Toyota Camry, elle a un je-ne-sais-quoi !
Pour certaines personnes, la vie semble toujours facile. Quand on les regarde, on est
ni impressionné par leur prestance, ni par leur vivacité d'esprit. Tout au plus peut-on remarquer qu'ils sont heureux et qu'ils coulent de beaux jours en oubliant toute la grisaille. Un peu comme si le malheur n'avait aucune prise sur eux. À première vue, ils n'ont pourtant rien de différent sauf peut-être un petit je-ne-sais-quoi...
En matière d'automobile, ce même type d'affirmation pourrait très bien s'appliquer à la Toyota Camry. Sans éclat particulier, sans performances exceptionnelles, sans être vraiment une bombe qui brûle le bitume partout où elle passe, la Camry est chaque année (sauf une) depuis cinq ans, la voiture la plus vendue de sa catégorie en Amérique du Nord. Et l'année 2004 ne semble pas vouloir faire exception à la règle même si toutes les données ne sont pas encore compilées.
Chez Toyota, quand on a annoncé des changements sur la berline intermédiaire, on marchait donc sur des oeufs. On ne voulait tout de même pas trop modifier une recette qui s'avère aussi payante. C'est donc en soulignant ici et là quelques traits, en modifiant légèrement les options de la mécanique et en offrant de nouveaux équipements que la toute nouvelle Camry 2005 fera son entrée chez les concessionnaires.
En matière de style, les changements sont subtils, mais efficaces. On a par exemple redessiné les grilles avant pour mieux encadrer le logo Toyota, toujours visible. Mais l'effet est particulièrement réussi sur la version SE : la grille noire au lieu du traditionnel chrome fait littéralement bondir le nom de la compagnie. Un peu de visibilité ne fait jamais de mal à personne...
On a fait la même chose du côté des phares. Légèrement retouchés sur toutes les versions, on les a entouré de noir sur le modèle SE pour leur donner un petit air plus sportif. Le même traitement a été accordé aux feux arrière.
Une fois ces notions cosmétiques survolées, il est temps de s'attaquer aux choses sérieuses, et les choses sérieuses, c'est la mécanique.
Les versions de base sont, comme elles l'ont toujours été, livrées avec un moteur de quatre cylindres de 2,4 litres. Ses 157 chevaux, réussissent tout de même à déplacer la Camry de façon tout à fait convenable, mais sans défriser personne. En revanche, il est désormaispossible d'obtenir les versions LE et XLE équipées d'un V6 de 3,3 litres qui génère 210 chevaux. Déjà mieux, surtout quand on considère la clientèle cible de la Camry.
Ceux qui rêvent encore d'une Camry sport peuvent toujours se rabattre sur la version SE, la petite soeur sportive de la famille, avec son moteur de 6 cylindres et de 235 chevaux. Cette fois, bien qu'on ne pourra jamais vraiment qualifier la berline Toyota de modèle sport, on parle quand même d'une performance plus retentissante.
Au volant d'une Camry, malgré toute la puissance logée sous le capot, on finit toujours par trouver une partie de la route ennuyante tellement la direction, trop assistée, prend le commandement de la voiture à notre place et ne nous transmet rien du plaisir de conduite.
Ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle ne soit pas précise cependant. En slalom, toutes les versions de la voiture sillonnaient le parcours sans hésitation. La version de base, la LE, munie d'une suspension moins sophistiquée, avait bien tendance à absorber plus sèchement les changements de direction brusques, mais dans l'ensemble le parcours s'est effectué avec beaucoup d'aisance.
Sur la route, malgré un peu de sous-virage lors de certains changements de trajectoires brusques, la voiture avait un comportement tout à fait acceptable. Bien entendu, il faut pousser un peu sur le champignon pour percevoir ces défauts puisque, comme Toyota le dit et le répète, la Camry s'adresse d'abord à une clientèle familiale ou légèrement plus âgée. La voiture est donc conçue pour un usage empreint de sagesse, et qui respecte les limites de vitesse.
Et plus encore
Évidemment, tous les automobilistes n'ont pas autant d'attentes de performances, et certains se contentent plutôt du simple confort de roulement et surtout, de l'équipement inclus à l'achat. À ce chapitre, la Camry de nouvelle mouture n'a rien à envier à personne.
En fait, en 2005, elle est encore plus complète qu'elle ne l'a jamais été, et avec un habitacle encore mieux réussi. On a notamment implanté dans toutes les Camry le groupe d'instruments Optitron, offrant une meilleure visibilité et surtout un air moins conservateur que les traditionnels cadrans de l'ancienne version.
Autre point positif, tous les modèles, même les moins dispendieux, profitent des commandes audio installées directement sur le volant. Comme on vise aussi la famille, le confort des sièges à l'avant ne se dément pas et profite même d'ajustements électriques sur toutes les versions. À l'arrière, la banquette accueille très confortablement deux passagers qui auront suffisamment d'espace pour la tête et les jambes.
Ajoutez à cela un espace de chargement arrière vaste comme une caverne, facile à atteindre et à remplir en raison de sa large ouverture et de son seuil relativement bas, et vous aurez en main tous les outils pour définir une berline familiale encore une fois vouée à la popularité.
La Camry, ce n'est ni la plus belle, ni la plus performante. Mais elle a ce petit je-ne-sais-quoi...