Oui, oui, Carroll. On s'appelle et on déjeune!

Carroll Shelby n’est plus. L’amateur de voitures puissantes que je suis est triste. Mais, au moins, j’aurai eu l’occasion, une fois, de rencontrer cette icône américaine.

Cela s’est passé à l’été 2006, sur les terrains d’essais de Ford (proving ground) à Dearborn, Michigan. Cette journée-là, la marque à l’ovale bleu présentait plusieurs modèles 2007, dont la Shelby GT500 qui faisait un retour après plusieurs années d’absence. Je venais de terminer un très bref essai de la Fusion AWD, elle aussi nouvelle en 2007 et je me dirigeais vers l’endroit où étaient stationnées les Shelby.

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Chez Ford (et pas mal partout aux États-Unis!), on est obsédé par la sécurité et il nous était strictement défendu de passer d’un point à l’autre sans prendre une navette, navette qui n’avait que quelques mètres à franchir. Rebelle comme pas un, je décide de marcher vers les Shelby.

Debout près de ses voitures, Carroll Shelby était en train de discuter avec trois journalistes américains. Soudain, il me voit. Aussitôt, je remarque qu’il avise ses interlocuteurs qu’il doit les quitter un instant et il se dirige vers moi d’un pas décidé, ce qui est surprenant compte tenu de son âge et de son état de santé. Je suis convaincu de me faire passer un savon pour être passé à côté de la navette plutôt que d’y être monté.

Mais Shelby affiche un beau sourire, comme s’il était heureux de me rencontrer. Il me tend la main et me dit, dans son fort accent texan « Hi! Long time no see! (Salut! Ça fait longtemps qu’on s’est pas vus!) » J’ai à peine le temps d’émettre un « Euh » qu’il me dit : « I want to talk to you, I call you when I come back home! (Je veux te parler, je t’appelle dès que je rentre à la maison) » J’ai à peine le temps de penser à réagir qu’il a déjà tourné les talons et retourne à ses amis… qui m’ont très gentiment salué!

Durant l’après-midi, dès que je croisais un de ces trois journalistes, j’avais droit à un grandiose « Hi! » accompagné d’un sourire respectueux. Je n’ai jamais osé leur dire que Shelby m’avait, de toute évidence, pris pour un autre!