Saleen S7, Wow ! Et encore Wow !
C'est le sentiment qui nous habite lorsqu'on aperçoit une Saleen S7 sur la route. L'an dernier, lors d'un voyage en Californie, j'ai eu l'occasion de voir passer un éclair rouge sur la route, c'était une Saleen S7. Ses formes pour le moins spectaculaires laissent loin derrière les Ferrari ou les Lamborghini en fait d'impact visuel. Il est vrai que les belles italiennes ont des formes plus épurées et plus sophistiquées, mais la Saleen vous frappe d'aplomb par son impact visuel. En fait, même lorsqu'elle est immobile, elle donne une impression de vélocité.
Avant de parler de mécanique, il faut insister sur le fait que ce super bolide ne vient pas d'Italie ou de Grande-Bretagne, la terre de prédilection pour les véhicules de cet acabit. En effet, c'est à Irvine en Californie que cette voiture ultra performante a vu le jour. Elle est la consécration du travail d'une vie passée à développer des voitures de sport. Steve Saleen s'est taillé une réputation fort enviable au fil des années en modifiant des Ford Mustang et en préparant plusieurs bolides de course utilisant la plupart du temps des mécaniques Ford.
Fort de cette expérience, il s'est dit un jour : « Pourquoi pas ? Pourquoi l'Amérique n'aurait pas sa super voiture ? » Et le projet de la S7 était né. Il s'agit en fait de la conversion d'une voiture de compétition dans la catégorie GT adaptée aux exigences de la conduite sur les routes. La silhouette est plus que spectaculaire avec les multiples prises d'air, la partie arrière élancée et l'avant tronqué. Et il faut souligner que cette Saleen n'a pas été convertie en voiture de tourisme faute d'avoir connu du succès en course. Cette américaine musclée a connu et connaît toujours sa part de succès dans des compétitions internationales d'envergure comme les 24 Heures du Mans, les 24 Heures de Daytona et les 12 Heures de Sebring.
Le châssis intégral est constitué d'éléments en aluminium afin d'optimiser la rigidité et la sécurité. En plus, la carrosserie est composée de plusieurs panneaux en fibre de carbone toujours dans le but d'alléger et de renforcer. Les suspensions avant sont à doubles leviers triangulés de longueurs inégales tandis que les aérodynamiciens se sont efforcés de canaliser une partie de l'air vers les immenses freins Brembo de type compétition, fabriqués sur commande pour la S7. Lorsque vous êtes au volant d'une auto dont la vitesse de pointe dépasse les 321 km/h, il est important de pouvoir ralentir cette fusée sur roues le plus rapidement possible. Et il faut 37 mètres pour l'immobiliser à partir d'une vitesse de 100 km/h. Comme toute voiture de cette catégorie qui se respecte, les freins ABS sont absents. Il ne faut donc jamais oublier cette caractéristique si vous ne voulez pas faire des plats sur les pneus Pirelli P-Zero Rosso qui sont chargés de maintenir ce félin sur la route. Pour ceux que ce genre de statistique intéresse, les pneus avant sont des P275/30ZR19 tandis que les pneumatiques arrière sont des P355/25ZR20. Inutile de mentionner que ces « chaussettes » ne sont pas disponibles à toutes les stations service ou les grandes surfaces. Les suspensions avant et arrière sont semblables à celles des voitures de compétition avec des leviers inégaux ainsi que les supports inférieurs et supérieurs en A.
Mais elle ne serait jamais une super voiture si ce n'était de son tonitruant moteur V8 à soupapes en tête développé par Saleen et monté en position centrale. Sa cylindrée est de 427 pouces cubes ou 7 litres tandis que sa puissance est de 550 chevaux. Il est relié à une boîte manuelle à six rapports. Il faut également préciser que malgré ces cotes qui font immédiatement songer au moteur de course avec soupapes en tête de Ford, ce moteur ne provient pas de Dearborn, mais est entièrement fabriqué et assemblé dans les ateliers du petit constructeur californien. Comme tous ces moteurs V8 tournant à un régime relativement bas, la sonorité impressionne les plus blasés. Et si le chant de ce gros V8 ne réussit pas à les amadouer, un temps de 3,5 secondes pour réaliser le 0-100 km/h devrait certainement faire battre leur coeur plus rapidement !
Il ne faut pas croire que cette Saleen est un simple « Hot Rod » s'abritant derrière une silhouette de voiture de course. Dans les virages, la force latérale atteint presque 1 g, une barrière mythique dans le monde des voitures de sport. Pas surprenant que la S7 se soit distinguée sur les circuits de course d'Europe et d'Amérique.
Il ne faut pas en conclure que toute promenade à bord d'une S7 est un véritable supplice en raison d'un cockpit dépouillé au possible. Il est vrai que la suspension est ferme et qu'il faut se contorsionner pour entrer dans l'habitacle. De plus, si vous chaussez du 45, il est certain que le pédalier sera encombré par la présence de vos godasses. Malgré cela, la S7 tente de dorloter ses occupants en étant équipée de la climatisation, d'un volant réglable et télescopique, de glaces latérales à commandes électriques et du télé verrouillage des serrures.
Cette belle américaine n'est pas pour tout le monde et sa production est limitée à un véhicule par semaine. Il y a d'ailleurs une liste d'attente. Ce qui est tout de même impressionnant compte tenu qu'elle se vend 400 000 $ US !