Kia Rio, revenir aux jeux de base...
Sans vouloir dénigrer ces gens ayant à coeur le travail bien fait et le respect de leurs admirateurs, je suis convaincu que certains multimillionnaires qui forment la triste équipe des Expos devraient se promener quelques jours au volant d'une Kia Rio de base... ça replace les valeurs ! Mais n'allez surtout pas croire que la Rio est une mauvaise voiture... Il s'agit d'un véhicule bas de gamme, certes, mais qui remplit parfaitement bien son rôle. La Rio sait attirer les consommateurs qui ne peuvent consacrer beaucoup de budget à l'achat et l'entretien d'une voiture.
La Rio, tout comme l'an dernier, se décline en quatre niveaux : base (ou S), RS, LS et RX-V. Il ne faut pas avoir étudié les mathématiques longtemps pour comprendre qu'à un prix de base avoisinant les 13 000 $, la S représente la véritable aubaine de la famille Kia.
La S propose, en équipement de série, deux coussins gonflables, la radio AM/FM/CD, un support lombaire pour le conducteur et l'horloge numérique. La RS ajoute la direction assistée à assistance variable, le siège du conducteur ajustable en hauteur et des essuie-glaces intermittents à vitesse variable. La transmission automatique à quatre rapports et la climatisation sont offertes en option. Ces deux derniers éléments se retrouvent d'office dans la LS, de même que les glaces électriques, le tachymètre, le filet à bagages, les rétroviseurs électriques et chauffants S.V.P. et des phares antibrouillard.
Une rio presque sportive
Ces trois niveaux d'équipement se retrouvent sur la berline, aux lignes somme toute fort agréables. La RX-V, elle, se veut la sportive de Kia (sportive étant, ici, un bien grand mot...). Avec sa jolie carrosserie de type familiale, elle peut donner, effectivement, une impression de vitesse. Mais des roues en alliage et un aileron placé à l'arrière sur le toit ne donnent pas nécessairement des ailes... Précisons tout de suite que peu importe le modèle choisi, la mécanique demeure la même. Le moteur de 1,6 litre possède quatre cylindres et développe 104 chevaux ainsi que 104 livres-pied de couple. Ce moteur est aussi amorphe à bas régime que celui d'un tracteur de ferme et pratiquement aussi bruyant dès qu'on enfonce l'accélérateur. Et si vous comptez faire de la haute vitesse avec une Rio, le port de bouchons auditifs est fortement recommandé... Disons aussi que les mots « haute vitesse » et « Rio » dans la même phrase sonnent un peu comme « ado » et « ménage » ensemble ! En fait, la tenue de route de la Rio s'avère pour le moins déficiente. Les suspensions se révèlent trop flasques et, si elles assurent un confort de bon aloi, elles ne permettent pas aux roues de bien s'accrocher au bitume. La Rio se montre résolument sous-vireuse, mais il faut dire que les pneus d'origine de qualité très moyenne aident grandement les suspensions dans leur médiocrité. De façon plutôt ironique, au passage de trous et bosses, lesdites suspensions peuvent réagir avec trop de fermeté. Ce dernier qualificatif ne peut aucunement s'appliquer à la direction, par trop légère à vitesse de croisière.
La transmission automatique à quatre rapports travaille généralement bien et passe les rapports sans trop s'obstiner. La transmission manuelle, dont le levier semble boulonné à des guimauves, possède cinq rapports et fait bien son boulot même si l'embrayage sentait déjà le chauffé après seulement deux départs sur les chapeaux de roues. Les freins, à disques à l'avant et à tambours à l'arrière, sans ABS (offerts en option quand même), manquent nettement de rigueur et autorisent des distances d'arrêt parmi les plus longues de l'industrie... Encore une fois, les satanés pneus d'origine n'aident pas la cause de la Rio.
À petite voiture, petit habitacle
À l'intérieur, le dénuement est accentué par la tristesse et la piètre qualité des plastiques et des tissus. Par contre, les sièges se montrent confortables même si le support latéral est pratiquement inexistant. Heureusement qu'il y a un volant pour s'accrocher ! De plus, l'habitacle est tellement étroit qu'on joue rapidement du coude, surtout dans la version manuelle. La position de conduite ne pose vraiment pas de problèmes, en raison d'un volant et d'un siège ajustables en hauteur. Le repose-pied, par contre, pourrait être situé un peu moins près du conducteur. Ce dernier, à défaut de pouvoir contempler une instrumentation complète et quelques commandes cachées par le volant, jouit, au moins, d'une excellente visibilité extérieure dans la berline. Et si la sonorité de la radio compte parmi vos priorités, prière de les réviser ou d'installer un appareil plus performant ! Les passagers désirant se trouver à l'arrière (« désirant » n'étant sans doute pas le terme exact...) doivent se prêter à quelques contorsions pour accéder à un siège peu confortable où l'espace pour les jambes est limité.
Si la familiale se révèle pratique, il faut toutefois noter que son seuil de chargement est trop haut et plutôt étroit. Heureusement, pour accroître le volume de chargement, le dossier des sièges arrière s'abaisse en deux parties, ce qui n'est pas le cas pour la berline qui voit ainsi ses capacités sérieusement diminuées.
Au risque de me répéter, la Rio de base représente, à mon avis, la seule véritable aubaine de la gamme. D'autant plus qu'elle jouit de la même garantie avantageuse que les autres modèles. Mais dès qu'on tombe dans le jeu des options, le prix d'achat peut facilement se retrouver dans les plates-bandes de la Mazda3... Et là, la comparaison fait mal à la Rio. Sans oublier que sa valeur de revente n'a jamais été des plus dynamiques malgré une fiabilité qui s'améliore constamment.