Infiniti QX 2012: Toujours vivant
On croyait qu’Infiniti Canada allait laisser tomber son QX56. Après tout, la première génération de ce véhicule n’avait trouvé que 1623 preneurs au pays, et ce, en six ans. Pourtant, Infiniti a remis ça l’an dernier avec un modèle plus monstre encore.
Il est monstre, cet utilitaire pleine grandeur. Il est plus long (il fait 5,3m) et plus large (il fait 2m) qu’à peu près tout ce qui se fait dans la catégorie des Cadillac Escalade, Land Rover et Lexus LX, exception faite du Lincoln Navigator (toujours vivant, celui-là?). En ce qui a trait au design, la boîte carrée d’autrefois a cependant été reléguée au placard, au profit d’un style plus en rondeurs et plus agréable au regard.
Infiniti a aussi décidé de rehausser le confort de son véhicule. Le QX a voulu se différencier de ses cousins Nissan en adoptant une architecture inspirée du Nissan Patrol. Conséquence : le nouveau châssis est très rigide et il assure un comportement nettement plus civilisé, qui donne ce petit quelque chose auquel on est en droit de s’attendre de la part d’un véhicule de plus de 70 000$. Un bémol toutefois : la suspension (la double triangulation est conservée) a été ajustée afin que tout le monde à bord se sente porté sur un nuage. Vous vous en doutez, les journalistes automobiles que nous sommes auraient préféré plus ferme pour aborder les virages avec assurance (là, ça s’écrase). Le problème aurait pu être réglé avec un sélecteur faisant passer les éléments suspenseurs de confo à sport, au lieu de quoi, Infiniti y va d’un contrôle hydraulique qui, relié aux amortisseurs, permet en manœuvres le transfert d’un liquide de gauche à droite. Le but est de réduire l’inclinaison de la carrosserie, mais honnêtement, le roulis n’est pas neutralisé pour autant.
De la puissance pour ébranler la masse
Pour ébranler ces presque 2700 kilos de masse, il en faut, de la puissance. Pas de problème, le V8 de 5,6 litres (emprunté à la grande berline M56) en donne. Avec son injection directe et sa technologie VVEL, ce moteur est moderne, doux et, fort de ses 400 chevaux et 413 lb-pi, permet des décollages d’une belle suavité.
En reprises sur l’autoroute, le QX56 nous surprend avec encore de la vigueur sous le pied droit. L’automatique sept rapports fait dans la transparence et on ne ressent pas le besoin de se servir de son mode manuel. L’appétit en carburant? Nous avons enregistré une moyenne de 13,6 litres sur autoroute, ce qui n’est pas si mal pour un presque autobus. Mais bien sûr, ça se corse en ville.
Hors route, il est faux de penser que le QX56 peut se démener autant qu’un Jeep. Certes, il arbore un sélecteur quatre roues motrices, mais reste qu’il est trop large et trop long pour les petits sentiers non battus. Qui plus est, aucune plaque ne vient protéger ses organes vitaux et sa suspension souffre d’un trop grand débattement pour être en mesure de débrouiller efficacement à travers les obstacles. Par contre, la capacité de remorquage demeure élevée (8500 livres), même s’il s’agit là de 400 livres de moins qu’à la génération précédente.
Confort indéniable
Dans l’habitacle, l’insonorisation et les matériaux sont de qualité, l’assemblage est soigné et les sièges avant, aussi larges que confortables, sont de surcroît chauffants et ventilés. Le confort est indéniable et si vous ne trouvez pas là une position de conduite qui vous convienne, c’est que vous devez vous poser de sérieuses questions sur votre état de santé. Les places en deuxième rangée offrent un excellent dégagement à la tête et aux jambes. On peut opter pour des sièges capitaine encore plus douillets, mais leur présence fait perdre une place. Étrangement, les places sur la banquette du fond sont étroites et étriquées. On se serait attendu à plus de la part d’un si grand véhicule.
Les banquettes se replient facilement pour accorder un espace cargo fort généreux — le mot est faible —, mais le seuil de chargement est élevé. Certes, on aime cette position de conduite plus haute que nature — avec une garde au sol de 234mm, le capot arrive aux épaules! —, mais monter à bord de ce véhicule tient de l’acrobatie, sans oublier qu’il faut s’agripper à une poignée bien mal positionnée. Un peu plus et on devra faire appel au légendaire escabeau…
Les technologies de dernière heure ne manquent pas à bord du QX56 et elles sont faciles à apprivoiser. On aime le volant chauffant et électriquement ajustable. On aime le système Around View qui projette à l’écran les images comme si elles étaient vues des airs. On aime également le chic des phares au xénon adaptatifs, la paresse que concèdent le hayon et la banquette électriques, ainsi que la simplicité du démarrage sans clé. Ce régulateur intelligent, qui s’ajuste à toutes les gammes de vitesse (sauf en arrêt d’urgence), nous plaît tout autant. Enfin, on aime cet avertisseur d’angles morts qui signale les problèmes à l’aide d’un discret, mais efficace, voyant sous les rétroviseurs.
Seul élément détestable : l’alerte de changement de voie qui, heureusement, se désactive. Sinon, un avertisseur sonne dans l’habitacle chaque fois qu’on franchit la ligne sans clignotant. Et avec un véhicule d’une telle largeur, on les franchit souvent, ces lignes...