Toyota Tacoma, la grande opération
Au Québec principalement, et au Canada ensuite, le nom de Toyota est d'abord associé à la production de berlines efficaces, et surtout d'une fiabilité à toute épreuve. Les succès incroyables des voitures Echo et même de la hybride Prius n'en sont qu'un exemple. Pourtant, le fabricant japonais a aussi une niche très importante du marché des camionnettes pick-up. Un espace qu'il semblait incapable de remplir ici. Tout cela devrait changer puisque Toyota a enfin dévoilé la nouvelle mouture qui remplacera son très désuet pick-up Tacoma.
Plus vaste (le Tacoma a réellement des dimensions nord-américaines), la nouvelle camionnette mise nettement sur le marché des véhicules de travail au lieu d'être considérée, comme c'était le cas depuis toujours, comme un simple joujou. Désormais, le Tacoma veut jouer dans la cour des grands, et Toyota lui a donné un coffre à outils capable de l'envoyer sur n'importe quel chantier.
Dès la première impression, le nouveau Tacoma dégage une tout autre personnalité. De petit pick-up compact chétif qu'il était auparavant, il offre désormais l'image d'un camion plus adulte, aux lignes mieux découpées et nettement plus musclées. Désormais, le Tacoma pourra être pris au sérieux dès le premier regard au lieu, comme avant, d'être relégué parmi les jouets de la route.
En fait, strictement en terme de dimensions, le Tacoma excède la plupart de ses concurrents à l'exception du nouveau Dakota. Plus long de 515 mm que la génération précédente (en version Double Cab du moins), il est aussi plus large et propose un espace de chargement agrandi. Ainsi, la boîte arrière mesure un respectable 1880 mm pour presque toutes les versions, ce qui en fait le deuxième en dimension dans son créneau.
Pour faciliter l'utilisation de cette boîte, elle a été entièrement recouverte de matériau composite que l'on dit plus résistant que l'acier contre les coups, et surtout plus facile d'entretien. On propose, en option, d'y greffer un couvre-boîte rigide, mais aussi un système de rails installés de chaque côté de la boîte qui permettent d'en diviser la surface selon les besoins. On peut, par exemple, installer un séparateur à la moitié de la boîte pour transporter, d'un côté, vos matériaux et de l'autre vos outils. Tout cela en serrant ou desserrant simplement des poignées fixées le long des rails.
Et, comble du luxe, une prise de courant de 115 volts et de 40 watts, suffisante pour certains outils à main, est localisée directement dans la paroi de la caisse arrière.
L'habitacle a aussi été entièrement repensé, offrant plus d'espace pour les passagers à l'avant comme à l'arrière. En version Double Cab par exemple, l'ouverture à angle droit des portières favorise un accès aisé aux places arrière. En revanche, le modèle avec cabine Accès fait, comme tous ses rivaux, la vie dure aux passagers installés à l'arrière sur des banquettes qui sont plus symboliques que pratiques. Mais elle peuvent parfois être utiles. Mentionnons cependant que la simple cabine ne fait pas partie de la nouvelle gamme de Tacoma qui comprend, outre les deux types de cabine, des versions 4x2 et 4x4.
En matière d'équipement, on n'a rien négligé non plus : nouvelle chaîne stéréo à six haut-parleurs, sièges baquets, volant inclinable, espace de rangement multiples et un tableau de bord qui, remodelé, donne un look plus moderne à l'ensemble. Il était temps ! direz-vous puisque l'ancien Tacoma avait déjà l'air vieux depuis sa sortie.
Le vrai changement
La véritable particularité du nouveau Tacoma cependant, c'est sa motorisation que l'on a refondue et rendue plus performante et puissante. Les ingénieurs de Toyota ont notamment créé un moteur V6 de 4,0 litres développant quelque 240 chevaux à 5 200 tr/min et 282 lb-pi de couple à 3 800 tr/min. Cette puissance additionnelle se traduit par une augmentation de la capacité de remorquage qui passe à 2268 kilos (5 000 livres).
Un autre moteur, moins puissant, sera aussi disponible. Il s'agit d'une simple version remaniée de l'ancien 2,4 litres dont la force a été augmentée à 164 chevaux. Il sera uniquement installé sur les 4x2 à cabine Accès.
Avec de tels résultats, le Tacoma s'inscrit parmi les puissances de la catégorie, ne cédant le premier rang qu'à certains moteurs V8 de la concurrence. Un changement bienvenu puisque l'ancienne version avait une forte tendance à l'anémie, même en simple usage quotidien.
Travaillant en duo avec le moteur, une transmission manuelle à six rapports (l'automatique cinq vitesses est aussi disponible), elle aussi entièrement refaite avec le modèle. C'est donc tout un nouveau groupe motopropulseur qui équipera le Tacoma 2005.
Pour soutenir la camionnette, des amortisseurs à gaz à l'avant et à l'arrière viennent s'ajouter à la suspension à bras triangulaire pour, on l'imagine, (les modèles de production ne seront sur le marché qu'en octobre chez les concessionnaires) aider le nouveau Tacoma à négocier les surfaces les plus difficiles sans trop brasser ses passagers.
Évidemment, même si on le présente d'abord comme un outil de travail, le Tacoma veut aussi attirer les amateurs de personnalisation et on leur a concocté une version PreRunner, équipée d'une suspension sport, d'amortisseurs Bilstein à l'avant et l'arrière pour un peu plus de rigidité, d'un différentiel à glissement limité, d'une prise d'air sur le capot et de décalques spécifiques.
Avec autant de changement, le Tacoma vise haut. Même si en Amérique du Nord le marché est relativement marginal, Toyota veut figurer en bonne position au palmarès. Le Tacoma ne se hissera peut-être pas en première place, mais il est certainement un best-seller en devenir.