Mazda MPV, miss personnalité versatile
Longtemps affublée d'une carrosserie ingrate et d'une conduite digne d'un camion, la MPV a été entièrement revue en 2002. Ceux qui n'ont connu que la première version auraient de la difficulté, aujourd'hui, à se croire au volant d'un véhicule portant le même nom ! D'ailleurs, MPV signifie Multi-Purpose Vehicule, qu'on pourrait traduire grosso modo par « véhicule à plusieurs utilités » ou, plus poétiquement « Méchant Paquet de Variations » !
Il ne faudrait cependant pas considérer que la MPV puisse se mesurer à une Honda Element, par exemple, au niveau de la polyvalence ! Mais on est ici en présence d'une fourgonnette à la fois pratique, jolie et de dimensions bien calculées. Même la version de base (GX) offre une troisième rangée de sièges ! Pour ce qui est de la beauté, il s'agit d'une question éminemment personnelle, mais en général, tous les gens de mon entourage ont été très tendres dans leurs commentaires. Peut-être parce que les lignes bien équilibrées la font paraître un peu plus petite qu'elle ne l'est en réalité.
Un unique moteur équipe toutes les versions de la MPV (GX, GS et GT). Ce même V6 3,0 litres se retrouve aussi dans le Tribute. Dans les deux cas, il développe 200 chevaux et, pour la MPV, seule une transmission automatique à cinq rapports peut s'y frotter. Les accélérations et reprises ne fracasseront aucun crâne sur l'appuie-tête mais pourront sortir l'automobiliste d'une mauvaise posture sans problème. Malheureusement, à l'occasion, la transmission de notre véhicule d'essai passait les vitesses de façon un peu sèche. Quant aux quatre freins à disque avec ABS (disponibles uniquement sur les modèles GS et GT), ils remplissent adéquatement leur mandat de stopper le véhicule mais ils n'affichent pas le même mordant que ceux d'une Honda Odyssey, par exemple. La suspension se révèle fort confortable et ce n'est que sur un pavé très dégradé (croyez-le ou non, j'en ai trouvé près de chez moi !) que l'arrière cherche à se dérober. Une solution pratique et sécuritaire pour éviter ce genre de cascades : ralentir ! Au chapitre de la conduite, le volant gagnerait à se montrer un peu plus communicatif mais cela n'empêche pas, lorsqu'on pousse le véhicule dans une courbe, de constater un comportement sous-vireur, facile à maîtriser. D'ailleurs, rendu à ce point, vous sentirez votre dos glisser vers la gauche ou vers la droite sur le dossier du siège. Considérez ce manque de soutien latéral comme la marque d'une limite à ne pas dépasser !
À part quelques « silements » de vent mal filtrés, l'habitacle de la MPV se montre agréablement silencieux. À l'avant, les passagers reposent sur des sièges un peu durs mais très confortables, et la visibilité ne cause pas de problème sauf, peut-être, en cas de stationnement, ce qui nous rappelle rapidement qu'il ne s'agit pas d'une Miata mais bien d'une fourgonnette ! Par contre, soulignons que les vitres des portes coulissantes s'abaissent. Il s'agit d'une astuce des plus appréciées ! Les bancs de la rangée médiane sont, naturellement, moins accueillants que ceux situés à l'avant et c'est surtout au niveau du dégagement pour les jambes que l'espace est compté. Ces deux sièges peuvent être facilement retirés de leurs ancrages pour donner plus d'espace de chargement mais ils restent assez lourds. Lorsqu'ils sont en place, ils peuvent être avancés ou reculés et celui de droite coulisse latéralement pour offrir un meilleur accès à la banquette arrière. Cette dernière se montre relativement accueillante pour deux adultes mais un troisième criera « pardon mononcle ! » très rapidement. Cette banquette se remise dans une cavité pour former un plancher plat. Lorsque le dossier (assez dur, en passant) est relevé, cette dépression forme un espace de rangement fort apprécié. Ladite banquette peut être retournée pour faire face à l'arrière mais cette configuration ne peut servir que lorsque le hayon est ouvert. De plus, on y est mal assis.
Parmi les autres irritants, il faut absolument mentionner ce tragique levier de vitesses « à la colonne » qui cache immanquablement les boutons de la radio ou de la ventilation. En plus, on le confond souvent avec le levier des essuie-glaces, ce qui fait qu'on asperge le parebrise de lave-glace plutôt que d'embrayer ! Mais il s'agit ici de broutilles comparativement au pneu de secours... Ce dernier étant logé sous le véhicule, il faut, pour y avoir accès, tirer sur une espèce de plateau... Enfin, je ne sais trop puisque je n'ai jamais réussi quoi que ce soit avec ce diabolique système. En outre, le véhicule essayé possédait des jupes de bas de caisse et il faut, dans ce cas, tourner deux « pinouches » qui refusaient carrément de collaborer. Ma bouche, pourtant toujours si pure, s'est alors mise à proférer des propos orduriers et indéniablement offensants pour l'auteur de ce système... C'était un mercredi après-midi, il faisait beau et j'avais tout mon temps. Je n'ose imaginer mon langage si j'avais eu une crevaison en me rendant à un rendez-vous important une journée de pluie...
Si les dimensions relativement modestes de la MPV lui permettent de se montrer agile sur la route et de nous faire presque croire qu'on est au volant d'une automobile, un arrêt à une pompe à essence nous ramène invariablement à la réalité... Il s'agit bel et bien d'une fourgonnette !