Land Rover LR2 2012: Le bébé de la famille
Dans une famille, les aînés ont souvent droit à toutes les attentions. Ils sont plus grands, plus forts et excellent dans les sports ou sur le plan académique. Puis il y a le plus jeune, celui qui dérange tout le temps, qui passe en dernier et qui tente de se faire remarquer en disant des énormités lorsqu’il y a des visiteurs. Le LR2 est un peu comme ce petit dernier, mais puisque c’est un VUS de luxe, il est poli et bien élevé.
Force est d’admettre que le LR2 vit dans l’ombre des grands LR4, Range Rover et Range Rover Sport, et bientôt l’Evoque, qui sera une des vedettes de la famille à son arrivée sur le marché. C’est que ce LR2 fait office de modèle d’entrée de gamme. Il est plus petit, moins puissant et sa silhouette reste plutôt discrète. Autrefois, il s’appelait le Freelander et ce n’était pas un véhicule tellement intéressant. Lors de sa refonte en 2008, on a décidé de faire oublier le passé en lui donnant la nouvelle appellation LR2 (même s’il porte le nom de Freelander 2 dans plusieurs contrées). Mais peu importe sa désignation, il demeure un authentique Land Rover et possède les indéniables qualités propre à sa famille en matière de conduite hors route.
Comme les grands frères
Les LR4 et Range Rover, pour ne nommer que ces deux modèles, sont en mesure de franchir des obstacles que peu d’autres VUS peuvent dompter. Leurs étonnantes capacités hors route sont le fait de leur rouage intégral ultra sophistiqué. Évidemment, le LR2 est moins bien pourvu que ses grands frères à ce chapitre, car il ne possède ni gamme basse (LO), ni suspension ajustable en hauteur. En fait, son rouage intégral Haldex est plus simple, mais il reste que son efficacité a fait ses preuves, d’autant plus qu’il est associé au système de gestion Terrain Response, qui fait honneur à la réputation de la marque. Ce système permet au conducteur d’adapter le comportement du véhicule en fonction du type de sol sur lequel il circule. Les modes « tarmac » (asphalte), « herbe », « terre », « neige », « boue », « racines » et « sable » sont préprogrammés pour optimiser l’efficacité du rouage intégral. Le Terrain Response fait interagir les freins ABS, le système de contrôle de la stabilité, la transmission et l’accélérateur pour offrir le maximum de traction en tout temps. Il y a aussi le système d’aide à la descente, qui gère tous les paramètres ci-haut mentionnés, pour permettre au véhicule de descendre des pentes en toute sécurité. Le conducteur n’a qu’à relâcher les freins et le système s’occupe du reste. Ces aides électroniques à la conduite permettent à presque tout le monde de circuler dans les sentiers sans problème.
L’héritage de Ford
Il est fort possible que le LR2 bénéficie d’un nouveau moteur dans le futur, mais pour l’instant, les ingénieurs sont surtout occupés à peaufiner l’Evoque, qui fait ses débuts cette année. Ce Land Rover continue donc d’être un héritier de l’époque Ford. On se souvient que l’entreprise américaine était aussi propriétaire de Volvo, et pour diminuer les coûts de fabrication, on avait utilisé, pour le LR2, le châssis et la mécanique de la berline Volvo S80. Bien entendu, cette plate-forme a été sérieusement revue et rigidifiée. Mais on aurait pu trouver pire...
En fait, si la plate-forme est adéquate, le moteur a toutefois de la difficulté à suivre la parade. Le six cylindres en ligne de 3,2 litres n’est pas le plus récent et, surtout, pas le plus puissant. Ses 230 chevaux et 234 livres-pied de couple paraissent adéquats à première vue, mais ils peinent à la tâche lorsqu’on leur demande de déplacer près de 2000 kilos. Il faut donc planifier les dépassements. Et malgré la présence d’une boîte automatique à six rapports, la consommation dépasse les 14 l/100 km en ville. Ouch!
L’habitacle est correct, mais on ne peut s’empêcher de trouver des points communs avec certains modèles Ford, notamment en ce qui a trait au volant et à quelques commandes. Heureusement, la qualité des matériaux est bonne et la finition très relevée. Mais une petite mise à niveau serait nécessaire et la simplification des boutons et des commandes serait grandement appréciée.
Comme il se doit, tous les systèmes d’aide au stationnement, de connectivité ou de confort trouvent leur place à bord du LR2. Les sièges sont très accueillants et l’espace ne manque pas, même à l’arrière. Et comme tous les autres produits de la marque, l’insonorisation s’avère très poussée. Toutefois, on ne peut qualifier le LR2 de véhicule sportif, même si son comportement routier est des plus adéquats. Et comme pour tout Land Rover qui se respecte, le roulis en virage est important.
Même si la tradition de la marque demeure excellente, la fiabilité demeure toujours un point d’interrogation majeur lorsqu’il est question de Land Rover. Mais selon certaines publications qui surveillent la fiabilité des véhicules moteurs, celle du LR2 est dans la moyenne. Mais il reste encore beaucoup de progrès à faire en cette matière et le constructeur a du pain sur la planche s’il désire redorer son blason à ce niveau. D’ailleurs, lorsque les chroniqueurs automobiles se rencontrent, ils ont toujours une anecdote à raconter concernant leurs derniers déboires au volant d’un Land Rover.