Honda Pilot 2012: Égal à lui-même
Si le Pilot de la première génération se confondait dans la circulation en raison de ses lignes anonymes et de sa silhouette quelconque, son remplaçant est tout le contraire. Avec sa carrosserie taillée au couteau, ses angles aigus et sa partie avant quasiment verticale, il sait se faire remarquer, pas de doute là-dessus. Il est vrai que son apparence plutôt rustique détonne quelque peu en ville, mais justement, il n’a pas été conçu pour des balades sur la rue Racine à Saguenay, sur la Grande Allée à Québec et encore moins sur la rue Crescent à Montréal.
Son terrain de prédilection, ce sont les routes secondaires. On peut même s’aventurer sur des sentiers peu invitants. C’est qu’il est costaud, le Pilot. Mais costaud ne signifie pas nécessairement inconfortable, primitif et sans intérêt. En effet, il ne faut pas le juger en raison de son apparence. Bien des personnes ont critiqué son aspect extérieur, mais personnellement, je n’ai aucun reproche à faire en la matière. Il a l’air de ce quoi il est capable. Pas de faux-fuyant, pas de tentative plus ou moins heureuse de conjuguer urbanité et plein air. Le Pilot est un véhicule capable d’en prendre. Et qui plus est, qui traite ses occupants aux petits soins.
Il faut lever la jambe
En accord avec son caractère et sa silhouette, il faut lever la jambe bien haut pour arriver à prendre place à bord du Pilot. C’est en raison de son seuil de portière élevé. Si cette acrobatie se fait de façon bien peu élégante, elle a toutefois l’avantage de nous offrir une garde au sol de 204 mm. Avec tout ce dégagement entre le dessous du véhicule et le sol, on peut aborder la majorité des obstacles qui sont sur notre route avec l’esprit en paix. Cette paix d’esprit est accentuée par un habitacle sobre et accueillant. S’il est vrai que les matériaux pourraient être de meilleure qualité, particulièrement quand on tient compte du prix de vente du Pilot, il reste difficile de trouver à redire. J’ai bien apprécié les cadrans indicateurs de couleur aluminium avec chiffres noirs. Leur lecture est facile et cela crée un élégant contraste avec le reste de la planche de bord gris-noir. Les stylistes ont utilisé la même astuce pour la console centrale verticale, qui accueille les commandes audio, de la climatisation et du système de navigation par satellite. Soit dit en passant, ce dernier est assez facile d’utilisation. Je n’ai pas toujours connu beaucoup de succès avec ces dispositifs, mais celui-là m’a plu et je m’en suis accommodé aisément.
Toutefois, on a toujours droit à une – trop grande – multitude de boutons et commutateurs pour régler l’audio et la climatisation. Il faut détourner ses yeux de la route pour trouver la bonne commande, à tel point qu’il est plus prudent de s’immobiliser sur le bord de la route. Toutefois, après quelques jours, je me suis familiarisé avec la disposition des commandes principales et je suis arrivé à me tirer d’affaire sans nécessairement regarder la console et les différentes touches. Si certaines d’entre elles sont difficiles à localiser, ce n’est toutefois pas le cas du levier de vitesse, qui est placé sur la partie inférieure de la planche de bord, juste à la droite du volant. La position de conduite est bonne tandis que le volant gainé de cuir se prend bien en main. Sur chaque branche de celui-ci, on trouve les commandes audio, celle du régulateur de croisière, de même que celles de la téléphonie.
Compte tenu des dimensions imposantes de ce véhicule, il n'est pas surprenant que les places arrière centrales soient très généreuses et résolument confortables. On dit qu’il s’agit d’un véhicule qui propose pas moins de huit places, mais force est d’admettre que le huitième occupant devra être de petite taille pour être à l'aise.
Une conduite sans histoire
Le Honda Pilot est doté de l'incontournable moteur V6 de 3,5 litres. Il est associé à une boîte automatique à cinq rapports, dont le fonctionnement est sans histoire. Mais compte tenu de la consommation relativement élevée de ce moteur, un sixième rapport serait bienvenu. Malgré ses 250 chevaux, les accélérations sont dans la bonne moyenne, sans plus. Mais la douceur de ce moteur et une suspension relativement souple rendent l'expérience de conduite assez intéressante, pour autant que vous utilisiez votre jugement et adaptiez la vitesse du véhicule aux conditions routières. Ajoutons que la suspension arrière indépendante est également souple et se révèle parfois prise de court lorsque la chaussée est dégradée. En outre, le seuil de gravité relativement élevé incite à la prudence en certaines circonstances. Quant au rouage intégral, il n’a pas le perfectionnement de ce qu’on trouve, par exemple, sur le Grand Cherokee ou le Ford Explorer, mais il est suffisamment efficace pour affronter une grande variété de situations.
Ajoutons à cette fiche une capacité de remorquage de 2045 kg (4500 livres!), une bonne fiabilité et un habitacle très fonctionnel et vous avez un bon résumé des points forts du Pilot. Par contre, son moteur relativement gourmand, sa boîte automatique à cinq rapports et un certain manque d’agilité sont à inscrire dans la colonne des points négatifs.