Porsche Boxster, l'attente est longue !
La Porsche Boxster représente le pain et le beurre du célèbre manufacturier allemand. Ce modèle, de grande diffusion (faut toutefois s'entendre sur le terme « grande »...) est plus accessible que les éternelles 911 ou que le bizarroïde Cayenne. Par contre, le temps, en plus de passer vite, s'est permis de poncer le lustre de la Boxster. Oh, on ne parle pas ici de râpures profondes. Non. Il a juste semé un doute dans l'esprit des gens. La Boxster, malgré toutes ses immenses qualités, commencerait-elle à être démodée ?
La réponse est oui. Imaginez donc que la Boxster est sur le marché depuis déjà neuf années (1996) ce qui, dans le domaine hautement éphémère de l'automobile, représente une éternité. Et c'est pour cette raison que Porsche dévoilera, sans doute au Salon de Détroit 2005, sa nouvelle Boxster. Quelques semaines plus tard, ce devrait être au tour de la Boxster Coupé de faire son apparition au Salon de Francfort. Ces créations inédites devraient porter le millésime 2006. La nouvelle Boxster aura un nez différent de celui qu'elle possède maintenant, mais il sera suffisamment distinctif de celui des 911 pour ne pas brusquer les sensibilités comme ce fut le cas avec la génération précédente desdites 911. Certaines méchantes personnes ont même déjà osé avancer que si Porsche avait dévoilé une toute nouvelle 911 en 2005, ce n'était pas parce que le modèle était démodé mais tout simplement pour qu'il se démarque davantage de la petite Boxster. Moi, je n'aurais jamais osé dire ça. Ni l'écrire...
Pas seulement la partie avant mais bien toute la carrosserie sera résolument différente. De plus, la version Coupé viendra chercher une nouvelle clientèle avide de sensations sportives mais pas nécessairement prête à se promener cheveux au vent. Aussi, on est en droit de penser que le châssis du Coupé devrait être plus résistant que celui du roadster qui, soit dit en passant, est déjà assez rigide merci. Mais pour l'instant, il ne s'agit que de spéculations puisque nous ne possédons que des brides d'informations glanées ici et là. Et les seules photos disponibles du futur Coupé sont des photos-espionnes (spy shots en bon français). Il faudra donc surveiller le Guide de l'Auto 2006 ou, si vous ne pouvez attendre, on en parlera assurément dans une prochaine édition du magazine Le Monde de l'Auto !
Pour l'instant, la gamme Boxster poursuit son petit bonhomme de chemin. Il y a, tout d'abord, la Boxster de base, bien que le mot base, dans le contexte d'une Porsche, prenne une signification différente. Ce modèle d'entrée de gamme (voilà qui est mieux dit !) propose un moteur central six cylindres à plat de 2,7 litres développant 228 chevaux. Considérant que le poids de la voiture n'est que de 1 275 kilos, il offre des performances fort adéquates. Le fameux 0-100 prend légèrement plus de sept secondes, ce qui n'est pas si mal que ça. Les roues arrière reçoivent des ordres d'une transmission manuelle à cinq rapports ou une automatique à cinq rapports elle aussi et munie du système « Tiptronic » qui permet de passer manuellement les rapports. Ce dernier gadget est inutile mais, au moins, chez Porsche il fonctionne bien. Des pneus de 16 pouces font partie de l'équipement de base mais on peut cocher l'option 17 ou 18 pouces. Ces deux dernières dimensions amènent une tenue de route encore plus affirmée que les pneus de 16 pouces mais au détriment du confort. Si j'avais le choix, je prendrais les 17 pouces, un heureux compromis.
La Boxster S, elle, s'adresse aux pilotes aguerris ou aux gens riches voulant passer pour des pilotes aguerris. Son moteur six cylindres à plat de 3,2 litres fait dans les 258 chevaux et possède tellement de couple (229 lb-pi à 4 500 tours/minute) qu'il est souvent possible de dépasser un véhicule plus lent sans même rétrograder. Ce qui est vraiment dommage puisque la transmission manuelle à six rapports est un plaisir à manipuler et que le son du moteur, en pleine accélération, donne la chair de poule. On retrouve aussi l'automatique à cinq rapports avec Tiptronic. Par contre, vouloir une automatique dans une telle voiture est un peu comme demander un Jos. Louis à un maître pâtissier... La tenue de route n'est rien de moins que fabuleuse, compte tenu du prix. À peine un léger sous-virage si vous avez eu la bonne idée de débrancher l'antipatinage. Ce dernier élément n'est toutefois pas trop intrusif. D'un autre côté, les suspensions sont un peu trop sèches en certaines conditions et affectent un confort autrement passablement relevé.
Peu importe la présence ou l'absence du « S », les freins possèdent une puissance à vous en décoller les oreilles et la direction permet de placer le bolide au iota près en entrée de courbe. Dans l'habitacle, il est notoire que l'espace est compté. Au moins, les sièges retiennent parfaitement le pilote et son passager. Par contre, certaines anatomies préféreraient des sièges mieux étudiés. La capote, plutôt rudimentaire, se veut plus étanche à l'eau qu'aux bruits environnants et, lorsqu'elle est en place, pourrait faire craquer un claustrophobe repenti ! Heureusement que la claustrophobie ne peut atteindre des objets... Les deux coffres n'offrent qu'un total de 260 litres.
La prochaine Boxster sera plus grande, plus puissante, plus conviviale et plus tout que la génération actuelle. De plus, la version Coupé offrira un confort qui fait quelquefois défaut. Vivement le Salon de Détroit !