Ferrari F458 Italia 2012: Pur Sang
Avec un moteur V8 d’anthologie, une boîte à double embrayage ultrarapide et une carrosserie qui ressemble plus à un avion de chasse qu’à une voiture de sport, la 458 Italia représente la quintessence du savoir-faire de la célèbre marque au cheval cabré et déborde d’innovations sur le plan technique.
Si la 458 Italia peut être qualifiée de véritable voiture de course avec plaque d’immatriculation, c’est en partie en raison de la filiation avec la supervoiture Enzo, produite à 400 exemplaires par Ferrari entre 2002 et 2004 qui elle aussi était très étudiée sur le plan de l’aérodynamisme. Mais ce qualificatif lui est également donné en raison du style de l’habitacle, carrément inspiré d’une voiture de compétition. Il suffit de prendre le volant en mains pour s’apercevoir que presque toutes les commandes y ont été intégrées, à la manière d’un volant de F1. Le tachymètre s’affiche avec la couleur jaune adoptée sur la F430 et en position centrale dans le bloc d’instruments, où il est flanqué de deux petits écrans servant à relayer les informations du système de navigation, de la radio ainsi qu’une reproduction digitale d’un indicateur de vitesse analogique.
Un V8 exceptionnel
Dès le démarrage, la sonorité plus qu’évocatrice du V8 annonce la couleur d’une expérience de conduite hors de l’ordinaire et l’accélération initiale s’avère intense, surtout lorsque le moteur franchit la barre des 3200 tours-minute alors que le couple commence à se faire sérieusement sentir. À l’approche de sa limite de révolutions de 9000 tours-minute, le V8 rage avec un hurlement qui vient vous chercher jusque dans les tripes et, avec ses 562 chevaux pour 4,5 litres, ce moteur livre presque 125 chevaux par litre de cylindrée, ce qui est tout simplement phénoménal.
Les liaisons au sol sont assurées par des suspensions dont les amortisseurs sont pilotés électroniquement afin d’assurer la meilleure tenue de route en toutes circonstances et de réduire au maximum l’effet de plongée au freinage. L’une des particularités les plus appréciées de la boîte à double embrayage est la fonction qui permet de rétrograder successivement de plusieurs rapports lors d’un freinage appuyé à l’approche d’un virage en maintenant une pression constante sur le palier de commande de gauche. La direction s’avère plutôt légère, mais d’une précision remarquable, et la 458 Italia s’inscrit en virage comme un véritable scalpel, alors que le roulis est facilement contrôlé. Malgré son potentiel de performance très élevé, la 458 Italia est relativement facile à conduire et ne demande que très peu d’efforts de la part du conducteur, hormis d’apprendre à apprivoiser la nouvelle disposition des commandes au volant.
Une nouvelle rivale se pointe
Les comparaisons entre la Ferrari 458 Italia et la nouvelle McLaren MP4-12C sont maintenant inévitables parce que ces deux voitures sont de conception très similaire étant toutes deux des sportives à moteur V8 logés en position centrale. Leur puissance est comparable avec 562 chevaux pour l’Italienne et 592 pour l’Anglaise et les deux marques se livrent une lutte de tous les instants dans le Championnat du monde de Formule Un, où elles sont d’ailleurs les deux seules écuries qui ont été engagées toutes les saisons depuis l’arrivée de McLaren en F1. Mais l’aspect le plus significatif qui permet de marquer la différence entre ces deux exotiques aux performances spectaculaires se situe au niveau de leurs systèmes électroniques de contrôle de la stabilité.
Les deux voitures permettent au conducteur de choisir le degré d’intervention de ces systèmes, mais seule la Ferrari autorise une désactivation complète par l’entremise du mannetino localisé sur le volant, alors que celui de la MP4-12C demeure en fonction, même lorsque le mode « track » est sélectionné. Il est donc plus facile de provoquer des glissades à l’accélérateur avec la Ferrari, qui ne rechigne pas du tout à l’idée de se faire traiter de la sorte, alors que la MP4-12C ne permet pas autant de latitude et qu’elle demeure plus sensible lorsque poussée à la limite. Bref, l’Italienne peut se montrer plus « joueuse » que l’Anglaise, elle qui récompense une approche plus précise, voire même chirurgicale, dans le style de pilotage. Vous l’aurez compris, il faut aller chercher loin et pousser les voitures à leurs limites pour trouver le facteur qui fait la différence.
Dévoilée en première mondiale au Salon de l’auto de Francfort, la nouvelle version Spyder de la Ferrari 458 Italia proposera sensiblement la même expérience de conduite, mais à ciel ouvert grâce à un toit souple en toile, qui a été préféré au toit rigide rétractable développé pour la California, pour des raisons de tradition et, surtout, pour ne pas pénaliser ce nouveau modèle d’un trop grand excédent de poids. Elle sera certainement plus lourde que le modèle conventionnel en raison de l’ajout d’éléments de structure pour préserver la rigidité de la voiture, mais les ingénieurs de la marque prétendent que le poids demeurera sous la barre des 1500 kilos. Par ailleurs, la version Spyder sera dotée de tous les éléments mécaniques et techniques que l’on retrouve sur la 458 Italia, et parions que la sonorité du moteur sera encore plus grisante au volant du cabriolet.