Scion xB 2012: Plus ordinaire que son look
Le Scion xB, c’est comme un réfrigérateur. C’est carré, fichtrement pratique dans la maisonnée, assez vaste pour y faire tenir la dinde de Noël… mais désespérément ennuyant, voire inutile, lorsque vient le temps de danser la polka.
Ne vous méprenez pas : je les aime, ces véhicules tout en quadrilatère. Là où les gens regardent le Nissan cube avec un air dubitatif, je m’enthousiasme, ne serait-ce que pour son audace. Depuis sa refonte en 2008, le Scion xB a l’avantage d’être visuellement plus réussi avec une allure plus substantielle, plus futuriste. Mais le design est trompe-l’œil : il cache le fait qu’à l’intérieur, de même que sous le capot, c’est malheureusement très ordinaire.
Ordinaire en termes de matériaux, d’abord. Les plastiques ont certes fait l’effort de la texture et sont d’assemblage serré, mais ils sont durs et jumelés à un tissu de revêtement rêche, désespérément « charcoal ». Le tout se solde en un habitacle trop sobre pour ce qu’annoncent les lignes extérieures.
C’est aussi très ordinaire, côté insonorisation. Je sais, ce n’est pas facile d’être une boîte carrée qui fend l’air, mais reste que le bruit des pneus sur le bitume et du gravier qui vole dans les arches est démesuré. Aussi, les portières claquent sans conviction. Et je vous mets au défi de trouver la bonne position de conduite entre ces pédales trop courtes, ce volant (télescopique, enfin!) trop près du tableau de bord et ce siège qui, une fois reculé, nous rend les commandes hors de portée (au demeurant, très faciles à apprivoiser, ces commandes). La vision? Elle serait excellente, si seulement on parvenait à discerner le bout de la calandre et si, à l’arrière, on voyait plus bas par cette vitre de hayon. Une caméra de recul serait la bienvenue, comme pour le cube, mais cette option n’est pas proposée pour le Scion.
Il y en a qui critiqueront l’instrumentation du xB, en décalage au centre de la planche de bord. Moi, j’aime. Ainsi tournés vers le conducteur, tous les cadrans sont dans le champ de vision. C’est non seulement sécuritaire, c’est également reposant.
On ne peut qu’encenser l’espace intérieur. Plus large que la concurrence (de presque 7 cm), le xB nous met à l’aise comme un poisson dans… l’aquarium. Le dégagement aux têtes et aux épaules est ample et c’est aussi très respectable aux jambes arrière. Toutefois, ça aurait pu l’être davantage si la banquette s’avançait et se reculait, ce qu’elle ne fait pas (dans le Nissan, oui). Côté cargo, le Scion est plus long que ses rivaux (jusqu’à un tiers de mètre) et il avale son lot de marchandise, que l’on dépose facilement sur un plancher bas, une fois la banquette facilement repliée tout à fait à plat.
Encore de l’ordinaire
Revenons à nos « ordinaires » pour dire que la motorisation – l’ancien quatre cylindres 2,4 litres de la Toyota Camry – commence à se faire vieille. La cote combinée touche presque les 8,5 l/100km, ce qui s’avère relativement gourmand. À sa décharge, le Scion livre quand même une certaine puissance, soit 158 chevaux et 162 lb-pi. Mais avant de vous emballer pour cette cavalerie, sachez que cette vigueur est handicapée lorsque transigée par la boîte automatique… à quatre rapports. Vous avez bien lu : quatre rapports. Tant les accélérations que les reprises sont poussives et bruyantes, comme si on avait affaire à une boîte CVT (ce n’est pas un compliment, ça). Heureusement, le mode manuel est disponible pour donner un peu de cœur à tout ça.
Toujours dans les « ordinaires », soulignons la suspension arrière qui mise, comme attendu, sur la poutre de torsion. Résultat tout aussi attendu : une balade sèche et bondissante, avec en prime des amortisseurs qui se font trop sentir… et trop entendre. On a droit à des freins à disques tant à l’arrière qu’à l’avant (la concurrence ne peut pas en dire autant), mais le freinage est invalidé par une pédale de trop longue course avant que ça ne morde. La direction – électrique, bien entendu – ne transmet pas les palpitations de la route aussi bien qu’elle le devrait et si elle place le véhicule là où on le souhaite, il reste que ça se fait par le biais d’un volant trop mince en paume pour être agréable.
Une seule version
Côté équipements, Scion a décidé de n’offrir qu’une version de son xB. Il vient tout équipé à 18 270$ avec boîte manuelle. Pensez climatiseur, régulateur de vitesse, rétros chauffants, commandes audio au volant. On peut opter pour le cuir et les sièges chauffants avant, mais n’espérez pas le démarrage sans clé, le toit ouvrant ou la climatisation automatique, ça ne figure pas au catalogue – ça l’est cependant dans le catalogue de Nissan.
Bref, le Scion xB est pratique, mais il n’a (toujours) rien pour danser la polka.