué et que la transmission est placée sur le premier rapport, le Pilot, sans se prendre pour un Jeep Wrangler, passe là où à peu près aucun de ses propriétaires ne l’emmènera jamais.  Les pneus, des Michelin LTX (sur la version Touring et des Goodyear Fortera sur les autres), possèdent une semelle agressive.  Il faut noter que le Pilot avec rouage intégral peut remorquer jusqu’à 2 045 kilos (4500 livres).

Des airs plus costauds

La carrosserie du Pilot a considérablement changé.  La partie avant, surtout, affiche une grille comprenant une imposante bande argentée intégrant un tout aussi imposant sigle Honda.  On aime ou on déteste mais cette présentation ne laisse personne indifférent!  Les flancs du véhicule sont plats et on retrouve, de chaque côté, une large moulure de portières, une protection qu’on retrouve de moins en moins.  Les vitres latérales arrière semblent petites mais c’est plus une impression que la réalité.  Les piliers "C" et "D" sont très larges et la carrure des vitres accentuent cet effet.  La partie arrière s’avère beaucoup plus subtile que le reste et le décroché qui part des feux pour se poursuivre dans le hayon relève la beauté de l’ensemble.

Lors de cette refonte, les designers ont revu l’habitacle de fond en comble.  Le tableau de bord est tout nouveau et présente trois gros cadrans logés derrière une vitre, semblant ainsi flotter dans le vide.  Le levier de vitesses loge maintenant au centre du tableau de bord, ce qui s’avère beaucoup plus ergonomique que s’il était monté sur la colonne de direction comme auparavant.  Les versions avec GPS montrent un écran sur le dessus du tableau de bord.  Lorsque le GPS n’est pas inclus, on retrouve un écran affichant des informations sur le chauffage, la radio, la température extérieure, etc.   Plus bas, là où on retrouverait normalement les commandes du GPS, on a droit à un espace de rangement. 

Huit places!

Tous les Honda Pilot peuvent transporter jusqu’à huit personnes.  Disons sept dans un confort relatif et six dans un vrai confort.  Mais il ne faudrait pas croire que l’habitacle du Pilot soit étriqué.  Oh que non, c’est plutôt le contraire!  Une des critiques adressées au Pilot de l’ancienne génération s’adressait à la troisième rangée de sièges, trop peu logeable.  Maintenant, même si on ne peut y faire asseoir un lutteur sumo, il y a un peu plus d’espace pour les jambes.  Par contre, le passager assis à droite devrait, idéalement, laisser ses pieds à la maison, faute de place pour être confortable.  Fait à noter, il est possible d’attacher pas moins de quatre sièges d’enfant en même temps dans le Pilot. 

On ne peut pas dire que le Pilot d’ancienne génération péchait par excès de sportivité.  On ne peut pas dire non plus que le nouveau soit devenu une Ferrari des champs mais on sent que beaucoup de travail a été apporté au comportement du véhicule.  La puissance fait rarement défaut et, outre des hésitations très occasionnelles, la transmission automatique fait un excellent boulot. Le confort ne peut être pris en défaut mais les suspensions ne font pas dans la guimauve non plus.  La direction n’est pas des plus communicatrices ni des plus précises mais, pour un VUS, c’est très réussi.  De plus, le silence de roulement est notable.

Passons à la caisse

Les prix du nouveau Honda Pilot vont de 36 820$ pour un LX roues avant motrices à 49 920$ pour un modèle Touring.  C’est un peu cher comparativement à la compétition, surtout que l’équipement, sans être minimaliste, n’est pas des plus relevés.  Par exemple, comment expliquer qu’un véhicule de 50 000$ n’offre pas plus de deux réglages pour le chauffage des sièges avant, que le dossier du siège du passager avant ne s’abaisse pas pour permettre le transport de longs objets ou, encore, qu’il faille débourser 42 220$ (EX) pour obtenir un indicateur de température extérieure, un accessoire que l’on retrouve souvent dans des véhicules coûtant la moitié moins.

Malgré ces quelques réticences et une certaine résistance face au nouveau design du Honda Pilot (mais ça, c’est une question très subjective), la fiabilité des produits de la marque, le confort et la consommation d’essence très raisonnable jouent grandement en sa faveur!

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