Toyota Corolla 2012: Et si c’était la voiture parfaite?
Entendons-nous tout de suite, la Toyota Corolla n’est pas la meilleure voiture au monde même si c’est l’une des plus vendues. Pourtant, en conduisant cette populaire Nippone, il faut se rendre à l’évidence : pour se rendre du point A au point B confortablement, sans crainte de tomber en panne, sans laisser ses économies chez les pétrolières et le faire dans une voiture qui affiche l’un des coûts au kilomètre les plus bas de l’industrie, la Corolla est difficile à battre. Et pour la grande majorité des conducteurs, ça suffit largement. D’où sa popularité!
Il faudrait aussi ajouter à cette équation le fait que la Corolla représente un investissement à long terme. Sur nos routes pourtant peu gentilles pour les voitures, bon nombre de Corolla des années ’90 continuent de circuler, quelquefois en affichant un physique ingrat, mais une mécanique toujours en forme… pour peu que la pompe à eau ait été changée! Cette fiabilité qu’on lui reconnaît inspire un sentiment de confiance qui n’est pas usurpé et qui rassure l’acheteur d’aujourd’hui.
Comme une Audi R8!
L’année dernière, Toyota a apporté des changements tardifs à sa Corolla. On a modifié un peu la partie avant, tandis que l’arrière a connu un peu plus de modifications. Dans l’habitacle, les altérations sont peu visibles, sauf peut-être pour le volant qui adopte maintenant une partie inférieure rectiligne comme celui de la… Audi R8! Ce qui, toutefois, ne rend pas la Corolla plus sportive. Le tableau de bord n’est pas des plus hop-la-vie et ceux qui aiment le gris souris et le noir seront bien servis. Il faut aussi souligner la pendule qu’on retrouve dans la partie centrale inférieure du tableau de bord et qui semble provenir d’un stock datant du début des années 90. Autrement, les quelques boutons et commandes sont faciles d’accès et placés de façon ergonomique. Les sièges font preuve de confort, la visibilité tout le tour est très bonne et la qualité d’assemblage est généralement au-dessus de la moyenne même, si dans le cas certains plastiques, elle s’avère en dessous.
Si les stylistes de Toyota ont revu la carrosserie en cours d’année, leurs homologues de l’ingénierie auraient gagné à en faire autant avec la mécanique… Mais ce ne fut pas le cas. On retrouve donc le quatre cylindres 1,8 litre développant 132 chevaux. Cette écurie est suffisante pour la plupart des besoins même si, à l’occasion d’un dépassement par exemple, on aimerait avoir plus de pédale. La transmission de base est une manuelle à cinq rapports qui, ma foi, est presque agréable à manipuler. A-t-on revu l’embrayage ou la course du levier depuis mon dernier essai d’une Corolla munie d’une manuelle en 2006? Cependant, comme le moteur n’est pas très puissant, qu’il livre sa puissance maximale à 6 000 tours/minute et que la transmission est étagée pour l’économie d’essence, il faut apprendre à jouer du levier pour obtenir des performances correctes. La plupart des gens optent plutôt pour la boîte automatique… à quatre rapports seulement. Dans la réalité actuelle, quatre rapports pour une transmission, c’est comme un octogone à sept côtés. Mais comme elle fait du bon boulot, on ne lui en tiendra pas rigueur. Malgré tout, un rapport supplémentaire aiderait à diminuer la consommation, déjà bien contenue, et le bruit dans l’habitacle, peu contenu pour sa part.
Curieusement, Toyota offre une Corolla plus sportive, comme si les amateurs de Corolla appréciaient les qualités dynamiques d’une voiture… La version XRS reçoit un quatre cylindres de 2,4 litres de 158 chevaux. Certes, les performances sont plus étincelantes (c’est un peu fort comme adjectif, remarquez…) mais le fait que le moteur doive être plus stimulé pour en extirper les chevaux supplémentaires ne rend pas cette Corolla plus agréable à conduire, surtout en ville. Une manuelle à cinq rapports est livrée d’office avec cette variante tandis que l’automatique possède – tenez-vous bien! – cinq rapports.
Tagliani, passe ton tour
Il faudrait être un ministre en visite dans une région sinistrée pour tenter de faire croire que le comportement routier de la Corolla est sportif. Rien n’est plus faux. Certes, la voiture s’accroche avec ténacité dans les courbes, mais au prix d’un certain roulis. La direction, trop assistée et manquant cruellement de retour d’information, est tout de même assez précise, mais elle ne donne aucunement le goût de jouer les Tagliani. Les suspensions, indépendante à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière, sont plutôt axées vers le confort même si une route en mauvais état (oui, oui, au Québec ça se trouve) a tôt fait de déstabiliser le train arrière. Au chapitre des suspensions, celles de la XRS sont (un peu) plus rigides. Comme c’est devenu la coutume chez Toyota/Lexus, dès que les systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale entrent en jeu – et Dieu sait qu’ils entrent en jeu au moindre prétexte – une série de bips plus stressants qu’informatifs se fait entendre.
La Toyota Corolla est loin d’être la meilleure voiture au monde. Ni, surtout, la plus agréable à conduire. Mais elle répond parfaitement aux besoins d’une majorité de conducteurs. N’est-ce pas cela le but premier d’une voiture?