Subaru Forester 2012: Plus ça change, plus c'est pareil
Si vous faites partie des consommateurs qui apprécient les changements radicaux et les modèles entièrement transformés après un court laps de temps sur le marché, vous n'êtes certainement pas un amateur de Subaru. Chez ce constructeur japonais, on se préoccupe de la mécanique d'abord, de la qualité de l'habitacle ensuite, pour se consacrer, en dernier lieu, à la silhouette extérieure.
Au niveau de l’esthétique de ses véhicules, il faut souligner les progrès considérables de ce constructeur. Le Forester en est un bel exemple. La silhouette du modèle de première génération était déséquilibrée visuellement, ce qui a fait déchanter bien des acheteurs potentiels. La compagnie nous répondait que cela permettait d'avoir une fenestration imposante et une meilleure visibilité. Pourtant, les modèles de la génération actuelle sont plus élégants, tout en respectant toutes les exigences en fait de visibilité, de rigidité de caisse et j’en passe.
Un moteur incontournable
Depuis plusieurs années maintenant, le Forester est propulsé par un moteur quatre cylindres à plat de 2,5 litres. Mais il ne faut pas en conclure pour autant qu'on a toujours affaire au même moteur. Les ingénieurs ne cessent de l'améliorer, de le réviser et de modifier ses organes internes. Nous en avons eu une autre preuve au cours de l'année 2011, alors que Subaru nous a proposé une version revue et améliorée de ce 2,5 litres. Malgré plusieurs améliorations des éléments internes et l’arrivée d'un double arbre à cames en tête, sa puissance est demeurée la même, soit 170 chevaux. Pour sa part, le couple a progressé passant de 170 lb-pi à 174. Les autres modifications comprennent un allongement de la course des pistons et une réduction de l’alésage, ce qui permet de réduire les vibrations, d’obtenir une chambre de combustion plus compacte et d’optimiser la combustion du carburant. Comme sur la version précédente, ce moteur est associé de série avec une boîte manuelle à cinq rapports ou à une automatique à quatre rapports disponible en option. On déplore toutefois que Subaru ne nous propose pas une transmission automatique à cinq ou même six rapports, comme le fait la concurrence.
Il est également intéressant de souligner que le rouage intégral, de série sur toutes les Subaru, est différent selon qu’il s’agisse d’une transmission manuelle ou automatique. La boîte manuelle est associée à un différentiel central autobloquant à visco-coupleur qui répartit la puissance dans un mode 50/50. Dans le cas de la boîte automatique, le choix s’est porté sur une boîte de transfert électronique à disques multiples. Dans ce cas, la répartition de la puissance se fait dans une proportion 60/40.
Il ne faut pas oublier de mentionner qu'il est toujours possible de commander le Forester avec la version turbocompressée de ce 2,5 litres. Cette fois, la puissance est de 224 chevaux. Mais comme il est offert sur des versions plus équipées, son prix est élevé par rapport aux modèles dotés du moteur atmosphérique.
Les chiffres ne disent pas tout
De prime abord, il semble que ces modifications au moteur atmosphérique s'expliquent par le désir des ingénieurs d’en « ajouter une couche ». En effet, la puissance est identique, le couple un tantinet plus important, mais rien pour tout transformer. C'est vrai, mais en conduite, ce nouveau moteur m’a paru plus homogène en certaines circonstances. Avec le moteur précédent, qui était à simple arbre à cames en tête, il arrivait parfois de percevoir une certaine hésitation, un peu plus de rugosité à des régimes intermédiaires et lorsque la charge du moteur était plus importante. Cette version améliorée du 2,5 litres m’est apparue davantage en mesure de répondre à l'appel et ce, peu importe les circonstances. Mais il ne faut pas se bercer d'illusions : si vous désirez charger votre Forester plus que la moyenne ou circuler sur des sentiers secondaires dotés de pentes raides, il est préférable d’opter pour le moteur turbocompressé.
Sur la route, le rouage intégral accomplit toujours du bon travail, la direction est relativement précise et la tenue de route, sans histoire. J’ai eu l'opportunité, l'hiver dernier, de rouler sur des routes très glacées par un froid sibérien, et notre Forester à l'essai a dompté les éléments.
S'il est une chose qui n'a pas changé chez Subaru, c'est la qualité de l’assemblage et des matériaux. Il faut de plus souligner que la présentation du tableau de bord est beaucoup moins terne qu'auparavant. On n’a plus l'impression que le design chez Subaru est le résultat d'une boîte à suggestions placée à côté de la cafétéria de l’usine. Et bien que la fenestration nous semble moins importante que précédemment, la visibilité arrière convient parfaitement lors des manœuvres de recul.
À première vue, les modifications semblent peu importantes, mais il est certain que le véhicule a gagné en sophistication. D'autant plus que les groupes d'options ont été modifiés à l’avantage du client, que la fabrication est encore plus solide qu’auparavant, tandis que les prix sont demeurés relativement stables. Bref, année après année, ce constructeur ne cesse de peaufiner ses produits, même si ce n'est pas toujours assez spectaculaire au goût de certains.