Mazda 6, variations sur thême
Mazda a le vent dans les voiles à l'heure actuelle, la relance de la marque ayant été assurée par l'arrivée successive da la 6 et, plus récemment, de la 3 proposée en deux configurations. Après la berline, la gamme des 6 s'élargit maintenant avec l'arrivée de deux nouveaux modèles, soit une 5 portes appelée 6 Sport ainsi qu'une familiale traditionnelle qui hérite de l'appellation 6 Sport Wagon. Avec ces nouveautés, le constructeur nippon, qui est sous la domination de Ford, entend consolider son offre en accordant un choix plus vaste aux acheteurs, la berline 6 ayant déjà permis à Mazda de reconquérir une partie du marché des intermédiaires où elle est opposée aux valeurs sûres de la catégorie que sont les Honda Accord et Toyota Camry.
En développant une berline dont le comportement routier met l'accent sur la performance, Mazda a réussi à se démarquer du lot des rivales, tout en établissant un lien direct avec les sportives de la marque, soit les Miata et RX-8. Le style évocateur d'un coupé à quatre portes, créé par la ligne de toit, la calandre en « V » et le capot nervuré, a également contribué au positionnement de la 6 en tant que berline sport, et cette même approche a donc été retenue pour la conception des deux nouvelles variantes.
Sur le plan technique, la création de la 6 Sport a posé un défi à ses concepteurs, soit celui de maintenir la rigidité structurelle du châssis tout en pratiquant une immense ouverture pour le hayon, et la solution qui fut adoptée a entraîné la rigidification du cadre de cette cinquième porte. Côté style, la 6 Sport est d'allure un peu plus sportive que la berline surtout lorsque vue de côté. La ligne de toit s'abaisse plus rapidement vers l'arrière, ce qui signifie également que le dégagement pour la tête des passagers montant derrière est nettement plus limité que sur la berline. Le coffre, qui était déjà de dimension respectable, permet maintenant d'embarquer encore plus de bagages, d'autant que le dossier de la banquette arrière se replie encore en deux parties 60/40. Le plancher bien plat s'étire alors sur une belle longueur. À titre de comparaison, même si la longueur et l'empattement des deux modèles demeure identique avec respectivement 474,5 et 267,5 centimètres, le coffre de la Sport progresse de près de 300 litres avec ses 622 litres, alors que le volume total de l'habitacle s'établit à 3 332 litres par rapport à 3 151 litres pour la berline.
En poursuivant sur ce thème de considérations pratiques, soulignons que l'espace de chargement de la familiale permet une configuration avec un plancher parfaitement plat, les dossiers étant rabattables et les coussins des places arrière se basculant vers l'avant.
Déclinons la sport
Les nouvelles Sport se déclinent en versions GS et GT animées par les mêmes moteurs à quatre ou six cylindres. Mazda a profité de l'opportunité pour faire une nouvelle mise à niveau de l'équipement embarqué, et ce dans le bon sens. Toutes arrivent en effet avec des pneus performants en taille P215/50R17 à cote de vitesse « V » montés sur d'élégantes roues en alliage. Elles disposent de freins à disque partout, assistés de l'ABS et de la répartition électronique de freinage (EBD), ainsi que d'un antipatinage. La version GS à quatre cylindres se contente d'une dotation de base somme toute assez limitée, mais on y remédie rapidement puisque toutes les autres comprennent, notamment, des coussins gonflables latéraux pour le torse et la tête, des commandes pour le système audio et le régulateur de vitesse montées sur le volant, du cuir sur le pommeau du levier de vitesses et de frein à main, et les réglages électriques en huit sens pour le siège du conducteur.
Les versions GT ajoutent principalement un aileron arrière auquel se joignent un bouclier et des jupes latérales, un système de sonorisation Bose avec changeur à six CD, un toit ouvrant électrique, des fauteuils à assise en cuir (chauffants à l'avant) et les instruments distinctifs rouge « Optitron ». Pour le reste, la présentation intérieure demeure la même. Le design agréable laisse quand même entrevoir certains matériaux de qualité très ordinaire, par exemple le tissu des sièges qui semble bien mince et qui accroche la poussière comme du velcro. Certains plastiques façon aluminium font bon marché, d'autres se rayent facilement.
Qualités dynamiques
Le poste de pilotage d'une Mazda 6 vous accueille avec cette présentation typique d'une voiture sport, composée entre autres d'un volant à trois branches et d'un ensemble de cadrans cerclés de chrome. Il faut toutefois émettre un bémol au sujet de l'assise trop courte des sièges avant.
Il faut absolument conduire la 6 sur une route de campagne ou encore emprunter rapidement une bretelle d'accès à l'autoroute pour apprécier ses qualités dynamiques, supérieures aux Camry et Accord. Les suspensions de la 6 sont en effet calibrées en fonction de la tenue de route, la direction est à la fois rapide et précise, et le freinage, qui est assuré par des disques aux quatre roues, est très performant. Même la familiale, qui est plus lourde d'environ 50 kilos que la berline, se comporte avec un aplomb comparable, ce qui plaira à tous les parents d'une jeune famille qui ne veulent pas sacrifier l'agrément de conduire, simplement parce qu'ils ont besoin d'une voiture plus spacieuse et pratique. De toutes les voitures de cette catégorie, la 6 est celle qui a le plus de caractère, mais elle a également les défauts de ses qualités dans la mesure où les suspensions sont parfois sèches sur mauvais revêtement ce qui affecte inversement le confort. De plus, le bruit du vent est assez présent à vitesse d'autoroute, alors que les Camry et Accord sont plus silencieuses et plus confortables.
Pour ce qui est des motorisations, la familiale n'est proposée qu'avec le moteur V6, qui est essentiellement une version du moteur Duratec développé par Ford et adapté par Mazda, et qui concède plusieurs chevaux aux rivales Nissan Altima et Honda Accord. Il faut également tenir compte du fait que la puissance maximale ainsi que le couple le plus fort sont obtenus à des régimes élevés, ce qui n'aide pas sa cause. Quant au moteur 4 cylindres, sa puissance est un peu juste et le couple fait preuve d'une carence à bas régime ce qui rend les accélérations et les reprises nettement moins satisfaisantes qu'avec le V6. En fait, on peut affirmer que le châssis de la 6 est à ce point performant que la voiture pourrait facilement être animée par des moteurs plus puissants sans subir de modifications.
C'est pas fini !
Après l'arrivée de ces deux nouvelles variantes, on pourrait croire que le travail des concepteurs est maintenant terminé, mais la prolifération des modèles ne s'arrêtera pas là, puisqu'une version plus performante de la berline, dotée de la traction intégrale, sera ajoutée à la gamme au printemps 2005. Cette version de la 6 sera animée par un nouveau moteur 4 cylindres développé par Mazda et ce moteur sera également turbocompressé. Fidèle au concept établi par la MazdaSpeed Miata, elle sera probablement dotée de jantes et pneus surdimensionnés ainsi que de modifications aux suspensions qui prendront sans doute la forme d'amortisseurs plus fermes et de barres antiroulis d'un diamètre supérieur. Histoire à suivre...
Pour l'heure, la 6 s'impose comme la référence de sa catégorie pour la qualité de sa tenue de route et son comportement routier sportif, ce qui en fait un excellent choix pour ceux et celles qui privilégient l'agrément de conduite. Ne reste plus maintenant qu'à choisir la configuration la mieux adaptée aux besoins.