Nissan 350Z, frissons garantis
Quand on a relancé la 350 Z, les mordus d'automobile ont pu assister à la renaissance d'un mythe. Les passionnés se
rappelleront avec un pincement au coeur la 240Z, apparue il y a une trentaine d'années, qui avait littéralement propulsé Nissan (alors Datsun) au sommet des palmarès coup de coeur. Cette même voiture m'incitait d'ailleurs à suivre avec attention les aventures de la femme bionique. Seulement pour sa voiture évidemment...
La petite Z première génération avait réussi là où beaucoup de ses compétiteurs ont échoué : créer un coupé sportif de classe, à un prix abordable.
Avec la relance de la Z, Nissan a donc réussit un autre coup de maître, en créant une classe presque unique pour la sportive à grande allure. Autant les performances sont exceptionnelles, autant le design est remarquable, et autant les sensations de conduite sont uniques. Bref, avec la Z, c'est frissons garantis!
La définition est encore plus vraie depuis que Nissan, pour emboîter le pas au développement de sa sportive, a lancé la version roadster de la 350Z.
La 350Z est construite sur une plate-forme exceptionnelle, la FM (pour Front Midship qu'elle partage aussi avec la Infiniti G35) qui permet de localiser le moteur plus près du centre de la voiture. Le résultat se fait surtout sentir en matière de répartition de poids, qui atteint l'équilibre presque parfait de 53 %/47 % dans un rapport avant-arrière.
Pour assurer la pleine rigidité du châssis, on a aussi muni la Z de deux barres antitorsion, dont une stylisée et localisée à l'intérieur même de l'espace de rangement arrière, que l'on peut apercevoir par la fenêtre. Évidemment, l'effet est intéressant sur les capacités de résistance du châssis, mais est plutôt catastrophique sur l'espace du hayon arrière.
Chez Nissan, on affirme pouvoir loger deux sacs de golf complets dans le petit espace de chargement. Mais mes tentatives m'ont plutôt obligé à séparer le sac des bâtons pour y arriver. Soyons cependant réalistes, ce n'est pas pour transporter une multitude de bagages que l'on choisit une Z.
Évidemment, vous l'aurez compris, le cabriolet n'apporte aucune solution de rechange à ce problème. Bien au contraire, puisqu'une partie de l'espace de chargement est occupée par le toit lui-même, toit que vous aurez rétracté en moins de 20 secondes grâce à la commande électrique. Cet aspect de la chose est au moins une réussite.
Grande séduction
Côté performance, la Z est remarquable. Le moteur V6 3.5 litres (d'où le nom subtil de 350), qui consomme 11 litres aux 100 km, est le même utilisé pour d'autres modèles Nissan et même Renault depuis l'alliance des deux marques. Sous le capot, 280 chevaux nerveux qui ne demandent qu'à être libérés, mais les 1525 kg de l'ensemble viennent nuire au plaisir de la cavalerie.
Mentionnons toutefois la douce musique du moteur, qui fait vibrer les tympans comme un orchestre symphonique. Je me suis même permis de jouer au macho à plusieurs reprises, chatouillant l'accélérateur aux feux rouges pour le simple plaisir de l'écouter. Heureusement pour nous, le couple de 274 lb-pi à 4800 tr/min sauve les performances. Assez pour vous permettre d'accélérer de 0 à 100 km/h en 5,9 et vous faire plaisir !
La suspension indépendante, composée de leviers multiples en aluminium avec amortisseurs à gaz et barres antiroulis, absorbe à merveille les hasards de la route et fournit une maîtrise totale peu importe les conditions.
Seul petit regret : la direction à assistance variable est justement, un peu trop assistée à plus haute vitesse, ce qui prive le conducteur de certaines sensations de conduite. Mais attention! Si vous désactivez ce système (ESP) et l'antipatinage, la voiture survire en accélération. Vous dérapez ? Pas de problème : elle obéit rapidement à votre désir de revenir sur la bonne trajectoire. Très vive en réaction malgré son poids, elle pointe son nez sans hésitation.
Le maniement de la boîte de vitesses est un charme avec une course entre les rapports rapide et précise qui vous plonge dans l'environnement de la conduite sportive. La suspension fait un travail remarquable, offrant très peu de roulis et une voiture qui ne plonge pas trop au freinage. L'amortissement est ferme, peut-être trop pour nos routes, mais la tenue de route et les émotions qu'elle procure vous feront vite oublier ce petit désagrément.
Mais c'est, je l'admets, par ses lignes fluides que la Z a d'abord gagné mon coeur. La silhouette racée, finement dessinée et les petites attentions particulières accordées au design, comme c'est le cas des poignées verticales entièrement argentées, ont de quoi attirer le regard. Certainement distinctive, on la confond facilement avec des coupés sport dont la valeur à l'achat est nettement plus élevée.
À l'intérieur, les sièges fournissent un confort sans reproche, entourant à merveille le conducteur, et laissant au passager un peu plus de latitude. Avec des bourrures bien assemblées, ils fournissent un support latéral et lombaire de grande qualité.
Quant à l'habitacle, il jouit d'une excellente finition et surtout d'un aménagement qui se marie avec la personnalité du petit bolide.
La position de conduite est simple à trouver, et seule la visibilité est déficiente tant vers l'arrière où la vitre est minuscule, que sur les côtés où les angles morts sont titanesques. Une situation qui se corrige uniquement en retirant complètement le toit du cabriolet. La Nissan Z, c'est un fantasme renouvelé. Une voiture qui permet de survoler la route, tout en en vibrant de plaisir. La Z, frissons garantis !