Buick Allure, l'honnête alternative
La Buick Century n’existe plus, pas plus que la Regal et la LeSabre d’ailleurs. Ces succès de la famille traditionnelle de GM ont disparu il y a deux ans, laissant les mordus d’un certain prestige américain sur leur faim. Car malgré sa popularité plus que relative, la bannière Buick a ses inconditionnels pour qui la seule mention du nom évoque le luxe et la réussite. Bon, j’avoue que ces adeptes sont moins nombreux d’année en année, mais ils continuent d’exister. Ce qui explique sans doute pourquoi GM a choisi de conserver le nom.
Mais comme la nature est bien faite, et que le vide a une forte tendance à se remplir aussitôt, la Buick Regal a été rapidement remplacée par un modèle tout à fait dans le ton, la Buick Allure. Inutile de revenir sur les déboires du nom de cette voiture qui, chez nos voisins du Sud, porte toujours le nom du sport national de certains adolescents solitaires. Concentrons-nous plutôt sur les qualités d’une voiture qui, certes, ne deviendra pas le modèle de référence de la catégorie, mais est certainement une honnête alternative.
Buick nouvelle vague
Même si les anciennes Buick ont disparu, la marque continue de conserver un certain héritage, notamment en matière de confort. Comme ses prédécesseures donc, que l’on comparait plus souvent à de gros bateaux qu’à des voitures de sport, l’Allure offre une promenade confortable et fournit assez d’espace dans l’habitacle pour accueillir cinq adultes sans difficulté.
Mais l’Allure propose aussi quelque chose de beaucoup mieux : une conduite nettement plus intéressante, un freinage tout en puissance, et une maniabilité largement améliorée.
On ne sera tout de même pas tenté de la traîner sur un circuit, mais pour les amateurs de voiture du genre, elle procure certainement un peu plus que la tradition ne le laissait espérer. Côté suspension, la nouvelle Buick ne retient que 20 % de ce qui existait déjà. Même si la technologie utilisée est la même, à savoir une suspension MacPherson à l’avant et à bras triangulés à l’arrière, on a remodelé tout l’assemblage et toutes les composantes, ce qui fournit une randonnée mieux contrôlée, moins oscillante. Cette suspension limite le tangage excessif qui donnait presque le mal de mer sur les anciens modèles, et permet de diminuer sensiblement le roulis surtout lorsque les courbes empruntées sont un peu plus serrées. Bref, de ce simple point de vue, l’Allure mérite déjà une attention plus sérieuse.
Les modèles de base CX et CXL reçoivent ce genre de suspension. Sur la version de pointe, la CXS, les suspensions ont été raffermies d’environ 20 %, ce qui favorise une conduite plus dynamique, même pour une berline de cette taille. Pour ce qui est des freins, la CXS dispose de freins ABS de série, ainsi que de la répartition électronique de freinage. Les autres modèles doivent l’ajouter à leur équipement en option. On peut aussi y joindre, en option pour tout le monde cette fois, un système Stabilitrak, alors que le contrôle de traction est standard pour toute la gamme.
La Buick de mon père
Les changements sont aussi radicaux sous le capot, du moins pour la version haut de gamme qui dispose d’un tout nouveau V6 de 3,6 litres de 240 chevaux. Les versions de bases doivent plutôt se contenter du même moteur qui propulsait les anciens modèles, soit un V6 de 3,8 litres produisant 200 chevaux. Dans les faits, ni l’un ni l’autre ne décoiffe vraiment. En revanche, ils assurent assez de puissance pour répondre aux demandes quotidiennes même si en situation corsée, vaut mieux patienter que de tenter de doubler, question de sécurité.
Ce qui distingue réellement une Buick cependant, c’est l’habitacle. Et dans le cas de l’Allure, on ne fait pas exception à la règle. Vaste, bien aménagé, avec une liste d’équipements de série ou d’options qui font pâlir bien des concurrents, l’Allure a tout de la grosse voiture américaine que mon père apprécie par-dessus tout. À l’intérieur, les sièges (en cuir sur les CXS, mais en tissu sur les autres) sont larges, confortables et enveloppants, un peu plus que mon propre divan de salon, en fait ! L’espace pour les jambes est plus que suffisant, et l’insonorisation de l’habitacle exceptionnelle, sauf peut-être quand le moteur pousse un ronron d’insatisfaction si on le sollicite un peu trop.
Le tableau de bord est bien éclairé, facile à consulter. Il profite d’appliques de bois de bonne qualité, et toutes les parties incluant les commandes installées sur le volant bénéficient d’un rétroéclairage les rendant plus lisibles.
Le coffre arrière est volumineux, comme il se doit, mais a une ouverture de chargement pas tout à fait assez grande pour faciliter l’embarquement de marchandise. J’y ai simplement glissé un écran d’ordinateur de format standard et j’ai eu de la difficulté à l’installer sans heurter le seuil supérieur. Au premier coup d’œil, l’Allure annonce sa personnalité : vaste, traditionnelle et avec une impression de chic digne d’une Buick. Mais cette fois, et c’est une bonne nouvelle, on y a même injecté un peu de plaisir de conduite.
feu vert
Espace abondant
Liste d’équipement intéressante
Coffre arrière vaste
Suspensions améliorées
Habitacle bien aménagé
feu rouge
Design incertain
Reprises anémiques
Puissance juste
Direction peu bavarde