Hyundai Genesis 5.0 R-Spec 2012, sportive en pantoufle
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Le constructeur Hyundai en a fait du chemin depuis son arrivée au Canada! Ses produits ont non seulement évolué au point de devenir la référence dans certains segments, mais Hyundai a aussi réussi à transformer radicalement son image, faisant oublier ses origines de fabriquant proposant des modèles bon marché, mais de piètre qualité. Un défi qu’il a su relever brillamment.
Fort de ce succès, Hyundai a décidé de viser encore plus haut et de se donner un nouvel objectif en lançant la Genesis et l’Equus : rivaliser dans le segment des voitures haut de gamme. Après quelques années, force est d’admettre que comme plusieurs autres constructeurs, Hyundai n’a toujours pas réussi à s’imposer dans le très compétitif marché des voitures de luxe. La Genesis a de quoi séduire, mais les attentes ne semblent pas avoir été atteintes.
Une question d’image
Pas facile pour un constructeur de se lancer dans le créneau du luxe. Parlez-en à Honda qui fait des pieds et des mains pour garder sa division Acura en vie, tout comme Nissan avec Infiniti et Toyota avec Lexus. Le défi semble encore plus imposant lorsqu’un constructeur le fait sous sa propre bannière et ne lance pas une division de luxe indépendante. Volkswagen a tenté l’expérience avec quelques modèles dont la Phaeton, Mazda avec la Millenia, mais ça n’a pas été concluant. Pourquoi? Ce n’est pas qu’une question de produit, la Genesis n’est pas une mauvaise voiture, elle possède plusieurs qualités appréciables. Le problème, c’est l’image. Lorsque l’on décide de s’offrir une voiture de luxe, le prestige de la marque et du logo s’avère bien souvent un élément très important. On a beau avoir une voiture compétitive, on ne fait pas autant sensation en arrivant à un cocktail au volant d’une Hyundai — même si son prix est de plus de 50 000 $ — que si l’on arrive à bord d’une Mercedes-Benz, d’une BMW ou d’une Audi. La perception est importante et c’est sans doute l’élément le plus difficile à aller chercher pour un constructeur.
Quoi qu’il en soit, si vous accordez peu d’attention au logo d’une voiture, la Genesis a tout de même de quoi intéresser. Introduite en 2008, elle propose cette année quelques modifications esthétiques, mais rien de majeur. On s’est plutôt attardé à moderniser les motorisations. La version de base retrouve à nouveau un V6 de 3,8 litres, mais ce dernier dispose maintenant de la technologie d’injection directe, ce qui porte sa puissance à 333 chevaux, 43 de plus que l’ancien V6. Cette force est envoyée aux roues arrière via une nouvelle transmission à huit rapports. Le résultat : plus de puissance, mais surtout, une consommation de carburant réduite.
Un V8 de 5,0 litres pour la R-Spec
Histoire d’essayer de rivaliser avec certains modèles germaniques à vocation plus sportive, Hyundai propose cette année sous le capot de la Genesis 5.0 R-Spec son plus puissant moteur jamais produit, soit un V8 de 5,0 litres à injection directe, lequel développe une 429 chevaux à 6 400 tr/min pour un couple de 376 lb-pi à 5 000 tr/min. Ce moteur offre un rapport puissance par litre de cylindrée supérieur au V8 de plusieurs rivaux, un tour de force intéressant de la part de Hyundai. Tout comme le V6, il est marié à l’unique transmission, la boîte à huit rapports. Dans le cas de la Genesis, oubliez la traction intégrale, un élément qui pourtant intéresse beaucoup d’acheteurs dans cette gamme de véhicules.
Au chapitre du style, il faut avouer que la Genesis a tout de même du caractère. Cette année, on a rendu son avant un peu plus agressif, alors que ses feux et ses phares utilisent des ampoules DEL. Quelques petites retouches subtiles, mais qui portent ses fruits. Bien entendu, la Genesis R-Spec revêt un style plus frappant, surtout en raison de ses jantes de 19 pouces uniques. Les belles jantes ne sont plus seulement l’affaire des Allemands, les Coréens savent maintenant y faire.
À bord, on se réjouit du niveau de luxe de la Genesis, mais plusieurs rivales en offrent plus, surtout au chapitre des gadgets. L’ensemble a tout de même l’avantage d’être sobre, bien présenté et facile à comprendre. L’attention aux détails est aussi remarquable, notamment avec l’éclairage bleuté des commandes et du groupe d’instruments en soirée. Au sujet de l’ergonomie, on aurait aimé avoir un écran tactile plus rapide et simple, plutôt que de devoir utiliser une molette au fini métallisé, qui devient très chaude en été, pour contrôler les différents systèmes, navigation et sonorisation entre autres.
À l’arrière, on dispose d’un espace de chargement généreux pour ainsi transporter tout notre attirail sans encombre. Trois adultes peuvent prendre place avec tout de même un bon dégagement. Les passagers avant profitent aussi de sièges très confortables, mais un peu plus de fermeté et de support n’auraient pas été superflus, surtout dans le cas de la version 5.0 R-Spec avec ses prétentions plus sportives.
Sur la route
Au volant, on apprécie la prestance du nouveau V8 de 5,0 litres. Sa puissance est linéaire et la voiture accélère promptement, assez pour surprendre plusieurs passants qui croient qu’une Genesis est tout sauf une sportive. La sonorité du moteur est jolie, mais on est loin du V8 de la Mustang en accélération. Au-delà de sa force, la Genesis 5.0 R-Spec se comporte beaucoup plus comme une berline de tourisme. On a eu beau raffermir la suspension, ajouter une barre stabilisatrice plus imposante à l’arrière, la voiture demeure plus molle en conduite plus inspirée , ce qui à l’opposé contribue au confort sur route. Voilà ici une question de goût. Même constat pour ce qui est de la direction qui semble surassistée ou du moins artificielle, et du volant qui n’a rien de très sportif.
Avec l’arrivée de nouvelles technologies, on a réussi à conserver une consommation de carburant similaire à celle de l’ancien V8, soit environ 13,1 l/100 km en ville et 8,1 l/100 km sur l’autoroute.
Par le biais de la Genesis 5.0 R-Spec, on tente chez Hyundai une incursion dans le créneau des berlines de luxe à vocation sportive. Malgré la puissance du V8 de 5,0 litres, il lui manque tout de même plusieurs éléments pour être au niveau des ses rivales. On est loin du compte.