Mazda 3/Sport, comme une amie
Les gens de chez Mazda devaient se croiser les doigts des deux mains et même des pieds pendant le développement des nouvelles Mazda3 et Mazda3 Sport (hatchback) qui étaient appelées à remplacer les Protegé et Protegé5. Quand on a dans son écurie la voiture la plus populaire de sa catégorie, il ne faut vraiment pas rater son coup. Mais après quelques mois de présence sur la route, on peut maintenant affirmer que la succession est dignement assurée.
Il n'arrive pas souvent que les conducteurs développent si rapidement une belle relation avec une voiture. Après quelques kilomètres au volant d'une Sport GT, ma conjointe avait l'impression qu'elle était comme une amie qu'on a pas vue depuis longtemps, mais avec laquelle on est à l'aise dès les premiers instants de la rencontre. Mon collaborateur Gilles arrivait sensiblement à la même conclusion en soulignant qu'elle était particulièrement accueillante, comme si elle vous disait « Allo ! » en la faisant démarrer. Ces compliments un peu inusités lorsqu'ils s'adressent à une automobile sont pourtant bien mérités. Les « 3 » sont extrêmement bien nées, et si leur fiabilité est à la hauteur, elles vont aussi faire un malheur sur le marché, et renvoyer rapidement la concurrence à ses planches à dessin.
Présentation soignée
Commençons par la ligne des carrosseries, qui fait vraiment l'unanimité, autant dans les versions berlines que hatchback. On regrette seulement la fragilité du grillage de plastique sous la prise d'air avant, qui ne restera pas longtemps intact. Les cotes d'habitabilité sont dans la moyenne supérieure pour la berline, et excellentes pour la hatchback. Les matériaux sont de qualité très correcte (sauf que le tissu des sièges accroche formidablement la poussière), même la fibre de carbone (en plastique) est assez convaincante. La console centrale imite fort bien celle des Audi (tout un compliment) et la radio est tellement bien intégrée à la planche de bord (avec de commodes contrôles redondants sur le volant) qu'il sera impossible de la remplacer par un appareil plus performant. Les jolis compteurs électroluminescents rouges sont profondément encastrés dans une petite nacelle, mais le volant les dissimule parfois en partie. Le conducteur trouvera facilement une position idéale car son fauteuil s'ajuste en hauteur et la colonne de direction se règle aussi en profondeur, mais sa vision 3/4 arrière souffrira dans la Sport à cause de l'épaisseur des montants. Deux passagers à l'arrière pourront prendre leur aise, mais le troisième au milieu constatera que sa tête frôle dangereusement le pavillon et que l'assise de la banquette est trop dure. Si la capacité du coffre de la berline demeure dans la bonne moyenne, elle progresse considérablement en repliant le dossier de la banquette 60/40. Par contre, l'ouverture créée par le couvercle est trop courte. La soute de la « Sport », plus courte, est moins logeable lorsque le dossier est relevé, même si le constructeur annonce le contraire (le volume est calculé jusqu'au pavillon) mais elle se transforme facilement en penchant le dit dossier, offrant ainsi une bonne capacité et un plancher bien plat.
Deux moteurs en verve
Les berlines GX, GS arrivent à la base avec un quatre cylindres deux litres de 148 chevaux, et un couple de 135 lb-pi. Il suffit amplement à la tâche, en toutes circonstances, et effectue son travail en douceur et silencieusement. Les deux boîtes (manuelle cinq rapports ou automatique quatre avec mode manuel) s'y arriment avec compétence. Un autre quatre cylindres 2,3 litres se retrouve d'office sous le capot de la berline GT et des « Sport ». Il anime aussi certaines
versions de la Mazda6 et procure des performances un peu plus toniques grâce à sa culasse au calage variable de ses soupapes qui lui permet d'offrir 160 chevaux et un couple costaud. Les accélérations sont supérieures à celles des représentantes de la concurrence, et les reprises permettent de les laisser derrière. En prime, comme il tourne relativement lentement à vitesse de croisière, il consomme très peu et se fait très discret.
On a souvent écrit que le comportement routier des Protegé pouvait servir de référence dans leur créneau. J'ai eu l'occasion de mettre à l'épreuve des « 3 » et des « Sport » chaussées de pneus de 16 pouces, et même de 17 pouces (en option) quatre saisons et d'hiver et elles s'avèrent encore supérieures à leurs devancières. Le châssis extrêmement rigide permet des ajustements précis des suspensions, qui procurent à la fois un confort appréciable, et une tenue de route vive, agréable, et très sûre. La direction transmet assez fidèlement les messages parvenant de la route, et le freinage (quatre disques sur toutes les versions) est digne des performances.
À la base, la berline GX arrive assez bien pourvue en équipement, dont quatre freins à disque. La GS constitue aussi une très bonne affaire, et la dotation de base très complète
de la GT peut s'enrichir avec plusieurs accessoires souvent réservés à des voitures plus onéreuses, tels le cuir, le toit ouvrant et les roues de 17 pouces, lorsqu'on épluche le catalogue des options. Les « Sport » (GS et GT) en reçoivent encore davantage, incluant l'ABS, même si curieusement, le climatiseur demeure toujours une option. Les coussins gonflables latéraux brillent toujours par leur absence.
Jolies, agréables à conduire et à vivre, économes d'essence, performantes et tenant bien la route, les Mazda3 et Sport apparaissent très près du sans-faute. Vous auriez tout avantage à les fréquenter sérieusement.