Nissan Quest, à trop vouloir en faire...
On connaît tous quelqu'un qui manque d'amis. En général, il s'agit d'une personne qui en fait trop, étant prête à tout pour devenir un de nos intimes. Lorsqu'on prend, pour la première fois, le volant d'une Nissan Quest, on se demande si cette minifourgonnette ne se cherche pas un ami à tout prix... Heureusement, ce véhicule possède aussi de très belles qualités pour se faire apprécier !
La première génération de la Quest étant passée complètement inaperçue, les autorités de Nissan ont décidé d'attirer notre attention avec cette nouvelle venue. Impossible de ne pas la remarquer ! Par ses dimensions tout d'abord, puisqu'il s'agit de la plus longue fourgonnette sur le marché avec ses 518 cm et pratiquement la plus haute. Se stationner dans un espace le moindrement restreint relève de la neurochirurgie... D'autant plus que les coins du véhicule sont difficiles à bien situer ! Mais on s'habitue.
Le design de la carrosserie est particulièrement bien réussi. Certes, à première vue, on aime ou on aime pas les angles vifs, les phares proéminents et la partie arrière inclinée mais le résultat finit toujours par plaire.
Pourquoi faire simple...
Si la partie extérieure fait jaser, l'aménagement intérieur, lui, fait crier ! Tout d'abord, mentionnons que les dimensions généreuses de la caisse ont un effet bénéfique sur l'espace intérieur. Le dégagement, que ce soit pour la tête, les jambes ou les coudes, ne fait jamais défaut, à moins de posséder un gabarit hors normes.
Là où les opinions diffèrent (et sont souvent diamétralement opposées), c'est au niveau du tableau de bord où pratiquement toutes les commandes sont regroupées dans une espèce de cylindre vertical et incliné, placé en plein centre. Cette configuration permet d'avoir les principales commandes à portée de la main tout en dégageant un espace qui permet de circuler de l'avant à l'arrière ou vice-versa. Il est seulement regrettable que la commande de température soit si difficile à atteindre lorsque le levier de vitesses est à la position « D ». Parlant de chauffage, prévoyez un bon deux heures (une semaine n'a pas été suffisante dans mon cas...) pour comprendre ledit système de chauffage. Pour en arriver à le faire fonctionner correctement, il faut consulter l'écran placé en plein centre sur le dessus de la planche de bord. Ce centre de renseignements, qui comprend aussi un système de navigation optionnel, devient rapidement un centre de distraction lorsqu'il n'est pas carrément mis K.-O par le premier rayon de soleil venu. Ce damné rayon de soleil empêche aussi de voir quelle station radio on écoute. En passant, le système Bose de 265 watts devrait satisfaire toutes les oreilles !
Question espaces de rangement, la Quest n'a de leçon à recevoir de personne. La plupart sont facilement accessibles et de bonne contenance. On y retrouve même, et c'est vraiment rare, un espace conçu spécialement pour le cellulaire ! À l'arrière, une fois les deux rangées de sièges repliées, l'espace de chargement impressionne. Croyez-moi, j'en ai profité pour déménager une bonne partie de mon bureau de travail !
Le fameux toit « Skyview », offert uniquement sur la version SE (lire la plus dispendieuse...) illumine l'habitacle. Par contre, ce toit partiellement vitré est sans doute en partie responsable des incessants craquements qui affligent la Quest.
Puissance et soupçons...
Mais la Quest se reprend aussitôt en offrant à son pilote un comportement routier assuré. Soulignons que le V6 de 3,5 litres est le seul disponible et qu'il ne se gêne pas pour déplacer convenablement la masse de près de 1 900 kilos. Ses 240 chevaux et l'imposant couple de 242 lb-pi assurent des accélérations et reprises très franches. Puisque la Quest est une traction associée à un moteur puissant, on retrouve, sans grande surprise, un effet de couple dans le volant. Mais cet effet n'est pas aussi dramatique que sur l'Altima ou la Maxima, lorsqu'équipées du même moteur.
Les suspensions, calibrées pour une cohabitation presque parfaite entre le confort et la tenue de route, entraînent un certain sous-virage lors de courbes prises avec un peu trop de témérité. Il faut dire que notre Quest d'essai roulait sur des pneus de 17 po, ce qui, généralement, améliore le confort et la tenue en virage. Le système de contrôle de la traction, passablement discret, ramène les folleries à un niveau plus sécuritaire... La transmission automatique à cinq rapports qui officie dans la version SE fait du bon boulot même si, à l'occasion, le passage des vitesses se montre un tantinet saccadé (du moins sur notre véhicule).
La Quest, malheureusement, souffre des défauts de ses qualités. L'espace intérieur, quasiment digne d'une cathédrale, est responsable d'une carrosserie de dimensions qui relèvent tout autant de l'édifice religieux. Aussi, je soupçonne les immenses portes coulissantes (et sans doute le toit Skyview) de mettre en relief le manque de rigidité du châssis, ce qui apporte un lot de bruits de caisse. Même le prix se situe à un niveau élevé ! À près de 50 000 $ pour une version pleinement équipée, on commence à parler de gros bidous. La version de base (S) et la livrée intermédiaire (SL), tout aussi vastes et tout de même équipées des principaux éléments modernes, devraient connaître leur part de succès, compte tenu d'un prix plus raisonnable...