Volvo XC90 2012: Le vétéran
Chez Volvo, on conserve ses modèles longtemps sans y apporter de modifications majeures. Nous en avons eu l'exemple avec la S60, qui l'an dernier, après une carrière d'environ une décennie, a eu droit à une refonte totale. Pour ce qui est du XC90, ce gros multisegment, il est toujours en piste sans avoir connu de transformation importante depuis 2002. Pas un véhicule pour les personnes avides de changement...
Malgré tout, ce modèle demeure l'un des plus vendus de la marque. Pour plusieurs, sa polyvalence, la sécurité qu’il offre et sa motorisation fort intéressante compensent amplement l’absence de changement à la carrosserie ou au tableau de bord. Cette approche est typique de la marque, qui a toujours été reconnue pour la longévité de ses modèles.
Choix simplifié
Lors de son apparition sur le marché, cette Suédoise proposait deux moteurs à cylindres en ligne. Curieusement, la version T5, moins puissante, était plus performante et plus équilibrée que le modèle T6, propulsé par un moteur six cylindres. C’est que ce dernier était relié à une transmission automatique déficiente. Quoi qu’il en soit, au fil des améliorations, on a renouvelé les groupes propulseurs avec succès. Jusqu’à tout récemment, l'acheteur avait le choix entre un six cylindres en ligne de 3,2 litres produisant 235 chevaux et un moteur V8 de 4,4 litres spécialement développé par Yamaha pour le XC 90. La puissance de celui-ci était de 311 chevaux et il était mieux adapté à ce véhicule que le moteur six cylindres qui s’avère un peu juste, une fois la voiture lourdement chargée. Dans les deux cas, la boîte automatique était à six rapports, tandis que le rouage intégral Haldex était de série.
Mieux encore, ce V8 était fait sur mesure pour le XC90. Son bloc-moteur avait été spécialement dessiné afin de s’insérer sans problème sous le capot de ce modèle, pour lequel on avait initialement prévu des moteurs en ligne. Mais savez-vous ce que Volvo a décidé ? La direction a choisi d’abandonner ce moteur pour limiter sa production au 3,2 litres six cylindres. Si le choix est simplifié, il devient nettement moins intéressant. Le V6 était presque aussi gourmand que le moteur abandonné, et pourtant, il se veut un peu juste lorsqu’on roule avec une pleine charge ou en tractant une remorque.
Sur une note plus positive, le rouage intégral a été essentiellement conçu et développé pour une utilisation sur des chaussées à faible coefficient d'adhérence et pas nécessairement pour affronter des sentiers difficilement praticables. Ce système développé par la firme suédoise Haldex se prête fort bien au remorquage.
Compte tenu du centre de gravité assez élevé de cette Volvo, de ses dimensions encombrantes et de son poids élevé, ce n'est pas nécessairement la voiture la plus agile, ni la plus dynamique. Par contre, sur la grande route, c'est un véhicule stable et silencieux dont la direction est passablement précise. Il faut toutefois déplorer un diamètre de braquage vraiment trop important, ce qui rend les manœuvres de stationnement particulièrement ardues.
Sécurité et polyvalence
Au niveau de la conduite, cette grosse Volvo se comporte de façon honnête et son rouage intégral permet d'affronter la plupart des conditions. Mais les points les plus intéressants de ce véhicule sont sa grande polyvalence et la sécurité traditionnelle de la marque. En ce qui a trait à la sécurité, les ingénieurs de la compagnie ont fait la grimace lorsque la direction leur a demandé de dessiner un véhicule utilitaire avec trois rangées de sièges. Pour les spécialistes de la sécurité de Goteborg, la présence d’une troisième rangée représentait un danger pour ses occupants en cas d'impact arrière. Ils ont donc développé une plate-forme excessivement sophistiquée, afin de protéger les passagers en cas d'impact. De plus, la section avant est spécialement développée pour empêcher le chevauchement lors de collisions entre des véhicules de différentes hauteurs. Et il a été l'un des premiers, sinon le premier, à être doté d'un dispositif anticapotage. Des capteurs permettent de détecter si le véhicule est en voie de capoter et entraînent alors une série d'interventions : ralentissement de la vitesse, freinage lorsque la situation devient encore plus corsée, multiples coussins gonflables qui se déploient afin de protéger les occupants, etc.
Mais on n'achète pas un véhicule dans le seul but de se protéger en cas de collision, on veut également l'utiliser dans la vie de tous les jours. À ce chapitre, le XC90 impressionne autant en raison de son confort que de sa polyvalence. Comme il se doit sur une Volvo, les sièges avant sont non seulement très confortables, ils offrent également un excellent support latéral. La banquette est suffisamment longue pour supporter les cuisses, un élément important lors de longs trajets. Les places de la seconde rangée sont confortables, tandis que celles de la troisième banquette sont surtout réservées à des personnes de petite taille ou à des enfants. Justement, ces sièges arrière peuvent être déployés et agencés de différentes façons, ce qui permet de transporter personnes et bagages de façon optimale.
Le XC90 n'est pas un mauvais choix, il possède encore des atouts et des qualités qui seront appréciées de bien des consommateurs. Comme ce fut longtemps le cas chez Volvo, les changements ne se font qu'après plusieurs années, mais malgré cette longévité, sa fiabilité n'est pas des plus exemplaires.