Cadillac SRX 2012: Compétent, mais pas inspirant
Le Cadillac SRX s’inscrit dans le créneau des multisegments de luxe et partage l’essentiel de sa structure avec les Chevrolet Equinox et GMC Terrain. Toutefois, le gabarit du SRX est plus imposant et son poids est nettement plus élevé que les deux autres en raison principalement de son équipement plus complet, prestige de la marque oblige. Depuis la refonte survenue en 2010, le SRX adopte les lignes taillées au couteau, qui sont devenues la signature visuelle de la marque. Cependant, l’effet n’est pas aussi frappant avec le SRX qu’avec la CTS Coupé.
Élaboré sur la base de la plate-forme Theta, qui sert aux utilitaires de taille compacte ou intermédiaire chez General Motors, le SRX est disponible en traction, mais aussi avec un rouage intégral, beaucoup mieux adapté à nos conditions climatiques. Le style de l’habitacle rappelle celui de la carrosserie, et le tableau de bord est à la fois bien dessiné et bien fini. Étrangement, on éprouve une sensation un peu clinique à bord du SRX, soit une sensation semblable à celle que l’on éprouve dans la salle d’attente du dentiste. Tout est fonctionnel, mais l’ambiance est un peu froide. Les sièges avant offrent un bon maintien et il est facile d’adopter une bonne position de conduite au volant, mais l’espace est un peu juste pour ce qui est du dégagement pour les jambes et la tête aux places arrière où le coussin des sièges est plutôt ferme. L’espace cargo mérite des éloges, puisqu’il est doté de rails de fixation permettant de bien arrimer les bagages ou colis, Cadillac s’étant fortement inspiré des véhicules européens concurrents à ce chapitre.
Un comportement routier sûr
Sur la route, le SRX s’avère plutôt agréable à conduire, mais n’épate pas la galerie pour ce qui est de la dynamique. La direction est correcte, son assistance est bien dosée et les réactions du véhicule sont toujours sûres et prévisibles, surtout dans le cas des modèles à rouage intégral, qui non seulement améliore la motricité sur surfaces glissantes, mais permet aussi de transférer une partie du couple à la roue arrière extérieure afin d’améliorer le comportement du véhicule en virages. Cela dit, à cause de son poids très élevé, le SRX ne propose pas une conduite aussi inspirée ou sportive que les véhicules européens concurrents, et ce, même si les suspensions adoptent des calibrations plutôt fermes. À plus de 1980 kilos, le SRX est loin d’être un poids plume, et sa masse importante affecte inversement les accélérations, les reprises et la tenue de route, sans parler du freinage.
Par ailleurs, le SRX est presque aussi silencieux que le Lexus, ce qui est un exploit notoire. En ce qui a trait à la motorisation, la boîte automatique passe les rapports plutôt lentement, histoire de bonifier le confort, mais il est possible de la contrôler en mode manuel, au moyen du levier de vitesse, pour effectuer des changements de rapport un peu plus rapides. Notre véhicule d’essai était équipé de roues surdimensionnées de 20 pouces, ce qui signifie aussi que l’achat de pneus de remplacement ou de pneus d’hiver s’accompagnera d’une facture très salée.
Un nouveau moteur pour 2012
Au cours des dernières années, le SRX a souvent changé de moteur, les deux derniers en lice étant un V6 de 3,0 litres de 265 chevaux dont la puissance était plutôt juste, compte tenu du poids du SRX. Cela avait pour effet de rendre certaines manoeuvres, comme le dépassement sur routes secondaires, plus hasardeux. Un V6 turbo de 2,8 litres et 300 chevaux développé pour la marque Saab était également au programme, mais même si sa puissance était plus adéquate, ce moteur ne livrait pas son couple de façon linéaire.
Afin de corriger ces lacunes, le SRX fera l’objet de changements pour 2012, puisqu’il recevra le V6 de 3,6 litres emprunté à la Chevrolet Camaro et la Cadillac CTS. Sous le capot du SRX, ce moteur développera 308 chevaux et 265 lb-pi de couple et deviendra le seul moteur disponible pour ce modèle. Par ailleurs, la technologie Bluetooth fera partie de la dotation de série sur tous les modèles SRX 2012, et le volant chauffant sera également offert de série sur les modèles haut de gamme.
Pour ce qui est de l’avenir à plus long terme de ce modèle, les rumeurs persistantes indiquent que Cadillac serait en train de développer une version à motorisation hybride « branchable » du SRX pour l’année-modèle 2013, et que cette nouvelle version pourrait recevoir un moteur thermique de quatre ou six cylindres jumelé à un moteur électrique, alimenté par un ensemble de batteries. Comme il s’agirait d’un hybride branchable, il serait possible de recharger l’ensemble de batteries pendant la nuit pour profiter pleinement de la motorisation électrique et ainsi réduire la consommation de carburant. Histoire à suivre…
Somme toute, il est clair que le SRX de Cadillac a été conçu afin de se mesurer au RX de Lexus, et c’est un véhicule confortable, compétent et qui a un certain style. Il est toutefois dommage de constater que son poids élevé affecte autant la dynamique de son comportement routier.